France: l'Eglise Méthodiste de Genevilliers a son site

EEMNI tire un grand coup de chapeau à l'Eglise Méthodiste de Gennevilliers qui vient d'ouvrir son site. On y trouve des pages éclairantes sur l'origine et l'histoire du méthodisme dans le monde en général et en France en particulier. On y trouve également l'énoncé des caractéristiques majeures du méthodisme. Ci-dessous de larges extraits.


Brève présentation du mouvement Méthodiste


Mouvement religieux né au 18 ème siècle, dans le cadre de l’Eglise anglicane, sous l’influence de John WESLEY (1703-1784), théologien anglais. Profondément marqué par la piété de sa mère et l’éducation qui en a découlé, il s’est engagé dans le ministère pastoral et missionnaire. Envoyé en Amérique pour y prêcher l’Evangile et au contact avec des Missionnaires Moraves dont la spiritualité et la sérénité l’impressionne fortement il réalise sa pauvreté spirituelle. Au retour de cette expérience outre-atlantique il sent de plus en plus fortement sa misère spirituelle. Il n’est pas en paix. C’est finalement en assistant à une réunion de ses amis moraves en 1738 qu’il trouve la paix en s’abandonnant totalement au Christ rédempteur. 


Ce mouvement consiste, littéralement, à pratiquer une «Méthode» de piété et de sainteté. Le nom était d’abord un sobriquet utilisé par les compagnons d’étude de John & Charles Wesley qui avaient pris l’habitude de se réunir très régulièrement entre étudiants de leur collège pour lire la Bible et prier ensemble. Il s’agissait de propager les règles de vie chrétienne parmi les étudiants d’Oxford, afin de provoquer un REVEIL religieux qui s’étendra rapidement à tout le monde anglo-saxon. Plusieurs historiens reconnaissent volontiers que ce réveil religieux a évité à l’Angleterre la Révolution que connut la France. John Wesley et ses compagnons ont d’abord cherché à apporter la prédication de l’Evangile dans le cadre des paroisses anglicanes peu soucieuses à l’époque du devenir spirituel, moral et matériel de la classe laborieuse où le chômage et la boisson faisaient des ravages terribles. Le sobriquet fut ensuite repris par les premiers prédicateurs de ce mouvement d’évangélisation et de réveil sous l’appellation de «Methodist Society»


Les caractéristiques du méthodisme sont: 


a) Le souci de l’évangélisation des foules, et en particulier de ceux dont l’Eglise se préoccupe le moins (ouvriers, chômeurs, etc.) 


b) Une vie chrétienne impliquant une piété personnelle, le souci du salut du prochain, l’encouragement mutuel et la recherche de la sanctification qui sont des marques caractéristiques qu’encourageaient les prédicateurs méthodistes. 


c) Une volonté d’affirmer l’autorité de la Bible et la nécessité incontournable de la foi pour le salut. Les pasteurs/prédicateurs étant généralement itinérants, leur travail était relayé au niveau local par : 


? Des classes dites d’expérience dans lesquelles les «fidèles» se retrouvaient chaque semaine pour s’encourager en partageant leurs expériences et en priant ensemble. Ces classes étaient sous la responsabilité d’un conducteur de classe, homme ou femme. 


? Des prédicateurs locaux reconnus pour leur piété et leur capacité à enseigner. Au début Wesley, qui restait très attaché à l’Eglise Anglicane et à ses traditions, n’admettait pas que la prédication puisse être assurée par quelqu’un qui n’avait pas reçu la consécration pastorale. Par la suite, convaincu, tant par la qualité du message d’un homme du milieu du peuple sans grande instruction, que par le besoin pressant de pouvoir disposer d’auxiliaires afin de répondre à l’attente, il se résolut à reconnaître ces ministères quelquefois appelés «laïcs» bien à tort. 


d) L’affirmation avec l’Ecriture que Jésus-Christ est mort pour tous les hommes 


e) La conversion des cœurs par la foi, foi qui produit les œuvres. 


