Une vidéo de @ReformeHebdo avec le pasteur Caroline Bretones, de la paroisse EPUdF du Marais - https://t.co/QWwiHJM9Ai
— Temple du Marais (@templedumarais) 28 Mai 2015
RFI nous a permis d'expliquer une vision différente de l'accueil des homosexuels - http://t.co/vMfzZ8Asub
— Temple du Marais (@templedumarais) 24 Mai 2015
Déclaration d'après-synode par le conseil presbytéral de l'Eglise protestante unie du Marais au 20 mai 2015 http://t.co/IUA6p75ZgP
— Gilles Boucomont (@pasteurdumarais) 21 Mai 2015
A la date du 20 mai 2015, le conseil presbytéral de l’Église protestante unie du Marais, Paris, a publié une déclaration suite à la décision synodale de l’EPUdF autorisant la bénédiction de couples de même sexe.
Synode 2015, une bénédiction “unanime” ?
Après avoir pris connaissance de la décision du synode national votée à Sète le dimanche 17 mai 2015 sur la bénédiction des couples de même sexe, le Conseil presbytéral de l’Eglise protestante unie du Marais s’est interrogé sur le fait de rester ou non membre de l’union nationale (EPUdF), compte tenu du désaccord profond qu’elle constate entre ses convictions et celles qu’exprime cette décision. Considérant néanmoins son attachement aux fondements solides établis par les réformateurs, et sur lesquels repose l’Eglise protestante unie de France, le Conseil presbytéral du Marais fait le choix aujourd’hui de rester dans cette dénomination, pour y dire haut et fort ce qu’il croit avoir reçu du Christ.
Fin 2012*, le conseil presbytéral du Marais avait proposé un texte intitulé “Convictions et propositions” (au verso), avant même que le débat sur le mariage civil soit engagé dans la société : nous restons sur les mêmes fondements bibliques que dans ce texte, et n’entendons pas répondre favorablement à des demandes de bénédiction de couples de même sexe. Par ailleurs, nous continuons à rejeter toute forme d’homophobie et de discrimination, accueillant un grand nombre de personnes homosexuelles, et faisant de cet accueil concret une priorité de chaque jour, bien au-delà d’une brève manifestation liturgique.
Nous croyons que la lettre du texte biblique est fondamentale pour tout chrétien, qu’elle résiste parfois à nos interprétations, quand bien même notre lecture doit être mûrie, distanciée, et aussi inspirée par l’Esprit Saint. C’est la base même du Sola Scriptura propre à la Réforme protestante que d’affirmer l’autorité souveraine des Saintes Écritures telles que la fonde le témoignage intérieur du Saint-Esprit, reconnaissant en elles la règle de la foi et de la vie**.
La lecture que nous faisons, notamment de Genèse 1-2, nous conduit à penser que la conjugalité, dans le projet de Dieu, implique la différenciation sexuelle homme-femme. Jésus s’est réapproprié ce texte de la Genèse, en le citant lui-même. Dans son rapport à la Loi, Jésus n’abolit rien, mais a plutôt tendance à pousser plus loin encore les commandements, comme il le fait par exemple pour l’adultère en Matthieu 5,27ss. Il fait cela pour susciter en chacun le désir non pas d’être “validé” par la loi mais de marcher avec Dieu. Dès lors, marcher avec Dieu ne signifie pas contraindre Dieu à marcher sur nos pas. Cela signifie avant tout se laisser rejoindre par lui, pour qu’il nous questionne, nous interpelle et nous révèle ses projets. Tel est le sens que nous donnons à l’accompagnement que l’Eglise se doit d’apporter aux hommes et aux femmes, aux couples qui poussent ses portes aujourd’hui en quête d’une parole de vérité pour leur vie.
La bénédiction a pour but de nous faire entrer dans le projet de Dieu et non de cautionner nos propres projets, de répondre terme à terme à nos désirs ou aux attentes d’une société en perte de repères. Elle ne nous appartient pas, car elle est d’abord une parole qui vient de Dieu.
C’est pourquoi, nous regrettons vivement la décision prise par le synode de bénir les couples de même sexe, et nous nous étonnons qu’une telle décision ait pu être votée par le synode, sans aucun argumentaire biblique, notamment par rapport aux cinq passages bibliques convergents traitant de l’homosexualité (Lévitique 18.22, Lévitique 20.13, Romains 1.24-38, 1 Corinthiens 6.9-10, 1 Timothée 1.9-10). Même l’unique citation biblique (1 Pierre 3,9***) du texte de la décision, est instrumentalisée, sachant que ce chapitre y traite en son début de la complémentarité homme-femme...
Nous sommes conscients de la difficulté de l’exercice synodal sur ce sujet, et que beaucoup a été fait dans un souci de respect de la diversité. Nous sommes reconnaissants que le texte synodal laisse aux paroisses et aux pasteurs la liberté de ne pas bénir ce type de conjugalité, mais nous craignons que dans bien des communautés cette décision provoque des tensions, notamment entre pasteurs et conseils.
Nous sommes inquiets quant aux divisions profondes ou sentiments de trahison que ce processus risque d’installer dans l’Eglise, entre les croyants, les paroisses, ou les différentes dénominations chrétiennes. Il nous semble que le résultat du vote est incroyablement décalé et peu représentatif des débats et positionnements dans les paroisses. Aujourd’hui c’est la confiance dans le processus synodal et dans l’institution ecclésiale qui est entamée pour beaucoup.
Paris, le mercredi 20 mai 2015 adopté à l’unanimité du conseil presbytéral
Notes
* Ce texte a été finalisé et voté au conseil presbytéral de janvier 2013, et publié dans le journal paroissial La Flamme en mars 2013. Au verso de cette déclaration
** Déclaration de foi de l’Eglise réformée de France, 1938.
*** « [...] Bénissez, au contraire, car c’est à cela que vous avez été appelés, afin d’hériter la bénédiction. »
http://Temple.duMarais.fr