Les survivants du séisme dans la ville haïtienne de Léogane déchargent des fournitures d'urgence. Une Photo UMNS de Paul Jeffrey / ACT.
Un commentaire UMNS
Par l’évêque Timothy Whitaker*
J'ai appelé chaque pasteur haïtiano-américain de notre Conférence, j’ai cherché à savoir s’ils avaient reçu des nouvelles de leurs parents et amis en Haïti.
La plupart des congrégations comprenant des membres haïtiano-américains relatent de nouvelles graves, de décès, de blessés, de personnes disparues et de dommages matériels. Le tremblement de terre en Haïti a provoqué une catastrophe sans précédent où la souffrance humaine est à son comble.
ll y a aussi la douleur de notre Église après la mort de deux membres de la Commission Mondiale de la Mission (GBGM) décédés après avoir été écrasés dans l'effondrement de l'Hôtel Montana à Port-au-Prince. Ils étaient en Haïti pour des réunions liées aux travaux de l’organisation humanitaire de l’EEM (UMCOR) et des Volontaires en Mission Méthodistes. Vraiment, nous sommes tous dans la douleur à cause de la douleur et des souffrances du peuple haïtien, et nous faisons l'expérience de ce que l'apôtre voulait dire quand il dit: «Si un membre souffre, tous souffrent avec lui» dans le corps du Christ (1Co 12.26).
Dans un moment pareil, beaucoup de gens posent la question : "Pourquoi?"
Certaines personnes perdent leur foi en Dieu quand vient la souffrance et ne sont plus capables de croire en la providence divine. La question est inévitable si nous devions tenir la providence de Dieu comme étant directement responsable de tout ce qui se passe. Toutefois, au coeur de la tradition chrétienne, nous ne comprenons pas de cette façon la relation de Dieu au monde. Dieu tient le monde dans sa main, met des limites au mal et guide l'histoire vers sa destinée finale. Mais Dieu accorde aussi la liberté à la création. Sur fond de liberté, des événements se produisent que Dieu n'a pas voulus. Sans liberté, il n'y a pas de bonté ni de beauté dans le monde. Au milieu des ressources naturelles et de la liberté humaine, Dieu est à l'œuvre dans le monde.
La compréhension chrétienne de la providence divine est exprimée avec éloquence par l'Apôtre quand il dit: «En toutes choses, Dieu travaille au bien de ceux qui aiment Dieu, qui sont appelés selon son dessein» (Ro 8.28, traduction libre). La providence de Dieu ne s’est jamais autant révélée que dans la croix de Jésus-Christ, où ce qui n'aurait pas dû arriver a été utilisé pour la réalisation de l'objectif divin. Ainsi donc, en un temps de catastrophe, nous regardons avec les yeux de la foi à ce que Dieu fait :
- Il verse l'Esprit dans les esprits de ceux qui pleurent et qui souffrent,
- Il inspire la solidarité humaine en cette époque de détresse,
- Il appelle les autres à intercéder et à aider ceux qui ne peuvent pas prier ni s'aider eux-mêmes, et
- Il produit même du bien au fil du temps à partir de terribles souffrances.
Je pense que nous, méthodistes unis, nous ne répondons pas aux catastrophes pour l’essentiel en essayant d'apporter des réponses théologiques (bien que nous ne puissions pas éviter de partager notre compréhension des voies de la Providence divine), mais en étant en mission à travers la prière et l'action.
Notre Conférence participe aux secours et au relèvement de Haïti, en se donnant les moyens de donner à l’UMCOR et à l'Eglise Méthodiste en Haïti.
Je vous remercie de votre foi et de l'amour qui s'exprime à travers vos dons généreux.
O Dieu vivant, toi qui es toujours une aide quand se présentent les problèmes, sois la force et l'espoir de tout le peuple d'Haïti et de leurs proches et amis, où qu'ils soient sur la terre. Bénis les responsables gouvernementaux, les soldats, les organisations humanitaires, et les missionnaires présents pour secourir, servir, et reconstruire. Guide-nous par ton Esprit Saint dans notre réponse pour que nous puissions prendre soin de ton peuple chacun pour sa part, par Jésus Christ notre Seigneur. Amen.
* Whitaker est au service de la Conférence Annuelle de la Floride (régionale) de l'Eglise méthodiste unie.
Traduction eemni
20 janvier 2010