Une initiative sans précédent a été lancée par neuf représentants des six principales confessions religieuses du Royaume Uni à travers une lettre conjointe adressée à tous les membres du Parlement et de la Chambre des Lords face aux « efforts permanents et renouvelés pour légaliser l’euthanasie » .
La lettre ouverte signée par neuf responsables bouddhistes, chrétiens, hindous, juifs, musulmans et sikhs, a été rendue publique et envoyée lundi dernier, jour où s’est ouvert à la Chambre des Lords le débat sur le rapport du Comité relatif au projet de loi de Lord Joffe sur la mort assistée pour les malades en phase terminale.
Le bureau pour les relations avec les medias de la Conférence épiscopale catholique d’Angleterre et du Pays de Galles a diffusé la lettre, décrivant cette dernière comme un acte « sans précédent » , par lequel les neufs responsables des six plus importantes confessions religieuses du Royaume Uni « ont unis leur forces pour adresser un sévère avertissement sur n’importe quelle proposition de modification de la loi conduisant à permettre le suicide assisté et l’euthanasie volontaire» par le transfert d’un savoir-faire .
Selon la lettre conjointe, la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie volontaire porterait atteinte de manière radicale à la base morale de la société parce qu’elle minerait gravement le respect pour la vie.
Les chefs religieux réaffirment conjointement leur confiance dans la sainteté de la vie humaine et soulignent les progrès rapides des soins palliatifs pour soulager la souffrance des malades en phase terminale.
« Fournir des soins adaptés ne demande aucune transformation de la loi, mais la réorganisation des priorités dans les ressources du système national de santé, afin que soit assurée une formation adaptée aux médecins et infirmiers et afin que soient créés des centres spécialisés en soins palliatifs où pourront être accueillis ceux qui en ont besoin », écrivent-ils.
« L’argument selon lequel le suicide assisté ou l’euthanasie sont nécessaires pour affronter la souffrance de la maladie en phase terminale, est faux », soulignent-ils.
Les responsables religieux – qui représentent des millions de fidèles au Royaume Uni – n’ont pas omis de faire allusion à l’opposition d’une grande partie des professionnels de la médecine à l’égard de la mort assistée.
En outre, ils signalent les problématiques que rencontrent les pays qui ont légalisé l’euthanasie ou le suicide assisté. En Hollande, affirment-ils, 1 décès sur 32 comporte actuellement des éléments d’euthanasie légale ou illégale ; un panorama législatif similaire au Royaume Uni pourrait porter à 13000 morts chaque année.
Alarmés, les signataires soulignent en outre que les groupes hollandais en faveur de l’euthanasie effectuent actuellement une campagne en vue d’une plus grande flexibilité et pour étendre le projet à des personnes atteintes d’aliénation mentale.
Dans leur avertissement final, ils concluent en affirmant que le soi-disant « droit de mourir » deviendra inexorablement un « devoir de mourir » et que lors de décisions sur des cas particuliers, les pressions et considérations d’ordre économique et de co-existence finiront par prévaloir.
La lettre est signée par Bimal Krishna Das, secrétaire général du Conseil national des Temples hindous du Royaume Uni ; par le Cheikh Dr M.A. Zaki Badawi, directeur du Collège musulman et président du Conseil de la charia ; par le Rev. Joel Edwards, directeur général de l’Alliance Evangélique ; par le Rev. Tom Butler, évêque de Southwark, Eglise d’Angleterre ; par Mgr Peter Smith, archevêque catholique de Cardiff ; par Sir Jonathan Sacks, grand rabbin ; par l’archevêque Gregorios de Thyateira et de Grande-Bretagne, grec orthodoxe ; par le lama jampa Thaye, directeur spirituel de la Communauté Dechen de Sakya et des Centres Kagyu de bouddhisme en Europe ; et par le Dr. Indarjit Singh, directeur du réseau des organisations sikhs.
14/10/05
Source: zenit