Connexio : l’Actualité du mois du département missionnaire et diaconal de l’Eglise Evangélique Méthodiste

Chère lectrice, cher lecteur,


Avec cette lettre circulaire, je vous salue de Buenos Aires, capitale de l'Argentine où en ce moment-même, je me trouve environné par un véritable décor printanier. Avec Daniel Nussbaumer, je visite actuellement nos partenaires ainsi que divers projets soutenus par Connexio. Nous prenons également part à une table ronde à laquelle nous avons été invités par l'église méthodiste argentine. Les participants à cette rencontre de coordination sont des délégués d’œuvres soutenant les projets et venant du Canada, d'Angleterre, des USA, de la Suisse et de la France, ainsi que du Conseil Oecuménique des églises. Des tables rondes de ce type se tiennent tout les deux ans environ. Ce sont ces occasions qui permettent à une église de faire part simultanément à plusieurs organisations partenaires de ses préoccupations, ses joies et ses espoirs, et trouver ainsi des solutions pour ses problèmes.


Nous apprenons ici en premier lieu comment, depuis quelques années déjà, l'Argentine se redresse à la suite de la crise économique qu'elle a durement subie. Toutes les couches sociales n'en profitent cependant pas de la même manière. L'écart entre les riches et les pauvres se creuse de plus en plus. Alors que le renchérissement des transports publics et des produits alimentaires est de l'ordre de 20 à 50% dans les douze derniers mois, il a été nettement moins perceptible dans les produits de luxe. Les gens se plaignent d'un pouvoir d'achat nettement plus faible qu'il y a un an. Cette situation est également perceptible dans l'église méthodiste qui a, comme par le passé, toujours et encore de gros problèmes de financement, alors même que le nombre de membres est resté constant, voire même en légère augmentation.


Un projet qui met particulièrement en évidence les besoins de la population est celui de la Lechería, un centre de jeunes dans un quartier pauvre de Buenos Aires. Environné de baraquements miteux et de dealers de drogue battant le pavé, le centre est un véritable refuge permettant aux enfants des rues et aux jeunes désœuvrés de se distancer du stress journalier, d'apprendre à aimer son prochain, profiter d'un soutien scolaire et d'une alimentation saine. La Lechería a été créé par Erich et Nelly Allenbach et reçoit journellement plusieurs centaines d'enfants et d'adolescents. Elle est devenue une institution reconnue de toute part. Lors de notre dernière visite nous avons fait connaissance de jeunes adultes qui depuis leur enfance ont fréquenté régulièrement le centre. Grâce au soutien dont ils ont pu profiter à la Lechería, ils peuvent aujourd'hui poursuivre leurs études à l'université, et dans leur temps libre ils se consacrent à l'aide aux plus jeunes.


Tout doucement par ailleurs, le remplacement de Erich et de Nelly Allenbach se met en place. Le couple a atteint l'âge de la retraite il y a quelques années déjà mais a continué à s'engager fortement pour la Lechería jusqu' à nos jours.


Une autre visite avait pour but l'orphelinat Nicolas Lowe à Mercedes, une institution plus que centenaire de l'église méthodiste. Vingt-quatre filles et treize garçons y vivent actuellement. Le plus jeune a tout juste 3 mois et les enfants les plus âgés ont environ quinze ans. Là encore il importe que les enfants qui, dans la règle, ne vivent que quelque temps sur place, reprennent espoir et trouvent confiance en eux-mêmes afin de pouvoir mieux maîtriser le cours d'une vie difficile. Nous avons vu des enfants heureux pour qui l'atmosphère d'amour et la disponibilité de grands espaces dans un bon air contrastent fortement avec les conditions dans lesquelles ils vivent habituellement.


A côté des visites de projets nous avons également rencontré nos collaboratrices Elisabeth Stauffer, Annerös Vögeli et Hanni Gut. Toutes les trois se portent bien et s'engagent avec beaucoup de joie pour leurs prochains et l' EEM, s'en trop se soucier de leur retraite. Avec l'évêque Nelly Ritchie et le responsable de district Americo Jara nous avons discuté de leurs engagements actuels et futurs. Denise Sigrist ,ainsi que Nelly et Erich Allenbach, n'étaient pas présents, se trouvant en Suisse à ce moment-là.

Nous sommes dans l'attente de la table ronde qui doit débuter après-demain.


Zimbabwe


Claire Meier, notre collaboratrice retraitée est revenue d'un séjour de trois mois au Zimbabwe où elle était affectée dans le passé. Elle nous a fait un rapport sur la situation du pays et sur les institutions religieuses qu'elle a visité. 


