Un pasteur suédois condamné à la prison pour avoir dénoncé l'homosexualité.
Une cour suédoise a condamné un pasteur pentecôtiste à un mois de prison après l'avoir déclaré coupable d'homophobie dans un sermon. C'est le premier procès où la loi contre l’incitation à la haine s’applique aux discours homophobes: il est reproché au pasteur d'avoir offensé la communauté homosexuelle dans un de ses sermons prononcé dans la ville de la côte-est, Borgholm.
Le pasteur Ake Green avait décrit l'homosexualité comme "anormale, l’équivalent d’une tumeur maligne, horrible dans le corps de la société." Il a nommé les homosexuels "de pervers, dont le Diable utilise les pulsions sexuelles comme son arme majeure contre Dieu."
Au cours du procès, le procureur de la République, Kjell Yngvesson, a fait entendre l'enregistrement magnétique du sermon. Selon le journal religieux Kyrkans Tidning, il a justifié l'arrestation du pasteur en disant qu'"on pouvait avoir la religion que l'on souhaite, mais [le sermon] est une attaque en règle de tous les homosexuels. A partir des versets de la Bible collectés sur ce sujet, il a fait ce discours de haine."
Pour sa défense, le pasteur a dit qu'il avait simplement voulu faire comprendre le point de vue biblique sur l'homosexualité, et qu'il n'avait pas voulu manquer de respect.
L'avocat de Green a souligné la contradiction qui existe d'une part entre la liberté religieuse et la liberté d'expression et d'autre part les droits des homosexuels à être protégés contre toute forme de discrimination. Une condamnation pénale contreviendrait au droit du pasteur de prêcher suivant ses convictions, déclarait l'avocat.
Soren Andersson, président d'une fédération suédoise de défense des droits des homosexuels, des lesbiennes, des bisexuels et des transsexuels, a dit qu’il ne fallait pas utiliser la liberté religieuse comme un prétexte pour offenser les gens. Devant les journalistes, il dira: "je ne peux donc pas considérer la sentence comme une atteinte à la liberté religieuse."
Yngvesson a demandé à la cour d'appliquer une peine de prison au pasteur. Green devrait faire appel de cette décision.
Protestations du ministre de l'Intérieur slovaque Vladimir Palko contre le verdict
Selon l'Agence TASR, le ministre de l'Intérieur slovaque, qui est également le chef de file d’une des quatre forces de la coalition au pouvoir en Slovaquie (le Mouvement Démocratique Chrétien (KDH)), Vladimir Palko; a rencontré l'Ambassadeur Suédois en Slovaquie Cecilia Julin pour protester contre la décision prise récemment par la Cour suédoise à l’encontre du pasteur protestant pour ses commentaires sur les homosexuels.
"J'élève une objection à un tel verdict," a dit Palko. "J'ai expliqué à Mme Julin que ma position ressemblait à celle de Martin Luther quand il a dit: ' ici je suis debout, je ne peux faire rien d'autre'," déclarait le ministre aux journalistes à la suite de la réunion.
Palko a promis qu'"avec un ministre de l'Intérieur KDH en Slovaquie, aucune autorité du pays n'engagera de poursuites contre personne sur ce motif-là."
La Suède avait passé un amendement constitutionnel en 2002 pour protéger tout groupe social de "discours défavorables", y compris en fonction de l’orientation sexuelle. On a récemment passé une loi semblable (Bill C-250) au Canada. Même si on a exclu de la loi canadienne les avis basés sur un texte religieux, beaucoup d'avocats craignent que cette clause puisse s'avérer insuffisante pour protéger le clergé canadien d'une action semblable.
Source: EEMNI/ENI/Christianity Today/Slovak Spectator/John Marks Ministries/Voice of the Martyrs