Etats Unis : le réseau « Malaria No More » intensifie la lutte contre le paludisme

Il annonce des dons d'argent et de fournitures et un renforcement du nombre des bénévoles.


Par Kathryn McConnell

Rédactrice de l'USINFO


Un réseau comprenant une soixantaine d'organisations sans but lucratif a été formé le 14 décembre en marge du Sommet de la Maison-Blanche sur le paludisme afin d'appuyer une stratégie de grande portée visant à limiter la propagation du paludisme, l'une des maladies les plus mortelles de la planète.


À l'occasion de ce sommet, organisé en collaboration avec l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le département d'État, le réseau, baptisé « Malaria No More » (Fini le paludisme), dont l'objectif est de former du personnel médical au niveau local afin de prévenir le paludisme et de soigner les quelque 12,5 millions de personnes qui en sont atteintes en Afrique, a annoncé de nouvelles promesses de dons d'argent et de fournitures ainsi que l'assistance de bénévoles.


« Malaria No More », ou MNM, est associé à l'Initiative du président contre le paludisme (Président's Malaria Initiative, PMI), un programme portant sur cinq ans et 1,2 milliard de dollars qui cible les 15 pays d'Afrique les plus touchés par le paludisme. Ses fondateurs sont la « Global Business Coalition on AIDS, Tuberculosis and Malaria" ; le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ; « Millennium Promise » ; l'UNICEF ; la Fondation des Nations unies et « United Way ».


Depuis le mois d'août, précise une note d'information publiée par le MNM, le secteur privé s'est engagé à verser plus de 103,4 millions de dollars pour appuyer cette initiative.


« La plus grande tragédie du paludisme, c'est son impact sur les jeunes enfants », a dit M. Ray Chambers, président du conseil d'administration du MNM. Et d'ajouter, faisant allusion aux récentes campagnes de recueil de fonds lancées par le secteur privé pour financer la distribution de moustiquaires de lit, la pulvérisation d'insecticides à l'intérieur des logements et la fourniture de médicaments antipaludéens : « Nous avons tous les outils et la technologie nécessaires pour sauver des vies. » L'une de ces campagnes, à New York, a recueilli un million de dollars, a-t-il précisé.


Le MNM s'emploie aussi à sensibiliser les populations à propos du paludisme et de la nécessité, pour le secteur privé, de faire des contributions pour acheter des moustiquaires de lit durables traitées par insecticide pour protéger les gens du paludisme, une maladie dont le vecteur est le moustique.


Selon un sondage effectué récemment auprès d'Américains, le paludisme se placerait derrière le sida, le cancer, la malnutrition et la tuberculose pour ce qui est des graves maladies touchant tous les pays du monde. Il n'en demeure pas moins que le paludisme sape les économies nationales lorsque les personnes qui en sont infectées sont trop malades pour travailler et que les enfants malades - ces futures travailleurs d'un pays - ne sont pas en mesure d'aller à l'école.


À l'occasion du Sommet de la Maison-Blanche, l'Association nationale américaine du basket-ball (NBA), la publication « Sports illustrated » et l'Église Evangélique Méthodiste (EEM/UMC) ont lancé une campagne intitulée « Nothing But Nets » (Rien que des filets) afin de recueillir des fonds pour acheter des moustiquaires de lit.


Les enfants américains commencent aussi à jouer un rôle. Les associations de scouts et de guides, par exemple, encouragent le recueil de fonds par les jeunes qui en sont membres afin de financer l'achat de moustiquaires.


Le MNM, qui a obtenu du Forum économique mondial de placer le paludisme parmi les questions prioritaires lors de sa réunion régionale qui se tiendra en Afrique du Sud en 2007, prévoit aussi d'organiser un sommet sur le paludisme à l'intention des jeunes cette année-là.


Peu de temps avant le Sommet de la Maison-Blanche sur le paludisme, la fondation Bill et Melinda Gates avait annoncé une contribution de 83 millions de dollars pour appuyer les recherches prometteuses en matière de vaccin, rendre abordables et accessibles les traitements et élargir son programme-modèle de lutte contre le paludisme en Zambie. Les fonds appuieraient aussi les initiatives contre le paludisme mises en œuvre par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).


Malaria No More a annoncé plusieurs initiatives du secteur privé visant la lutte contre le paludisme :

- une promesse de don de 10 millions de dollars par Exxon Mobil pour appuyer la recherche sur le paludisme et maîtriser cette maladie dans cinq des pays où cette société est implantée : au Nigeria, en Guinée équatoriale, en Angola, au Tchad et au Cameroun ;

- un don de 1 million de dollar du Fonds Abbott pour créer et distribuer aux États-Unis un livre pour enfant et des guides pédagogiques préparés par Scholastic, un éditeur de livres scolaires ;

- un engagement, par la Global Business Alliance (Alliance mondiale des entreprises), de mobiliser ses quelque 220 sociétés membres pour recueillir des fonds auprès de ses clients, employés et le public dans plus de 150 communautés de par le monde, afin d'acheter des moustiquaires de lits.

Pour plus d'informations (en anglais) sur le programme Malaria No More et la Fondation Gates, voir les sites Internet de ces organismes.


9 décembre 2006


Source: usinfo