Du 26 au 30 octobre 2005 vient de se tenir la Conférence Annuelle (CA) de l’Église Evangélique Méthodiste (EEM) de la Serbie et de la Macédoine à Kisac sous le thème "Dieu fait des miracles — va-de-l’avant courageusement !".
La situation actuelle et l’évolution en cours
L’économie du marché vouée au libéralisme met en concurrence les paysans de Macédoine. L’État permet l’importation de produits agricoles à des prix très variables qui ne permettent pas aux paysans de supporter la concurrence ! Malgré leur application dans le travail, ils se trouvent criblés de dettes.
C’est la raison pour laquelle l’atmosphère vire au pessimisme dans certaines communautés rurales. Les villages et les villes de la Woiwodine (Serbie) ne se sont pas réveillés non plus de la léthargie. Beaucoup de sites de production sont à l’arrêt depuis que les troupes de l’OTAN les ont bombardés.
Cette situation économique et émotionnelle n’est pas sans laisser des traces dans les communautés locales. Le sujet de la conférence annuelle a été choisi en fonction de cet horizon-là. "Va-de-l’avant courageusement !" La persévérance est une vertu à encourager.
Mais au cours des 15 dernières années difficiles, les communautés ont aussi vécu ensemble beaucoup de belles et grandes choses. Elles ont gagné de nouveaux collaborateurs et collaboratrices. Elles ont construit, par exemple, de nouvelles églises et chapelles à Strumica, Murtino, Veljussa, Dracevo, Kocani ; ou en Serbie : Pivnice, Sid, Kisac et vécu la réouverture de Vrbas.
La Conférence Annuelle a réfléchi sur ce chemin fait de joie et de peine, de peur et de libération. Ses délégués ont vécu les psaumes, les chants et les prières du vieux peuple de Dieu comme un encouragement. Ils ne passent pas sous silence les détresses, ils ne font pas l’impasse des expériences difficiles, mais ils dessinent et désignent aussi la trace lumineuse de la présence de Dieu dans la vie et racontent ses miracles.
Dieu fait des miracles…
Le rapport de la surintendante Anna Palik se plaçait entièrement sous le signe de la réouverture de l’église à Vrbas. Soixante ans ont passé depuis l’expulsion de la communauté allemande et justement ces familles évacuées et leurs parents ont aidé à restaurer l’église. Elle est devenue un signe vivant de la réconciliation entre Allemands, Serbes et Slovaques.
La réouverture de l’église a produit également une grande impression sur les médias locaux, en particulier la restitution de la Bible allemande laquelle avait été offerte lors de l’inauguration en 1922 à la communauté. Aujourd’hui, elle orne la table de l’autel en même temps qu’une Bible Serbe.
Autre date à mentionner sous l’angle historique, le 5 novembre 2005. C’est la date du 50e anniversaire du décès du surintendant Sebele. Sebele s’était engagé au cours des années de crise après la Deuxième guerre mondiale pour le maintien de l’église méthodiste dans la Woiwodine.
Église et État
En Macédoine, il est question de pourparlers autour d’une nouvelle loi religieuse. Diverses sont les questions en jeu comme par exemple : Que signifie la séparation entre Eglise et État ? Dans quelle mesure l’État peut-il intervenir dans les affaires intérieures des communautés religieuses ? Est-ce que les Églises peuvent avoir des écoles et des œuvres sociales ?
Pour la première fois dans l’histoire de la Macédoine, les églises et les communautés religieuses négocient en commun avec l’État, à savoir l’Église Orthodoxe, l’Église Catholique, la communauté Juive, l’Église Evangélique Méthodiste et la communauté Musulmane. En Serbie par contre, il y a silence radio autour d’une nouvelle loi religieuse.
Il n’est pas possible en Serbie pour les églises et communautés religieuses d’entamer en commun des pourparlers avec l’État. La restitution des biens ecclésiaux expropriés par l’État ne va pas non plus de soi.
L’Église Orthodoxe serbe a reçu pratiquement toutes les propriétés que les évêques ont réclamées pour leurs diocèses. Les catholiques de même ont récupéré divers objets. Mais les protestants attendent en vain quelque chose d’analogue.
Beaucoup de choses fonctionnent très mal dans l’État serbe ou ne marchent que par relations ou en fonction d’intérêts communs. L’Église Evangélique Méthodiste paie les taxes sociales (qui incluent aussi l’assurance-maladie) pour ses collaborateurs et collaboratrices, mais en cas de maladie les employés ne perçoivent aucun soutien de la caisse d’assurance-maladie de l’État. Doit-on s’y résigner ?
La Conférence Annuelle crie à ses membres d’église : ?»Dieu fait des miracles — Va de l’avant courageusement !?»
Le 07.11.2005
Source: Le secrétariat de l’évêque/EMKNI