Irak : Agir d’urgence est une nécessité !
Irak : la colère d’une fillette fait flancher un djihadiste
Elle aurait pu être tuée au poste de contrôle de l’EI à la sortie de Mossoul. En pleine crise de colère et de désespoir, une fillette arrive à faire changer d’avis un djihadiste.Nous avons entendu beaucoup d’histoires de chrétiens passant les points de contrôle, mais nous n’avions jamais entendu un soldat de l’EI (Etat islamique) être convaincu par une enfant.
Nous l’appellerons Ivanda (*). C’est une petite fille de 8 ans. Comme des milliers d’autres, sa famille a fui les combattants djihadistes. Elle a dû s’arrêter à un des checkpoints mis en place à la sortie de Mossoul. Là, on leur a tout pris. La seule chose que la mère a pu cacher est son alliance : elle l’avait mise dans la couche de son bébé de 10 mois.Touché par la fillette ?
« On criait et on pleurait tous, particulièrement les filles et le bébé. Ma fille pleurait en disant : "Maman, nous voulons nos vêtements !" » explique la mère d’Ivanda. Les soldats ne voulaient pas les laisser passer. Le grand-père d’Ivanda, âgé de 80 ans, s’est alors énervé, exigeant que les djihadistes rendent tout ce qu’ils leur avaient volé. Mais ils lui dirent fermement : « Taisez-vous où vous allez le regretter ! ».
Quand un combattant de l’EI s’est emparé d’une tablette numérique que le père avait achetée récemment en cadeau à ses filles, c’en fut trop pour Ivanda : prise de furie, elle se roula par terre en hurlant. Le djihadiste a-t-il été touché par la fillette? Toujours est-il qu’il lui a rendu la tablette, en disant d’une voix dure : « Prends-la ! ». Puis la famille a pu repartir saine et sauve.Un miracle
C’est un miracle qu’Ivanda soit encore en vie. En effet, des témoins ont raconté avoir vu des dhihadistes abattre toute personne refusant de se soumettre au checkpoint. La moindre question posée aux combattants pouvait être fatale.
A l’heure où nous écrivons cet article, Ivanda et sa famille sont en chemin vers le nord de l’Irak, à la recherche d’un nouveau refuge, alors que les églises situées sur le chemin sont déjà toutes pleines de réfugiés. Mais elle est saine et sauve avec sa famille et peut compter sur nos prières et notre aide.
(*) PseudonymePORTES OUVERTES - LE FIL ROUGE
Mossoul, Qaraqosh et bien d’autres petites villes dont on n’entend pas parler... se sont littéralement vidées de leur population chrétienne*. Nous devons agir vite pour les dizaines de milliers de réfugiés actuellement sur les routes !
Ils ont soif, ils ont faim et les églises sont submergées. La chaleur est écrasante. « Il y a déjà 300 personnes installées dans notre église ! Donc plus de place pour les familles qui arrivent. Certaines familles ont déjà fui plus loin à l’intérieur de la région kurde. Moi- même je ne sais plus quoi faire ! » témoigne une chrétienne du Kurdistan.
Une Eglise fondée il y a 2000 ans vacille... En plus des terribles exactions perpétrées par les combattants de l’état islamique, les signes extérieurs du christianisme ont été détruits un à un. C’est ainsi que le monastère Saint-Michel situé à 6 km de Mossoul et datant du 4ème siècle sert désormais d’étable pour les animaux.
La liberté de religion est un des droits les plus fragiles, un des premiers à s’évanouir. C’est pour cela qu’il doit être particulièrement protégé. Cette chrétienne irakienne qui fuit sa maison pour la 4ème fois ne s’y trompe pas : « Est- ce que la vie sans identité est possible ? Le droit le plus fondamental d’un être humain est le droit d’avoir une identité !
J’ai tout perdu, ma maison, mon travail, mon futur, mais aussi mon passé ! »
Aide d’urgence et sur le long terme
On estime qu’un quart de la population chrétienne d’Irak est sur les routes, chassée par les combattants de l’état islamique. Le CNEF encourage ses membres à soutenir l’action de l’ONG Portes Ouvertes dans cette région.
Dans l’immédiat, elle distribue des
packs d’urgence (nourriture, médicaments, eau et affaires de toilette pour un mois) à plus de 3000 familles chrétiennes.
Dans un deuxième temps, Portes Ouvertes mettra en place une aide spirituelle et post-traumatique pour les réfugiés. Enfin, il faut aussi penser à l’hiver et préparer des kits d’aide humanitaire pour la saison froide...
Portes Ouvertes travaille à fortifier l’Église d’Irak avec des formations et des projets socio-économiques. Le but sur le long terme est de permettre aux chrétiens de survivre, guérir et subvenir à leurs propres besoins.
*N’oublions pas ceux et celles qui n’ont pas pu partir en raison de leur âge ou de leur état de santé. A Mossoul, 25 familles chrétiennes sont restées. Parmi ces familles, 5 personnes ont été forcées de se convertir à l’islam. On ne sait pas ce que sont devenus les autres chrétiens...
CNEF