Tunisie, Tunis: déplacements du surintendant

Après la réunion du comité de coordination que nous avons eue cette fois à Larbaa en Kabylie, je me suis rendu à Tunis pour visiter la famille KAYIJ et Ben HARDMANN. Kona et Raymond KAYIJ sont tous deux engagés à Caritas, association s'occupant essentiellement de réfugiés. Ils habitent les locaux de la Mission méthodiste de Tunis et veillent sur les bâtiments. Ils participent à la vie de l'Église Réformée de cette ville. Ben HARDMANN est un enseignant-étudiaïnt américain méthodiste qui a passé déjà plus de 15 ans de sa vie en Afrique du Nord (Algérie et Tunisie) et travaille sur l'histoire politique et religieuse de l'Afrique du Nord. Il devrait terminer sa thèse à la fin de cette année. A tous ceux qui les connaissent, ils adressent leurs meilleures salutations. 


Ce fut l'occasion pour moi de vivre de nouvelles expériences, de nouvelles découvertes et j'aimerais partager quelques moments importants de cette visite en Tunisie.


Culte le dimanche matin à l'Église Réformée de Tunis


Nous avons décidé de fréquenter le culte de 9h du matin. Un second culte est proposé chaque dimanche à 11h. C'est le même :même présidence de culte, même équipe de louange, même message avec le même pasteur. Mais l'Église est trop petite pour contenir tout le monde. Pas si petite que cela, puisque 100 à 120 personnes prennent place dans ce temple réformé datant de 1910!


Au culte,o il y a essentiellement des étrangers, beaucoup d'Africains. Le culte débute avec un moment de chant mené par un groupe de louange, tous des noirs. Il est facile de s'y associer: ce sont les mêmes chants qui unissent actuellement jeunes et vieux des États-Unis à la Bulgarie et au-delà, et de la Scandinavie à l'Afrique du Sud. Les paroles qui sont projetées sur un écran proviennent des recueils «JEM» 1 et 2. Il est bon de pouvoir s'associer à ces chants, bien que ce soit aussi - il faut le reconnaître - un appauvrissement de l'hymnologie.


Le pasteur de nationalité américaine a passé une partie de sa jeunesse dans un pays d'Afrique car ses parents étaient missionnaires. Il se sent à l'aise au milieu de sa congrégation.


C'est il y a deux ans que la vie de cette Église a pris une nouvelle tournure (ainsi d'ailleurs que celle de la communauté catholique de la ville). En* effet, suite aux événements dramatiques en Côte d'Ivoire, la BAD (Banque Africaine de Développement) a pris la décision de quitter ce pays et de s'installer à Tunis, emmenant dans son déplacement ses 1000 employés et leurs familles. Le sud remonte vers le nord ; on nous l'avait prédit, les Africains viendront pour ré-évangéliser nos pays septentrionaux.


Rencontre avec l'évêque catholique de Tunisie


Un autre temps fort a été notre rencontre avec l'évêque catholique de Tunisie, Monseigneur Fouad TWAL de Jordanie, homme très sympathique avec qui nous avons eu un bon moment de partage. Il désirait me rencontrer pour me parler du besoin urgent d'infirmier(ère)s pour sa clinique, la seule clinique chrétienne dans toute l'Afrique du Nord. Il espère que des femmes (et pourquoi pas des hommes) seront disp&osé(e)s à mettre leurs dons au service du prochain en Tunisie. Il a encore précisé qu'il ne faudra pas venir dans l'intention de s'enrichir avec le salaire versé, mais il est possible de vivre décemment avec. Quelqu'un entendra-t-il l'appel ?


Visite d'une clinique


Après cet entretien nous sommes allés avec Ben et Raymond visiter une clinique privée. Cette clinique est d'un assez haut standing et accueille dans ses chambres un large éventail de personnes, du ministre au réfugié (dans le cas des réfugiés la facture va à Caritas). Il y a  tout de même une différence de traitement : les premiers s'installent dans des chambres avec un salon pour les amis, les réfugiés ou autres pauvres au sous-sol dans les chambres bon marché (prix de la journée en pension complète mais sans les soins : de 50 à 90 KDN, soit env. 30 à 55 €). On nous a fait visiter l'ensemble du bâtiment qui comporte même une très jolie chapelle. L'évêque y possède également son bureau. En ce qui concerne les installations, la clinique est équipée des meilleurs appareils, scanners, etc. Par contre l'appareil d'endoscopie a 4 ans et personne ne l'utilise plus parce que le médecin qui l'utilisait est retourné en France. Une partie du sous-sol est équipée en tant qu'hôpital de jour, offert et construit par l'état italien. Il n'est que rarement utilisé (à l'exception de la période de la grande fête musulmane où il faut circoncire les garçons !). La propriété et le jardin sont très grands et la clinique projette de construire de nouveaux locaux et de s'agrandir pour passer de 59 à 120 lits. 


Après un dernier bon repas à midi chez la famille KAYIJ, j'ai repris l'avilon l'après-midi pour rentrer à Genève en passant par Milan, et j'ai appris quelques jours plus tard que la compagnie aérienne Alitalia s'était mise en grève peu de temps après mon retour. Une fois de plus le Seigneur a béni mon voyage.


Daniel NUSSBAUMER


EEMNI