Contre les femmes, contre les enfants, domestique, institutionnelle, politique : la violence est présente dans tous les aspects de la vie humaine. Les Eglises, réunies à Porto Alegre (Brésil) pour l'Assemblée du Conseil œcuménique des Eglises (COE) du 14 au 23 février, confirment à mi-parcours, leur engagement dans la Décennie pour vaincre la violence (DVV).
Frêle jeune femme face à une assemblée nombreuse en cet après-midi du 18 février, Tale Hungnes, de l'Eglise de Norvège (luthérienne) prend la parole d'une voix claire. Parmi l'ensemble des initiatives locales conduites par les Eglises à travers le monde pour lutter contre la violence sous toutes ses formes, le bureau de la DVV a choisi d'accentuer plus particulièrement sa présentation sur les actions menées en faveur des enfants et des jeunes.
Les enfants en première ligne
Des centaines de projets pour sortir les enfants de la violence ont vu le jour au cours des cinq premières années d'existence de cette initiative. Dans les affrontements militaires, dans les conflits civils, les enfants sont les premières victimes de la guerre. Qu'ils subissent la violence ou qu'ils servent eux-mêmes de bras armés aux intérêts des factions qui s'opposent, ils n'ont pas espoir d'avenir, les adultes oblitèrent leur présent.
L'émotion de la salle est palpable lorsque Olara Otunnu, ancien sous-secrétaire général de l'ONU, en charge du dossier des enfants dans les conflits armés, lance un appel à la mobilisation des Eglises sur la situation en Ouganda du Nord, où une politique génocidaire est mise en œuvre par l'Armée de résistance du Seigneur depuis dix ans: "Que cette Assemblée brise le silence!"
Lieux d'avenir
Les corps sont désarticulés, les rythmes hachés, les sonorités grinçantes. Puis, peu à peu, gestes et sons s'adoucissent et les paroles de discours de Martin Luther King accompagnent les danseurs du Riverside Dance: "Nos hiers obscurs deviennent des lendemains rayonnants, we shall overcome [nous vaincrons]".
Les témoignages qui suivent décrivent tous ces "hiers obscurs" et ces "lendemains rayonnants" promus par la Décennie. Quatre jeunes palestiniens disent leur travail contre l'humiliation et la peur. Un montage vidéo présente le travail de l'ONG Viva Rio, à Rio de Janeiro. En 2006, Viva Rio a accueilli plus de 50.000 jeunes dans ses différents programmes de formation, collecté et détruit plus de 600.000 armes à feu!
La croix, comme signe d'espoir
Après ces témoignages concrets d'actions qui permettent de redonner de l'espoir aux enfants et aux jeunes des générations sacrifiées par la violence qui s'étale à la surface du globe, l'Assemblée est invitée à réaffirmer sa volonté de soutien à la Décennie. Ce qu'elle fait sans hésiter.
Comme un signe d'espoir, chacune des 1.500 personnes présentes lors de cette plénière repart avec deux petites croix. La croix en bois d'olivier est faite du bois des arbres déracinés en Palestine par la construction du mur de sécurité. La croix métallique, fabriquée au Liberia avec les balles tirées par les enfants-soldats, permet de soutenir un projet offrant un avenir à ces enfants qui n'ont pas connu l'enfance.
Chacun est invité à poursuivre l'effort de la Décennie, en dépit des difficultés: "La non-violence est certainement la solution la plus difficile pour sortir d'une situation parce qu'elle est celle qui demande le plus de patience, le plus d'efforts et le plus de force. Mais c'est la solution que Jésus nous invite à choisir.", selon les mots d'une jeune palestinienne.
18/02/2006
Source: Conseil oecuménique des Eglises (COE)