Tout d'abord, la bonne nouvelle: dans les hôpitaux de Nyadire et de Mutambara travaillent dorénavant quatre médecins. A Nyadire, il s'agit d'un médecin du Congo, et à l'hôpital de Mutambara c'est un couple de médecins du Zimbabwe ainsi qu'un couple du Nigéria dont l'homme est médecin et son épouse sage-femme. Cette évolution est très encourageante et aussi d'une grande aide. On peut dire cependant que Mutambara est le seul hôpital dans une grande région et que malgré ce renfort, la situation n'est pas encore tout à fait satisfaisante eu égard à tous les besoins, et c'est pourquoi, Claire Meier a consacré la majeur partie de son temps à la maternité comme sage-femme. C' est dans cette période-là qu' il y eut entre 140 et 150 naissances par mois.


La mauvaise nouvelle concerne la situation du pays. L'économie est complètement à plat. L'essence, les principales nourritures et l'argent lui-même ne se trouvent pratiquement qu'au marché noir. Mais même là, il faut par exemple faire la queue durant 2 heures pour acheter du pain. Le taux d'inflation annuel se situe à 1'000%! Le cours de change est de dix fois meilleur au marché noir que le change officiel, ce qui rend pratiquement insensé le transfert légal de l'argent. De ce fait, l'église et bien d'autres institutions ne sont pas à même de réaliser de gros projets dans des délais normaux, les matériaux de construction ne pouvant être livrés que sous forme de rations journalières et l'argent étranger ne pouvant être transféré qu' à un taux bancaire particulièrement défavorable. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le Centre pour femmes à Mutare, qui est financé par le Diaconat Béthesda, n'a toujours pas pu entrer en fonction. Claire Meier a visité ce Centre pour femmes et a pu se convaincre personnellement de la situation: il s'agit d'un terrain sur lequel se trouvent de vieilles maisons dont la plupart sont dans un état calamiteux. Malgré tout, ce sont environ 146 femmes qui y habitent aujourd'hui. Ce sont des femmes qui participent aux cours pour femmes, mais aussi des étudiantes et des ouvrières qui recherchent un habitat abordable. Les maisons devraient être rapidement rénovées, les installations sanitaires remplacées et surtout, il faudrait installer une cuisine. L'argent nécessaire est disponible, mais vu les conditions évoquées, il n'a toujours pas été possible de démarrer les travaux.


L'évêque Nhiatiwa m'a confié que l'église travaille à pouvoir transférer l'argent légalement, mais à un taux raisonnable car tout son travail, et non seulement le Centre pour femmes, en dépend. Nous attendons avec impatience son rapport.


Calendrier et sujets de prière


Je vous invite à prendre connaissance des voyages, visites et événements qui suivent dans vos prières. Prenez-les en compte et prévoyez en tous cas à prendre part à l'une ou l'autre activité, ou encore pensez à informer des personnes intéressées.

Visite de Denise Sigrist en provenance d'Argentine (21.10 -18.11.07)

Table Ronde au Chili (23 - 24.10.07)

Visite de Filiberto Ramirez, Valeria Chavez et Moisés Condori de Bolivie (2 –-20.11.07)

Voyage en groupe au Congo (9 - 23.11.07)

Journée de Rencontre Connexio à Genève (10.11.07)

Visite de Novica Brankov de Serbie (9 - 25.11.07)

Voyage en groupe en Bolivie (3 - 18.4.08)

Tournoi de foot-ball de la Conférence Centrale de l'EEM Centre et Sud-Europe (26 - 29.6.08)

Conférence dominicale et Rencontre à la Chrischona à Bâle (29.6.08)

Voyage en groupe en Argentine (octobre 2008

Journée de Rencontre Connexio à Zurich (25.10.08 )

D'autres sujets de prière concernent des pays dans lesquels notre travail est, pour différentes raisons, particulièrement difficile aujourd'hui. Pensez notamment à:


- l' Algérie, où une nouvelle loi interdit l' évangélisation en public et où les visas pour nos collaborateurs sont refusés de manière arbitraire.

- Au Cambodge où la corruption prend des proportions de plus en plus grandes et où l'église est devant d'importants changements de personnel.

- Au Zimbabwe où l'économie est pratiquement anéantie.


Chères lectrices, chers lecteurs, je vous remercie pour l'intérêt que vous portez à l'église dans le monde entier et au travail de Connexio. Je vous souhaite beaucoup de bonheur et j'espère que malgré tous les besoins dans ce monde vous puissiez regarder vers le futur avec joie et espérance. La grâce de Dieu vous donnera les forces nécessaires.


Avec mes meilleures salutations,


Andreas Stämpfli, Secrétaire Général Connexio

traduction: E. Fath


Octobre 2007

Source: EEMNI