Un acte de solidarité envers les victimes du changement climatique et de pression pour un accord climat ambitieux
Le 4 juin 2014, à Paris, un collectif d’organisations et de personnalités de différentes traditions religieuses, spirituelles, athées et laïques* a lancé le jeûne pour le climat. Chaque 1er jour du mois, jusqu’au 1er décembre 2015, début de la conférence climat de l’ONU « Paris Climat 2015 » (la COP21), chacun est invité à jeûner pour marquer sa solidarité avec les victimes du changement climatique sur toute la planète et pousser les gouvernements vers l’adoption d’un traité global, contraignant, juste et ambitieux lors de Paris Climat 2015.
Une initiative impulsée en 2013 à Varsovie par Yeb Saño, chef négociateur des Philippines
Le jeûne pour le climat est une action internationale qui a vu le jour lors de la conférence climat de l’ONU à Varsovie (la COP19) en novembre dernier, à l’occasion du jeûne de treize jours du délégué des Philippines Yeb Saño, dont le pays venait d’être durement frappé par le super-typhon Haiyan. C’était un acte de solidarité avec son peuple, ainsi qu’une pression sur les nations réunies en Pologne. De nombreuses organisations et personnalités religieuses et laïques s’étaient alors jointes à cette initiative de jeûne.
*En France, dans la perspective de la conférence climat Paris 2015, un collectif d’organisations et de personnalités de différentes traditions religieuses, spirituelles, athées et laïques se mobilisent pour inviter chacun à rejoindre la démarche : le pasteur François Clavairoly, co-président du Conseil d’Eglises Chrétiennes en France (CECEF) et président de la Fédération Protestante de France (FPF), Monseigneur Marc Stenger, au nom de la Conférence des Evêques de France (CEF), Nicolas Kazarian, au nom de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF), Tareq Oubrou, Grand Imam de Bordeaux, Recteur de la Grande Mosquée de Bordeaux, comme témoin musulman, et Morgane Créach, du Réseau Action Climat France (RAC) comme organisation laïque.
Présent à Paris pour l’occasion, Yeb Saño explique : « Je me tiens à leur côté parce qu’eux-mêmes se tiennent au côté des gens qui luttent contre l’adversité provoquée par l’ordre mondial actuel, qui est en train de détruire la planète en élargissant le fossé entre les riches et les pauvres et en détruisant le tissu moral et spirituel de la société. »
Un jeûne pour le climat chaque 1er du mois à la forme ouverte
Depuis la conférence de Varsovie, des milliers de gens jeûnent pour le climat chaque 1er du mois, certains 24 heures, d’autres le temps d’un repas, d’un repas maigre ou par un jeûne carbone. Si chacun peut adapter son jeûne, l’ambition reste commune :
1. Un jeûne par solidarité avec les personnes pauvres et vulnérables qui souffrent et souffriront le plus du changement climatique sur toute la planète, au Nord comme au Sud. François Clavairoly déclare ainsi : « l'action de jeûne est portée aujourd’hui, à travers le monde, par de nombreuses personnes, de nombreuses Eglises, dans un esprit de solidarité œcuménique. C’est aussi cette dynamique œcuménique qui est lancée aujourd’hui et qui nous accompagnera jusqu’à la conférence de Paris 2015. »
2. Un jeûne pour pousser les négociations onusiennes sur le climat à l’adoption d’un traité global, contraignant, juste et ambitieux lors de Paris Climat 2015. Morgane Créach explique : « chaque pays doit avancer chez lui pour que Paris climat 2015 se solde sur un succès, à commencer par la France qui présentera sous peu son projet de loi sur la transition énergétique. L’enjeu est de s’engager résolument vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables mais aussi que la France, future présidente de la conférence sur le climat, soit suffisamment crédible pour entraîner les autres pays vers un nouvel accord. » Et Marc Stenger déclare : « L’Eglise appelle l’Etat et les collectivités locales à prendre malgré la crise économique des mesures décisives face au changement climatique et à s’affranchir de la dépendance à l’égard des combustibles fossiles. Elle appelle également à intensifier les efforts pour faire face aux effets à venir de ce changement, en particulier dans les pays les plus vulnérables. »
Une initiative soutenue par de nombreuses personnalités
Le lancement du jeûne pour le climat en France est soutenu par un nombre important de personnalités de toutes convictions, depuis la sphère religieuse, avec le soutien par exemple de Matthieu Ricard, Ghaleb Bencheikh ou Rabbin Gabriel Hagaï, jusqu’à la sphère laïque, avec le soutien par exemple de Nicolas Hulot, Pierre Rabhi, Valérie Masson-Delmotte ou Pierre Radanne. Pour Nicolas Hulot, aussi présent pour soutenir l’initiative : « La crise climatique n’est pas un enjeu parmi d’autres, elle conditionne tous les enjeux de solidarité humaine. Le fait que des représentants de différentes religions et des laïques se mobilisent ensemble nous rappelle tous à notre communauté de destin. De ces négociations, nous sortions tous gagnants ou tous perdants. »
Etaient hôtes de la conférence de presse : Chrétiens Unis pour la Terre, A Rocha France, Bible et Création, Justice Paix et Sauvegarde de la Création-Alsace, Pax Christi France, le Christianisme Social.
FPF