L'Eglise Méthodiste sur les Iles Fidji a condamné une nouvelle fois la prise d'otages de 31 parlementaires. Dans une déclaration datée du 15 juin, elle s'est placée clairement du côté du gouvernement militaire et condamné l'«acte terroriste» du groupe entourant George Speight. Depuis le 19 mai, Speight retient en otages avec une poignée de soldats 31 politiciens dans l'enceinte du parlement national à Suva. A la base de cette tentative de putsch, il y a les tensions ethniques entre les indigènes insulaires et les Fidjiens d'origine indienne. Mahendra Chaundhry avait été le premier indien à avoir été élu premier ministre en tant que tel. Cette élection a fini par déclencher cette tentative de putsch. Parmi les 250'000 Méthodistes présents dans les Iles Fidji, on retrouve en grand nombre des ressortissants des deux groupes ethniques. Le gouvernement militaire est soutenu par l'Eglise Méthodiste, parce qu'il «est terriblement urgent de rétablir l'ordre et la loi»,objectif que seules les forces militaires fidjiennes peuvent atteindre. Dans ce texte, l'Eglise Méthodiste réclame aussi le retrait du président, une nouvelle Constitution, qui garantisse les droits de la population indigène et prononce une amnistie générale pour les putschistes et les autres auteurs. Ces revendications montrent à l'évidence que les putschistes réunis autour de Georg Speight comptent beaucoup de supporters parmi les Méthodistes. D'un autre côté, les Fidjiens doivent subir sans arrêt des tentatives d'intimidation et vivent dans l'insécurité. Le syndicaliste Diwan Shankar a été à plusieurs reprises l'objet de menaces. On a conseillé aux chauffeurs de taxi de ne pas rouler à proximité du parlement après la disparition inopinée et inexpliquée de trois d'entre eux.
>Source: United Methodist News Service et Reuters