Eglise méthodiste de Grande Bretagne : message de Pâques du président méthodiste

Dans son message de Pâques, le Président de la Conférence méthodiste a parlé de Marie-Madeleine et des nombreux malentendus que suscite son histoire. Le révérend Ruth Gee nous raconte l'histoire de la crucifixion de Jésus en imaginant les propos que Marie-Madeleine nous tiendrait si elle était en vie aujourd’hui : « J'ai un nom et une histoire, c’est précieux pour moi - et pour lui, mais pour beaucoup, ce n'est pas assez, ou c’en est trop avec cette histoire sans fard…, j'étais avec lui - avec lui jusqu'à la fin, la fin amère ».

A la fin de son message, le pasteur Ruth Gee nous invite à réentendre la Bonne Nouvelle de la résurrection en cette Pâques 2014. « Peut-être bien que (Marie-Madeleine) nous mettrait au défi de vivre comme ceux qui savent que l'amour de Dieu s'étend à tout le monde», dit Ruth. « Peut-être qu'elle nous demandera d'écouter la voix de ceux qui luttent pour se faire entendre parce que d'autres les considèrent comme indignes ».

Le message en intégralité

Tôt le premier jour de la semaine, alors qu'il faisait encore nuit, Marie de Magdala se rend au tombeau ... (Jean 20:1)

Marie-Madeleine a été le premier témoin du tombeau vide, la première à être engagée par le Christ ressuscité. Que pouvons-nous, les disciples d’aujourd’hui, apprendre de Marie-Madeleine? Que nous dirait-elle ? Son propos pourrait peut-être ressembler à quelque chose comme ça ...

Une aspérité glissée dans l'huître - c'est moi : je suis l’intrus qui fait avancer les choses…

J'ai un nom et une histoire, tout ça est précieux pour moi - et pour lui. Mais pour beaucoup, ce n'est pas assez, ou c’en est trop avec cette histoire sans fard.

Moi donc, Marie de Magdala - Marie-Madeleine - je suis devenue beaucoup de choses.

J'ai un nom et j'étais avec Jésus. Il m'a guérie, il m'a restaurée. Certains parlent de sept démons - un bon nombre complet, saintement imparfait. J’ai été troublée - j’ai été soulagée d’un grand poids et je l'ai suivi.

On a présumé beaucoup de choses au sujet de mes démons et, à force d’en vouloir plus sur mon nom, plus sur ma vie de disciple, on a tissé des histoires autour de moi, on m’a enveloppée dans ses propres idées, ses craintes et ses préjugés.

Je suis devenu prostituée - une image plus confortable pour les gens - vêtue d'écarlate, une Eve moderne (elle était aussi chargée de conjectures et de peurs). La femme de mauvaises moeurs - bien, je suis tombée comme vous, mais n'essayez pas de nommer mes péchés pour votre plus grand confort.

Pour certains, je suis devenue la femme qui pleure et lave les pieds, perturbatrice de la fête.

Si j’avais voulu laver ses pieds, je me serais lâchée pour son confort mais c'était le service qu’assumera quelqu’un d’autre - je n’aurais pas voulu le priver de cette personne, de cette autre Marie - elle a sa part aussi.

Je suis devenue la personne qui oint pieds ou tête de manière extravagante - à la fois réprimandée et rappelée au bon souvenir de tous -  enveloppée par la douce odeur de l'amour en abondance. Ce n'était pas ma part - pas alors. Bien que je sois porteuse de myrrhe, mon bocal était resté intact.

Retirez les couches de commentaires tissés à partir de l'imagination et des suppositions des uns et des autres, que reste-t-il alors?

On vous laisse avec moi, avec Marie de Magdala.

J’ai été guérie.

J'étais avec lui - avec lui jusqu'à la fin - la fin amère.

J'ai attendu par les longues heures l’événement de la croix.

J’étais assise à ses pieds quand il est mort.

Je l'ai suivi dans la tombe et j’ai vu l’endroit où on l’a déposé. 

J'ai préparé des épices et des parfums - trouvant ma consolation dans la certitude du rituel. En anticipation du service final, l’embaumement. 

Je suis allée à la tombe dépouillée de toutes mes certitudes et alors que les premières lueurs de la vérité se révélaient à l'aube.

Je fus chargée de mission.

On ne m’a pas crue.

La simple vérité : j'étais guérie, acceptée, j’étais avec lui à la fin, j'ai été porteuse de myrrhe, j’ai été chargée de mission, apôtre auprès des apôtres.

Mais la vérité, c’est trop pour certains - le grain de sable dans l'huître. Guérie, acceptée, chargée de mission. C'est la vérité. C'est inestimable - c’est précieux. Je vais me battre pour cela.

C'est peut-être ce que Marie dirait aujourd’hui. Peut-être nous inciterait-elle à entendre la bonne nouvelle de la résurrection tout à nouveau en cette Pâques. Peut-être bien qu’elle nous inviterait vraiment à vivre comme des gens qui savent que l'amour de Dieu s'étend à tous les hommes. Peut-être nous demanderait-elle d'écouter la voix de ceux qui luttent pour se faire entendre parce que d'autres les considèrent comme indignes.

Peut-être bien que Marie de Magdala aurait pu tenir de tels propos. Mais surtout, le plus important et le plus urgent, je crois qu'elle dirait: «Le Christ est ressuscité! » Elle a été guérie, acceptée et chargée de partager la bonne nouvelle - moi aussi - tout comme vous.

Voulez-vous accepter la mission ? 

Venez partager notre joie pascale 
Cette mort ne pouvait pas emprisonner, 
Aucune puissance ne pouvait détruire, 
Notre Christ qui est ressuscité!

(Fred Pratt Green)

Traduction eemni

Église méthodiste de Grande Bretagne