France, Paris, prise de position de la Cimade à propos de la stigmatisation des étrangers

Une stigmatisation intolérable, déclare la Cimade, dans son communiqué du 14 novembre 2005.


Parce qu’elle est directement engagée sur le terrain de l’expulsion et sur celui de la défense des droits des étrangers, la Cimade proteste contre les déclarations du ministre de l’Intérieur décidant l’expulsion des « fauteurs de troubles » étrangers « même s’ils sont en situation régulière ».


Il est intolérable que le discours gouvernemental se réduise à une stigmatisation des étrangers et à un amalgame qui tente de focaliser l’opinion publique sur eux et de faire croire que la responsabilité des mouvements de révolte leur est imputable.


La Cimade s’associe par ailleurs à la protestation de très nombreuses associations, qui analyse quelques uns des nombreux manquements de nos institutions et de notre société à l’origine de cette expression de révolte.


Annoncer que des personnes détentrices d’un titre de séjour seront expulsées, c’est revenir sur un long processus de justice sociale et tout simplement humaine, que de nombreux parlementaires, y compris de la majorité actuelle, avaient approuvé.


Une telle décision sert surtout à masquer la nécessité pour la société française de prendre du recul et de se livrer à une analyse sans concession des interpellations qu’elle reçoit quant aux discriminations et au mal-vivre ressentis par nombre d’habitants de certaines banlieues, et par les plus jeunes plus particulièrement.


Ni les jugements catégoriques, ni l’état d’urgence ni les mesures expéditives d’éloignement ne contribueront à favoriser le vivre-ensemble que nous entendons construire.


Paris, le 14 novembre 2005

Source: CIMADE