Malaisie, Kuala Lumpur: Conversion au christianisme interdite pour une musulmane - La Constitution définit les Malais comme musulmans

La conversion d'une Malaise d'origine musulmane au christianisme suscite de virulents débats entre les partisans de la laïcité et ceux de la souveraineté des tribunaux islamiques. Lina Joy se bat depuis 1998 auprès des tribunaux civils pour que son changement de religion soit pris en compte afin d'épouser son fiancé catholique, rapporte l'agence "Eglises d'Asie".


D’après l’avocat de Lina Joy, puisque cette dernière a renoncé à la religion musulmane pour se convertir au christianisme, la question de son mariage ne dépend donc plus de la juridiction des tribunaux islamiques, mais de celle des tribunaux civils. Toutefois, la justice civile l'a déboutée estimant qu’elle ne peut renoncer à l’islam puisque la Constitution définit les Malais comme musulmans. Par conséquent, le tribunal compétent pour ratifier son changement de religion reste le tribunal islamique.


En juillet dernier, devant la Cour d’appel, l'avocat de Lina Joy a argué que le changement d’appartenance religieuse était un droit garanti par la Constitution malaisienne. Mais face aux débats virulents suscités par l’affaire qui est "sensible et nécessite une étude approfondie", les tribunaux civils ont reporté le jugement.


La permission du tribunal islamique pour se marier


Les tribunaux islamiques tranchent des litiges le plus souvent liés à la famille, à la propriété et au mariage et fonctionnent selon un système distinct des tribunaux civils. Ainsi, les Malais, tous considérés comme musulmans, doivent obtenir la permission du tribunal islamique s’ils veulent se marier. Des conflits de compétence apparaissent dans des affaires religieuses impliquant à la fois des musulmans et des non-musulmans.


L’islam est religion officielle dans la Fédération de Malaisie, mais la Constitution garantit la liberté de culte. Les musulmans, principalement malais, représentent 55% de la population. Les minorités religieuses sont constituées des adeptes de la religion chinoise traditionnelle (près de 25% de la population), des bouddhistes (6%), des hindous (8%), des chrétiens (7%) et des sikhs (2%).


03.09.2006

Source: Apic