Importants colloques en Hongrie et à Fidji; les Eglises du monde entier s'apprêtent à dénoncer la mondialisation économique

Les Eglises du monde entier s'apprêtent à dénoncer la mondialisation économique. Dans les semaines qui viennent, deux importantes réunions vont avoir lieu: l'une à Budapest en Hongrie, l'autre à Nadi, Fidji, dans le Pacifique. 


«La mondialisation en Europe centrale et orientale - Réactions aux conséquences écologiques, économiques et sociales de la mondialisation», tel est le thème du colloque qui aura lieu à Budapest, du 23 au 29 juin prochain. Les participants à cette réunion, organisée sous les auspices du Conseil oecuménique des Eglises (COE), de l'Alliance réformée mondiale (ARM), de la Conférence des Eglises européennes (KEK) et du Comité régional européen de l'ARM, vont étudier et analyser les conséquences économiques de la redéfinition des économies nationales après l'effondrement du bloc communiste. Selon les organisateurs, «le moment est venu de regarder de plus près ce qui se passe vraiment dans les différents pays de la région».


Plus de dix ans après les formidables changements intervenus en Europe centrale et orientale, les problèmes sont plus graves que jamais. Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), près de 14 millions d'habitants des pays de l'ancien bloc communiste vivaient avec moins de 4 USD par jour en 1989. Au milieu des années 90, ce chiffre était passé à 147 millions. De plus, certains pays d'Europe centrale et orientale voient diminuer l'espérance de vie de leur population et sensiblement augmenter le taux des suicides et la délinquance.


Les participants au colloque ne se contenteront pas d'examiner la situation actuelle à la loupe, ils étudieront les solutions de rechange possibles au présent modèle économique néo-libéral, en rendant compte de l'expérience et des aspirations des populations de la région. 


La déclaration issue de la rencontre de Budapest viendra s'ajouter aux positions émises par les Eglises d'Afrique, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Europe, des Caraïbes, d'Amérique du Nord, d'Amérique latine et du Pacifique qui se retrouveront à Nadi, Fidji, du 12 au 17 août pour un colloque mondial. Plus de 50 participants ont été invités à venir faire part de leur expérience sur le thème: «Mondialisation économique: l'île de l'espérance».


Lors d'une réunion tenue à Fidji du 28 au 30 mai pour préparer le colloque mondial, les Eglises du Pacifique ont déjà formulé leur réaction aux solutions de rechange à la mondialisation économique. Dans leur document final, elles soulignent que «la mondialisation dans le Pacifique est comme un raz-de-marée qui frappe avec puissance, domine et efface toutes les formes de vie nouvelle»; elle a en outre un effet préjudiciable sur les identités, les valeurs et la foi traditionnelles. Les Eglises du Pacifique «adhèrent au concept d'île de l'espérance, dont les valeurs fondamentales sont centrées sur la vie» ; à travers ce concept, qu'elles jugent «durable et sain», elles expriment aussi leur «solidarité avec la terre, l'océan et les ressources naturelles».


Les deux grandes réunions à venir s'inscrivent dans une démarche consultative qui a commencé avec la région asiatique, en 1998, à Bangkok où le COE et l'ARM ont organisé ensemble un colloque sur «la mondialisation et le status confessionis». D'autres colloques auront lieu en Europe occidentale, en Amérique latine, en Afrique et en Amérique du Nord en 2002 et 2003. A l'issue de ces rencontres, à son assemblée générale de 2004, l'ARM compte être en mesure de déclarer la mondialisation économique cas de status confessionis, c'est-à-dire relevant de la confession de la foi; pour sa part, le COE prépare une analyse théologique des solutions de rechange possibles à la mondialisation en vue de sa prochaine assemblée.


18 juin 2001


Source: Conseil oecuménique des Eglises