Les appels à l’aide sont un spectacle courant dans les zones endommagées par le séisme
à Port-au-Prince, Haïti. Photo UMNS de Mike DuBose.
Par Kathy L. Gilbert*
Alors qu’il commence à faire nuit, les mères s’occupent de leur bébé en train de pleurer à la lumière blafarde des téléphones cellulaires.
Au loin, quelqu'un gratte doucement une guitare. Un couple de jeunes s’éloigne de la foule sans se presser, profitant de quelques instants de paix.
Depuis le tremblement de terre qui a frappé Haïti le 12 janvier, plus de 500 familles établissent leur nouvelle demeure sur le terrain du Collège Méthodiste de Frères, dans la capitale du pays.
Pour la plupart, ce qui leur tient de maison n'est rien de plus qu’une mince couverture déroulée sur le terrain de basket en béton ou sur le sol dur sous les arbres.
Mais ce sont les chanceux. Des milliers d'autres dorment en plein air dans des conditions beaucoup plus dangereuses.
«Ils se sentent plus en sécurité ici que dans la rue ou dans les parcs publics, dit Rosny Desroches, ancien vice-président de l'Eglise Méthodiste d'Haïti. «Les méthodistes ne s'intéressent pas seulement aux Méthodistes, l'Eglise aide toutes les personnes dans le besoin».
Des dirigeants pasteurs et laïcs de l'Eglise Méthodiste d'Haïti ont rencontré le 21 janvier une équipe de l’agence humanitaire de l’EEM (UMCOR) et de l’agence de communication méthodistes (UMCOM) pour parler des besoins immédiats des personnes en Haïti.
«Nous avons perdu bon nombre d'églises et d’écoles qui sont importantes pour l'Église méthodiste», a dit le pasteur Gesner Paul, président de l'Eglise Méthodiste d'Haïti.
«Une des plus célèbres écoles dans le pays, nous l’avons perdue en une minute, dit-il, se référant à une école méthodiste de Port-au-Prince homme vieille de 50 ans.
Besoins pressants
Les besoins les plus urgents sont la nourriture, l'eau, des abris et des médicaments, dit Paul. L'Église se doit aussi de donner un soutien affectif aux personnes blessées qui ont perdu des familles entières, dit-il.
«Imaginez perdre vos enfants et votre femme ou votre mari et vous êtes le seul à survivre, dit-il. «En outre il y a beaucoup d'enfants qui ont perdu leurs parents. Comment pouvez-vous supporter cela?»
Au cours des prochains jours, l'Eglise Méthodiste en Haïti va essayer de rassembler des informations sur le nombre d'églises et d’écoles détruites. L'église est à la recherche aussi des membres manquants de l'église qui pourraient encore être ensevelis sous les décombres de leurs maisons.
Le séisme a tué pas moins de 200.000 personnes et laissé quelque 1,5 millions de sans-abri, selon les dernières informations. Le gouvernement haïtien a annoncé qu'elle allait déplacer environ 400.000 habitants dans de nouveaux villages en dehors de Port-au-Prince.
Engagement à long terme
Certains besoins, comme l'obtention d'aliments, de l'eau et des soins médicaux, peuvent être satisfaits rapidement, a déclaré Melissa Crutchfield, responsable de l’UMCOR. Elle a souligné que la réponse de l'Eglise méthodiste unie sera de longue durée.
«L’UMCOR est déterminée à rester dans la durée, dit-elle. «Nous allons construire une fondation solide pour le long terme».
«Je vous remercie d'être ici et de compatir à notre sort», dit Paul. «Tout Haïtien a perdu un proche ou un ami».
Les familles vivant sur les terrains de l'église pèsent lourdement sur l'esprit de Desroches.
«Jusqu'ici, ils ont eu de la chance, il n’est pas tombé de pluie depuis le 12 janvier. Mais la pluie viendra».
Traduction eemni
22 janvier 2010