Le président du Comité central du Conseil œcuménique des Eglises (COE), le catholicos Aram Ier, de l'Eglise apostolique arménienne, siège de Célicie a présenté le 15 février son rapport devant l'assemblée des délégués.
Interrogé auparavant par des journalistes sur la questions des caricatures du prophète Mahomet publiées dans la presse danoise, Sa Sainteté le catholicos Aram Ier a précisé "c'est une affaire très complexe, et il est normal qu'elle nous concerne, au COE, car nous devons connaître nos voisins. Nous devons y faire face et, c'est indispensable, amener au renforcement du dialogue interreligieux", a-t-il ajouté, estimant que le COE devait être "plus efficace dans ce dialogue".
Comme le précise le président du Comité central dans son rapport " la mondialisation a rendu le dialogue encore plus existentiel (…). Nous ne saurions faire des compromis en matière de ce que nous revendiquons comme la vérité. Mais le fait d'affirmer notre foi en Christ ne doit pas nous empêcher d'entrer en dialogue et de coopérer avec d'autres religions".
"Quel sorte de Conseil sommes nous?"
Le dialogue inter-religieux est justement un des trois thèmes sur lesquels le président a organisé sa présentation. Les deux autres sont l'ecclésiologie et les nouvelles articulations du mouvement oecuménique.
Des nouvelles formes d'engagement oecuménique émergent, le travail en réseau notamment "prend la place de certaines institutions, la défense de certaines causes remplace les programmes, l'œcuménisme fondé sur le statut de membre perd de son importance, et un œcuménisme de partenariats et d'alliances gagne du terrain".
Anecdote
Sur le thème de l'édification de la communauté fraternelle, comme priorité œcuménique, le président du Comité central pose cette question : "Quel sorte de Conseil sommes-nous? Une organisation qui planifie des activités, élabore des programmes et lance des actions de défense de diverses causes, ou une communauté fraternelle qui cherche avec ardeur l'unité visible de l'Eglise? Je dirais que nous sommes les deux".
Aram Ier n'a pas éludé "la crise de crédibilité et pertinence" que traverse le mouvement oecuménique. "Nous ne devons pas réagir par la seule reconfiguration des institutions".
Guerre contre le terrorisme
Des applaudissements ont accompagné les propos de Sa Sainteté Aram Ier au sujet de la lutte contre la violence et la présence des jeunes au sein du mouvement œcuménique, en tant que "créateurs d'un nouveau cheminement". Reprenant le slogan de la décennie "vaincre la violence" 2001-2010, le président a insisté " Notre vocation chrétienne nous appelle à devenir des agents de la réconciliation, de la guérison et de la transformation que Dieu donne”.
La place des jeunes est un sujet maintes fois évoqué : "Je ne peux pas imaginer une Eglise sans eux. Ils assurent la vitalité et le renouveau de l'Eglise. Ils devraient y être des acteurs, et pas seulement des auditeurs, des responsables, et pas seulement des gens qui suivent (…) La question des jeunes n'est pas affaire de quotas ou de programmes qui leur sont particulièrement destinés”.
16/02/2006
Source: Conseil oecuménique des Eglises (COE)