France, France: consultation nationale sur l’évangélisation

Les détails

avec Jean-Paul Rempp, coordinateur


A l'origine de la Consultation


ENroute (ER) : Cette Consultation Nationale sur l’évangélisation organisée à Lyon en mars 2005 prend son origine en qui, en quoi ? Explique-nous la genèse de ce rassemblement ?


Jean-Paul Rempp (JPER) : Cette consultation tire sa genèse d’Amsterdam 2000, la plus importante Conférence Internationale pour évangélistes qui ait jamais eu lieu en l'année 2000. Les participants français à ce grand rassemblement ont alors souhaité que puisse se tenir en France une large consultation sur l’évangélisation. Il a fallu cinq ans pour y parvenir.


ER : On peut dire qu’il y a aussi un lien entre ce rassemblement prévu à Lyon et la grande consultation mondiale sur l’évangélisation à Lausanne en 1974 et à Manille en 1989 ?

JPR : Je ne sais pas si on peut dire qu’il y a un lien direct, mais indirect certainement. C’est en tout cas dans la même lignée…

Moi-même, en tant que membre du comité de Lausanne et mandaté par l’Alliance Évangélique, j’ai représenté la France au mois de septembre passé au Forum 2004 organisé par le Comité de Lausanne en Thaïlande. Mais, par rapport à ce que nous organisons à Lyon, le lien est plutôt indirect.


ER : Au niveau thématique ?


JPR : C’est de la même veine.


Les objectifs de la Consultation


ER : Les objectifs de ce rassemblement seraient le renforcement de l’engagement des églises dans l’évangélisation de notre pays ?


JPR : Oui, je pense que les églises ont effectivement besoin d’être ressourcées et remobilisées dans le domaine de l’évangélisation. Elles ont aussi besoin de redécouvrir les ministères d’évangélistes dans leur diversité.

Par le biais de cette Consultation, les églises seront donc dynamisées dans leur pratique de l’évangélisation.


ER : Elles seront encouragées à découvrir et à valoriser les ministères spécialisés ?


JPR : Spécialisés ou moins spécialisés. Je pense que les ministères d’évangélistes sont très variés. Il n’y a pas qu’un type de ministère spécialisé ; dans chacune de nos Communautés, il y a des personnes qui ont des talents évidents pour l’évangélisation et qui portent l’évangélisation d’une façon particulière et la pratiquent avec efficacité. Nous aimerions donc encourager, non seulement ceux qui sont déjà engagés à plein-temps de diverses façons dans le cadre d’un ministère d’évangélisation, mais aussi ceux qui, au sein de nos communautés, ont un don particulier dans ce domaine sans être pour autant responsables d’Eglise.


Laïcité et évangélisation


ER : Nous nous trouvons au cœur d’une société postchrétienne et sécularisée qui prône pour une large part un laïcisme pur et dur. Ce fait change-t-il quelque chose à la donne ?


JPR : À mon sens, cela ne change rien à la donne de ce qui vient d’être mentionné, à savoir que l’évangélisation se fera toujours par l’annonce de la parole de Dieu par des gens convaincus et doués par Dieu pour le faire.

Bien évidemment nous devons prendre en compte le contexte nouveau qui est le nôtre et je dirais — et là je vais tout à fait dans le sens de Lausanne — que la postmodernité présente à la fois de nombreux défis mais aussi de nouvelles possibilités.

Dans notre consultation, nous avons la première journée tenu à bien comprendre la société que nous voulons atteindre.


Les arts, les médias et l'évangélisation


ER : Et d’après le programme, je constate que l’accent est mis sur l’utilisation des arts en général (musique, peinture, danse) mais aussi des nouveaux médias dans la perspective de l’évangélisation…


JPR : Oui, ce sont certains aspects qui permettent effectivement d’interpeller plus facilement peut-être dans un premier temps nos contemporains, mais ce ne sont pas les seuls.


Les orateur pressentis

ER : Vous brassez large au niveau des orateurs participants ?


JPR : Une des spécificités de cette consultation a été la volonté d’associer les théologiens, on pourrait dire les penseurs et les hommes de terrain. Parfois on a tendance à contraster et même à opposer ces ministères, nous, nous avons voulu les associer pour une réflexion et une efficacité communes au niveau de l’évangélisation.


La part de l'interactivité


ER : Avec le souci de l’interactivité…


JPR : Le deuxième aspect de cette consultation, c’est ce qu’on a déjà mentionné, à savoir le fait que nous ne voulons pas seulement atteindre les spécialistes, mais aussi les membres de nos églises qui ont un talent pour l’évangélisation.

Le troisième aspect de la consultation, c’est effectivement l’interactivité : d’une certaine façon, il est important de ne pas seulement avoir des apports que l’on écoute silencieusement et respectueusement, mais nous avons le souci que ces apports stimulent la réflexion et permettent un enrichissement mutuel.


ER : Y compris l’apport d’Ulrich Parzany, un peu le parrain de cette consultation manifestement ?


JPR : Oui, nous pensons qu’un intervenant extérieur a aussi la capacité de nous stimuler dans le contexte français. Cela nous semble important.


Rencontre interdénominationnelle


ER : Le comité d’organisation réunit des représentants de différentes Eglises ?


JPR : Absolument, c’est tout à fait interdénominationnel.


ER : Vous avez essayé de mettre à contribution toutes les forces vives du monde évangélique ?


JPR : Tout à fait.


ER : Ce n’est pas une première en France ?


JPR : À ce niveau-là, je n’oserais pas prétendre que c’est une première, mais notre préoccupation première est d’intégrer toutes les forces vives en matière d’évangélisation. Il faut faire remarquer que cette consultation a non seulement le soutien de l’Alliance Evangélique et de la Fédération Evangélique de France, mais aussi de la plupart des Présidents d’Unions d’Eglises impliqués au niveau de la plateforme évangélique, le CNEF (Conseil National des Évangéliques en France), qui est actuellement le point de ralliement majeur des Évangéliques.


ER : Églises historiques, évangéliques de toutes tendances, y compris charismatiques et pentecôtistes. « Malheur à moi si je n’évangélise ! », c’est toujours un mot d’ordre valable pour 2005 ?


JPR : Oui, absolument, et je dirais même plus que jamais. Notre préoccupation, c’est précisément que cette flamme vive de l’évangélisation ne s’éteigne pas, ne soit même pas voilée mais qu’elle puisse brûler plus fort que jamais malgré le contexte difficile à bien des égards.


Evangélisation et prosélytisme


ER : Le zèle pour l’évangélisation ne se confond-il pas avec le prosélytisme ?


JPR : Évidemment que non. Avoir du zèle pour l’évangélisation, cela veut dire annoncer avec conviction l’Évangile, mais il s’agit de l’annoncer de façon appropriée et bien évidemment l’Évangile, c’est quelque chose qui peut se refuser et qui peut être accepté. On ne peut pas confondre évangélisation et prosélytisme au sens négatif du terme.


ER : Et l’Évangile implique le respect des personnes et des cultures en cause ?


JPR : Oui, bien sûr. Et dans ce sens, je dirais que cette consultation est de la même veine qu’Amsterdam 2000 ou les diverses Consultations de Lausanne.


ER : Voilà, cela peut paraître des évidences, mais il vaut la peine de les souligner. Merci Jean-Paul.



Tout courrier est à adresser à :

Consultation 2005 pour l'évangélisation

c/o Jean-Paul Rempp

105 chemin du Grand Revoyet

69600 OULLINS

Source: EEMNI