Evolutions du méthodisme en France notamment


Il y a un Conseil Méthodiste Mondial depuis 1951. Dans plusieurs pays, (Belgique, Canada, France, Italie etc.) les Méthodistes se sont rapprochés des autres églises protestantes, pour constituer des groupes unifiés. En France en 1939, la plupart ont rejoint l’Eglise Réformée de France (E.R.F.) lors de sa constitution. Six Eglises, dans le département du Gard, ont estimé ne pas pouvoir accepter les conditions de cette fusion. En 1940 elles ont reconstitué un Synode Méthodiste, l’ancien ayant été dissolu lors de la fusion l’année précédente. Deux pasteurs seulement sont restés avec ce petit groupe, dont l’un est décédé 6 mois après la reconstitution. Les premières années, pendant la seconde guerre mondiale furent très difficiles. Par la suite on a assisté à une lente érosion des Eglises rurales dont la population était vieillissante, surtout en Cévennes, alors que d’autres Eglises voyaient le jour ou se développaient dans certaines villes. Ainsi l’Eglise d’Alès, qui en 1940 n’était qu’une annexe de l’Eglise d’Anduze, se développe surtout pendant les années 1960. A Gennevilliers en banlieue parisienne où il existait une annexe jusqu’au moment de la fusion, un nouveau poste est ouvert en 1945. Au fil des ans et au gré des mouvements de population, cette Eglise a connu des moments de belle croissance, mais aussi des périodes difficiles. La communauté qui s’y réunit aujourd’hui est constituée de quelques membres dont les familles sont présentes depuis longtemps, de chrétiens venus d’autres pays d’Afrique et des Antilles ainsi que d’une communauté Haïtienne, tous originaires de l’Eglise Méthodiste dans leur pays. A Montélimar, en 1970, avec l’appui d’une famille de la Drôme restée très attachée à l’Eglise Méthodiste, un nouveau poste est ouvert. C’est aujourd’hui une Eglise en plein développement qui vient d’intégrer ses nouveaux locaux très fonctionnels. A Narbonne, c’est en 1999, en réponse à un petit groupe de chrétiens qu’un nouveau poste d’évangélisation est ouvert. Les membres qui s’y rattachent sont sur le point de constituer leur Association Cultuelle. Enfin, à Saint Jean de Valériscle, poste d’Evangélisation de l’Eglise d’Alès, l’Eglise s’est constituée en 2001. 


L’Union des Associations Cultuelles Evangéliques des Eglises Méthodistes de France, souvent repérée sous le sigle EMF, est demeurée pendant plusieurs décennies assez craintive en matière de relations avec les grands mouvements interdénominationnels. La séparation de 1939 ne la portait pas à des relations très fraternelles avec l’E.R.F. Elle est restée en dehors de la Fédération Protestante. Par contre elle entretenait des liens fraternels avec l’E.R.E.I. et avec l’Union des Eglises Evangéliques Libres (UEEL). Les synodes respectifs de ces trois Unions avaient instauré le principe d’une représentation mutuelle régulière. 


En 1957, avec plusieurs Unions d’Eglises Evangéliques, dont l’UEEL, la Fédération Baptiste (FEEB), l’Eglise du Tabernacle, les Assemblées Mennonites, les Eglises Evangéliques Arméniennes ainsi que deux groupes d’Eglises, l’un en Suisse Romande et l’autre en Belgique, l’EMF a contribué à la constitution de l’Association d’Eglises de Professants des Pays Francophones (AEPF). A ce jour, l’AEPF regroupe 13 Unions d’Eglises représentant au total 450 Eglises locales, toutes attachées au principe de l’adhésion volontaire sur confession de foi personnelle pour être membre de l’Eglise. L’APEF est notamment à l’origine de la création de la faculté Libre de Théologie de Vaux-sur-Seine, lieu commun à toutes ces églises pour la formation de leurs pasteurs. 


Depuis quelques années, l’EMF s’est engagée dans un dialogue fraternel avec l’UEEM ( Union de l’Eglise Evangélique Méthodiste ), qui regroupe une douzaine d’Eglises surtout en Alsace-Moselle, avec aussi trois Eglises dans le Sud-Ouest ( Agen, Fleurance et Mont-de-Marsan ). Ces Eglises font partie de la Conférence Suisse-France de l’Eglise Evangélique Méthodiste et se rattachant à l’EEM au niveau européen et mondial. Cette conférence est reliée à celles de 13 pays d’Europe (Centrale et du sud) et de l’Algérie avec lesquelles elles ont un évêque commun. Après beaucoup de discussions et d’hésitations, les Eglises de l’EMF ont voté à l’unanimité, lors de leur synode de 2002, une demande d’intégration à l’UEEM, d’abord pour une période probatoire et d’adaptation de 3 ans, à compter du 1er janvier 2003. Cette demande a été ratifiée tant par l’A.G. de l’UEEM que par la Conférence Suisse – France. La nouvelle Union ainsi constituée se donne le sigle « UEEMF ». Objectif des deux parties: adapter les structures et les pratiques des deux groupes et constituer, en 2005 une entité commune.

Source: EEMNI