Marta Bolleter rend compte du 1er Séminaire féminin dans les Carpathes.

Jeudi soir, le 2 mars, quelques 35 femmes de divers âges et de quatre communautés liées à la paroisse d'Uzhgorod-Kamenitsa se sont rencontrées pour la première fois dans la chapelle de Kamenitsa pour la première soirée du Séminaire. Une rencontre de cette nature réservée aux femmes, organisée et animée par des femmes, a été quelque chose de tout nouveau, qui déplût avant tout à quelques hommes. Quant aux femmes, elles étaient désorientées, ne sachant pas ce qui les attendait, ni ne pouvant s'imaginer grand chose derrière le thème «les saisons de la vie», mais elle étaient très intéressées et curieuses.

Marijka Henjuta décrit ses premières impressions en ces termes:

«Après que nos invitées Marta Bolleter et Hanna Wilhelm se soient présentées et aient dit quelques mots sur leur travail, nous nous sommes réparties en quatre groupes d'âges suivant les saisons: printemps, été, automne et hiver. Nous ne comprenions pas encore en quoi cela pourrait être une bonne chose. Moi personnellement, j'ai intégré le groupe de l'été. Il nous incombait de deviser ensemble autour de la question: Comment je me sens dans ma tranche de vie présente? Toutes étaient sur leurs réserves au cours des premières discussions et l'animation du groupe était hésitante. Nous devions préalablement apprendre à nous connaître.»

La plupart des femmes n'avaient jamais encore pris part jusqu'ici à un groupe de travail; aussi n'était-il pas étonnant du tout qu'il ait fallu d'abord tout un temps de mise en route. Au bout de trois demi-journées, comparaison était d'abord faite entre les saisons de la nature et la vie humaine, ensuite était proposée une étude biblique sur une femme de la Bible: printemps - Marie, la mère de Jésus; été - la femme qui souffrait durant douze ans d'hémorragies; automne - Elisabeth. Les études bibliques étaient suivies par un temps de discussion en groupes: et là, les femmes apprenaient à parler des problèmes et des besoins qui se présentaient à elles. Les deux responsables ont animé ces groupes de travail avec le maximum de tact de façon à faire disparaître les réserves initiales. Les femmes ont commencé à s'ouvrir et à se donner à fond dans la discussion, de sorte que souvent le temps était trop court.

Une autre participante témoigne: «cultiver la communion avec des soeurs, est un cadeau que seul Dieu peut donner. La crise dans le pays, les problèmes matériels dans chaque famille ne laisse que très peu de temps à la communion fraternelle. Le Séminaire de Kamenitsa a comblé cette lacune. Vivre la communion fraternelle entre femmes différentes, jeunes et âgées, de la campagne et de la ville, des femmes vivant depuis longtemps déjà avec Dieu et d'autres qui viennent seulement d'intégrer la famille de Dieu, cela a été une grande joie. Nous étions toutes reliées les unes aux autres par l'amour de notre Sauveur et pouvions oublier nos soucis et nos problèmes quotidiens.»


Alla Sirotiuskaja: «Cette communion avec des frères et des soeurs dans la foi du monde entier, nous l'avons vécue tout particulièrement le vendredi soir. Pour la première fois, la Journée mondiale de prières fut célébrée ici. Un petit groupe de femmes avait préparé le culte sur la base de la liturgie venue d'Indonésie. Marta Bolleter a donné quelques explications sur l'histoire de cette Journée mondiale de prières comme sur l'Indonésie. Le sentiment d'être unies à toutes les chrétiennes du monde, le fait d'être dans la prière aux côtés des soeurs en Indonésie vivant une situation analogue à la nôtre, a produit sur toutes les femmes une profonde impression. Samedi après-midi, tout ce qui avait été pensé et réfléchi à l'aide de mots et avec des pensées a été transposé dans chaque groupe de saisons en une grande image à l'aide des mains avec beaucoup de papier, de serviettes et de bandages bariolés. Il a été fascinant de voir la manière dont les femmes communiquaient entre elles, travaillaient les unes avec les autres et comment quatre grandes oeuvres d'art sont nées. Dimanche, nous célébrions le culte de clôture avec Sainte Cène dans la communauté d'Uzhgorod. La Juge Debora nous a servi d'exemple de femme hivernale. Ensuite, toutes les femmes avaient été invitées au repas de midi servi à l'Hôtel "Druzhba" (=Amitié). Le parallélisme avec le banquet final, où les pauvres sont invités au repas, était saisissant. Toutes les femmes ont manifesté une grande joie et une profonde reconnaissance.Elles ont ressenti comme une grande joie le fait de pouvoir interrompre pour un court moment le dur combat pour la vie, cultiver la communion fraternelle avec d'autres femmes et se ressourcer tout simplement. A ce propos, les femmes aimeraient aussi remercier de tout coeur le Carrefour Féminin de Suisse, qui a financé ce Séminaire. On a exprimé tout particulièrement l'espoir que ce Séminaire marque le démarrage d'un Carrefour Féminin dans notre paroisse.»

A ce rapport, j'aimerais ajouter que Ruth Froesch s'est appliquée à traduire avec joie en russe l'ensemble du Séminaire. Nous avions aussi une idée de la vie menée par Ruth et Andreas Froesch à Uzhgorod marquée par de grandes charges et par un travail intensif. C'est ainsi que ce travail missionnaire devient pour nous tout à nouveau un sujet de prière intensif.

Les communautés de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) dans les Carpathes - Ukraine appartiennent à la Conférence Annuelle d'Hongrie.

>Source: Martha Bolleter