<19.08. 2000 Etats Unis, Philadelphie: Bush comme d'autres orateurs ont donné à la Convention Républicaine une touche méthodiste

Dès l'ouverture de séance jusqu'au discours final prononcé par George W. Bush's désigné comme le candidat républicain aux présidentielles, la Convention Nationale Républicaine qui vient de se tenir à Philadelphie, a pris une 'touche méthodiste'. Bush, le gouverneur du Texas, a insisté sur l'importance de sa foi à plusieurs reprises durant son discours du 3 juillet.

Bush est à présent le candidat officiel du parti républicain et brigue en son nom la présidence des Etats Unis. Il faut remonter à l'année 1972 pour retrouver un autre méthodiste (EEM) nominé par un des deux grands partis politiques, ce fut le démocrate George McGovern.

Bush s'est donné pour adjoint, Dick Cheney, lui aussi méthodiste.

" Je crois au principe de tolérance, non pas malgré ma foi, mais en raison de ma foi, " déclarait Bush durant son discours. " Je crois en un Dieu qui nous appelle à aimer nos voisins sans les juger. Je crois dans la grâce, parce que je l'ai vue, je crois dans la paix, parce que je l'ai touchée du doigt, je crois dans le pardon, parce que j'en ai eu besoin. "

La quatrième et dernière soirée de la Convention Républicaine a débuté par une prière d'invocation prononcée par le pasteur Mark Craig, pasteur de l'"Highland Park United Methodist Church" à Dallas. Bush et sa famille sont membres de cette communauté et vont à la "Tarrytown United Methodist Church" à Austin, capitale de l'Etat.

Quelques heures plus tard, le pasteur Kirbyjon Caldwell est monté sur le podium. Caldwell, un ami des Bush, est pasteur de la "Windsor Village United Methodist Church" à Houston, une des communautés en plus forte progression de la dénomination. L'intervention du pasteur a précédé la projection d'une vidéo sur Bush, qui s'est achevée sur l'entrée du nominé sur la scène. Dans son discours d'investiture, Bush a mentionné le rôle que les organisations religieuses doivent jouer pour amender la société. "Les synagogues, les Eglises et les mosquées sont responsables non seulement du développement du culte mais aussi pour servir," dit-il alors. Il décrit les domaines à couvrir par les individus, les organisations et les responsables et dit que le " président lui-même doit être responsable. C'est ainsi que, quand je pose ma main sur la Bible, je ne veux pas seulement jurer de garder les lois de notre pays, je veux aussi jurer de garder l'honneur et la dignité de la charge, pour laquelle j'ai été élu, que Dieu me vienne en aide!"

Sur un autre point, Bush dit que les Américains doivent faire tomber le mur qui sépare la santé, la technologie, l'éducation et l'ambition de la pauvreté et de la prison, de la toxicomanie et du désespoir. "Un gouvernement fort n'est pas la réponse. Mais l'alternative à la bureaucratie n'est pas l'indifférence."

«Les valeurs et idées conservatrices doivent être placées au coeur du combat pour la justice et des opportunités», dit-il. "C'est ce que j'entends par conservatisme chargé de compassion. Et c'est sur ce fondement que nous voulons gouverner notre nation."

Dans son programme, il entend faciliter aux Américains l'accès au crédit, à l'assurance sociale et à l'acquisition de leur logement, il entend aussi «soutenir l'oeuvre héroïque des centres d'accueil pour SDF comme des centres d'urgences pour femmes enceintes».

Il faisait référence à Mary Jo Copeland de l'Etat du Minneapolis, dont l'organisation "Sharing and Caring Hands " sert des repas aux nécessiteux. Copeland fournit de nouvelles chaussettes et de nouvelles chaussures aux sans logis, elle ne manque pas de leur rappeler qu'ils ont à faire attention à leurs pieds, car "ce sont eux qui les porteront sur la route de ce monde, comme dans leur marche vers Dieu. "

"Le gouvernement ne peut pas faire ce travail," affirmait Bush à l'ensemble de la Convention. "Il peut nourir le corps, mais ne peut pas atteindre l'âme. Mais le gouvernement peut se tenir aux côtés de tels groupes, aider ceux qui viennent en aide, encourager les personnes inspirées."

Bush prenait l'engagement de promouvoir l'éducation et de renforcer le contrôle des armes; il déplorait aussi la lenteur des progrès accomplis dans le domaine racial. Autre tendance forte chez Bush: sa condamnation ferme des avortements tardifs, rejoignant ainsi sur ce point la Conférence Générale de l'EEM (Cleveland, mai 2000) dans ses voeux. Sur ce point seulement, car sur le chapitre de la peine de mort par exemple, le gouverneur du Texas se montre particulièrement inflexible: les exécutions capitales dans son Etat du Texas se comptent par dizaines; le candidat Bush écarte toute idée de moratoire en la matière et encore moins son abolition, pourtant réclamée à cor et à cri par la Conférence Générale de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM). D'ailleurs, son rival, le baptiste Al Gore, partage ses vues sur le chapitre. Le programme de Bush ne rejoint pas non plus les orientations de la Conférence Générale EEM sur les questions de la paix, de l'environnement, de la bio-génétique comme sur le sort des minorités, etc....

Le pasteur Caldwell, dans son intervention publique , a pris néanmoins fait et cause pour le candidat Bush: "le programme du gouverneur, une fois président, va permettre, à beaucoup, -pense-t-il-, grâce à la forte croissance, que Dieu a donnée, de reprendre le dessus et de retrouver la forme". «Le programme du gouverneur en faveur de l'Amérique va initier un réveil social et économique parmi les classes laborieuses d'Amérique. Que le réveil commence!»

Laura Bush, la first lady du Texas, enseignante et depuis toujours méthodiste, a pris la parole lors de la soirée d'ouverture de la Convention, le 31 juillet. Si son mari est élu en novembre prochain, elle succédera à une autre méthodiste EEM - Hillary Rodham Clinton comme 'first lady' de la Maison Blanche. Le président Clinton, qui fréquente l'«United Methodist Church» à Washington, est un Baptiste du Sud, comme son vice-président Al Gore.

Les Méthodistes EEM n'étaient pas les seuls croyants représentés lors de cette Convention, d'autres traditions religieuses s'y sont manifestées. Durant ces quatre jours, les délégués ont entendu les discours et les prières que les représentants des communautés juives, catholiques, grecques orthodoxes et protestantes ont prononcées.

>Source: United Methodist News Service & EEMNI