Le numéro de fin d'année du journal francophone de l'Église évangélique méthodiste porte sur deux sujets sensibles, le développement durable et le centenaire de l'Église méthodiste unie de Côte d'Ivoire. En voici l'éditorial.
Editorial : en avant sans regarder en arrière
JP Waechter
Face à l’avènement du Sauveur, de deux choses l’une, soit on fait du sur place, soit on va de l’avant. Dans un cas, on s’ankylose, dans l’autre on vit de près l’événement et atteint ses objectifs. À l’annonce de la naissance du Messie, religieux et politiques enregistrent placidement les événements en cours mais sans rien changer à leur train de vie à la différence des mages qui se mettent en mouvement pour adorer le nouveau-né promis et promu au Trône éternel (Patrice Vergin).
Et nous, serons-nous de la partie ou hors course ? Quelle est la nature de notre regard ?
L’environnement se dégrade à vue d’œil et cette dégradation a pour effet d’augmenter sur terre misère et pauvreté. Vouloir rétablir l’Éden originel et réduire la pauvreté part d’un esprit généreux, mais ne peut réussir que si le Seigneur est replacé au centre (Droit de citer, Actu). La nostalgie du paradis perdu nous fait nous cramponner à hier sans perspective d’avenir. L’espérance bien comprise nous enjoint à concevoir des projets d’avenir et à voir par la foi les lendemains que nous prépare le Seigneur. L’heure est aux initiatives concrètes visant et favorisant la réduction sensible et durable de la pauvreté… sous son inspiration, sachant que Lui seul a la capacité de donner sens et consistance à nos existences (voir la référence à l’expérience vécue de l’amour de Dieu, évêque P. Streiff et les séquences ClinDieu).
Résumons-nous, tout retour nostalgique sur le passé qui ne s’accompagne pas d’une volonté d’aller de l’avant à l’appel du Seigneur paralyse et ankylose sur pied et sur place. Ce fut le sort de la femme de Lot transformée instantanément en statue de sel pour un regard déplacé. Mettre la main à la charrue tout en voulant regarder en arrière disqualifie par rapport au Royaume de Dieu (Lc 9.62). L’espérance suppose un regard exclusivement focalisé sur l’avenir que Dieu ouvre devant nous dans le Christ.
Ce mois-ci, ENroute fait écho à divers jubilés : l’EMU-CI, le Home de la Congrégation des Sœurs Bethesda de Strasbourg et la communauté de Saint-Imier. À chaque fois pointe d’une part une reconnaissance légitime au Seigneur pour le chemin parcouru et d’autre part la saine et sainte détermination à poursuivre l’œuvre commencée. L’œuvre germée par divers pionniers est à poursuivre coûte que coûte. Là aussi, l’heure est à l’engagement, « à la pêche de nouvelles âmes en eau profonde avec Jésus-Christ, l’espérance du monde ».
Je le vois bien, les temps sont proches de l’ultime consolation. Tu viens, oubliant tes reproches, renouveler ta création (R. Doulière).
EEMNI