À l'approche des négociations dites de «Genève 2» le 22 janvier, une trentaine de responsables d'Église de Syrie et du monde entier se sont réunis à une semaine de l'échéance au siège du Conseil œcuménique des Églises (COE) à Genève (Suisse), où ils ont appelé à ce que des mesures concrètes soient prises lors des négociations visant à mettre fin au conflit armé en Syrie.
Dans un message qui doit être délivré à Genève 2 par Lakhdar Brahimi, représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, le groupe, qui se dit convaincu qu'il n'existe pas de solution militaire, a insisté sur la nécessité d'une «cessation immédiate des confrontations armées et des hostilités en Syrie.» Pour le groupe, il convient en outre de veiller à ce que «toutes les communautés vulnérables en Syrie et tous les réfugiés dans les pays voisins bénéficient d'une assistance humanitaire adéquate» et de mettre en place un «processus global, soucieux de rassembler, visant à instaurer une paix juste et à reconstruire la Syrie».
«Il n'y a pas de temps à perdre; suffisamment de gens sont morts ou ont dû quitter leur foyer», a souligné le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, à l'issue du colloque.
«Nous parlons d'une seule voix en tant qu'Églises.»
Les responsables et représentants d'Église provenaient du Moyen-Orient, du Vatican, de Russie, d'autres pays européens et des États-Unis. Ils comptaient parmi eux des représentants d'Églises syriennes, du Conseil des Églises du Moyen-Orient, de l'Église catholique romaine ainsi que des confessions orthodoxe, protestante et anglicane.
La réunion, intitulée Colloque œcuménique sur la Syrie, a été organisée sous l'égide du COE du 15 au 17 janvier. Elle fait suite à un colloque analogue organisé en septembre 2013, également sous l'égide du COE, auquel participait déjà Lakhdar Brahimi, ainsi que l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan.
«Nous représentons la majorité silencieuse, la voix des sans-voix», a déclaré le catholicos Aram Ier, chef du Saint-Siège de Cilicie de l'Église apostolique arménienne, à Lakhdar Brahimi, qui s'est entretenu avec le groupe le jeudi 15 janvier dans l'après-midi.
«Votre mission n'est pas aisée», a poursuivi Aram Ier. «Il s'agit d'une mission critique et cruciale. Soyez assurés de notre soutien inconditionnel, du soutien inconditionnel de l'ensemble des Églises et du soutien inconditionnel de la communauté chrétienne mondiale.»
Interrogé sur ce que les Églises et d'autres acteurs peuvent faire dès maintenant dans le contexte de la Syrie, Lakhdar Brahimi a déclaré que les Églises peuvent «mobiliser l'opinion internationale, condamner tout ce qui est mal dans cette situation et appuyer tout ce qui est bon aujourd'hui.»
Évoquant les intentions des négociations de Genève 2, Lakhdar Brahimi a dit: «Si tout va bien, nous allons commencer à parler de paix et non plus de guerre.»
«Nous aspirons à ce que les Syriens mettent fin à leur guerre et commencent à reconstruire leur pays», a-t-il déclaré.
Lakhdar Brahimi a par ailleurs salué le travail mené actuellement par les Églises pour distribuer de l'aide humanitaire dans la région. Il a déclaré: «Nous sommes reconnaissants que l'aide matérielle que vous offrez soit distribuée sans que vous vous préoccupiez qu'elle soit destinée à un homme, à une femme, à un enfant, à un croyant, à un non-croyant ou à un musulman.» Au début de la réunion, il a remercié le groupe pour ses encouragements et prières.
«Le peuple syrien qui supplie pour avoir une paix juste mérite que les négociations à venir de Genève 2 donnent des résultats», a déclaré le pasteur Tveit. «Continuons à travailler et prier pour le peuple syrien.»
Pendant le colloque, le 16 janvier au soir, s'est tenue une prière œcuménique à laquelle se sont joints des représentants de la communauté internationale en solidarité avec le peuple syrien, afin d'exprimer les espoirs de paix pour le pays.
Au cours de la prière, il a été rappelé que la présence chrétienne en Syrie remonte aux temps antiques et on a attiré l'attention sur l'attachement des chrétiens de Syrie – attestée dans les pages du Nouveau Testament – à transformer la violence et l'oppression en réconciliation.
17 janvier 2014
COE Conseil oecuménique des Églises