La «Communauté de travail des Eglises chrétiennes en Suisse» (en allemand: "Arbeitsgemeinschaft Christlicher Kirchen in der Schweiz" -AGCK-) est devenue membre associé du «Conseil Oecuménique des Eglises». Si l'événement a été bel et bien fêté dès la dernière semaine au siège du COE à Genève, par contre la décision de son introduction au COE n'a été prise que ce vendredi 3 septembre 1999: ce jour-là, le Comité Central, l'instance clé du COE, a formellement accepté la recommandation de son Comité Exécutif. Cette «Communauté de travail des Eglises chrétiennes en Suisse» regroupe neuf Eglises. Aram I., président du Comité Central du COE, a souligné dans son discours d'ouverture l'importance que revêt pour l'oecuménisme international la collaboration des Eglises tant sur le plan local que national. Pour le président de cette Communauté de Travail, l'Evêque méthodiste Henri Bolleter, son admission au COE est le couronnement de l'engagement oecuménique des Eglises suisses de par le passé. Nous arrivons à un moment dans l'histoire où il convient d'élargir fortement notre vision de l'Eglise. Dès aujourd'hui, cette Communauté de travail a ainsi la possibilité de se joindre au travail du COE. Selon Bolleter, les Eglises suisses prennent à coeur divers sujets dont la liberté de religion, le processus de réunification en Europe et le dialogue avec les Eglises Orthodoxes. La «Communauté de travail des Eglises chrétiennes en Suisse» pourra directement profiter à l'avenir du travail du COE. En outre, elle aura le droit de prendre part à travers un de ses délégués aux Assemblées Plénières du COE. La Commission Centrale du COE de son côté peut consulter cette Communauté de travail sur des questions spécifiques. Font partie de cette «Communauté de Travail des Eglises chrétiennes en Suisse», l'Eglise romaine catholique de Suisse, l'Union des Eglises protestantes suisses, les Eglises catholiques anciens, orthodoxes serbes et grecques au même titre que l'Eglise Evangélique Méthodiste, La Fédération des Communautés Baptistes et l'Eglise Evangélique Luthérienne en Suisse et dans la Principauté du Lichtenstein.
A cette session du Comité Central du COE qui se termine aujourd'hui, l'Eglise Anglicane de Corée a été reçue comme membre à part entière du Conseil. Elle est née des efforts missionnaires au plus tard au 19e siècle et appartenait déjà jusqu'ici au COE comme membre de-facto. Le premier Evêque coréen a été ordonné en 1965. Après avoir connu une croissance impressionnante dans les dernières trente années, l'Eglise compte aujourd'hui quelques 63'000 membres dans 100 communautés, réparties en trois diocèses. L'Eglise anglicane coréenne est membre du Conseil National des Eglises en Corée et de la Conférence chrétienne d'Asie. En acceptant comme membre du COE à part entière l'Eglise anglicane de Corée, le Comité central a porté le nombre des Eglises membres à 337. En outre, après avoir admis la Communauté de travail des Eglises chrétiennes en Suisse, le Conseil compte désormais 55 conseils d'Eglises associées.«Nous ne pouvons pas aller dans la direction d'une unité visible sans les Eglises», disait le Secrétaire Général du COE, «le Conseil n'est pas plus vivant ni plus animé que ne le sont déjà ses Eglises membres au sein de leur propre Union.» Dans sa dernière réunion, le Comité Central du COE a émis diverses recommandations pour la poursuite du travail du COE. Tous les programmes et les activités du Conseil doivent servir à édifier encore davantage la communauté présente. En fonction de la prochaine Assemblée Plénière du COE, il a été décidé d'organiser de telles rencontres, leur programme et leur thématique de concert avec d'autres Fédérations d'Eglises mondiales comme la Fédération mondiale des Eglises Luthériennes, de les coordonner avec des instances oecuméniques régionales et de réfléchir avec eux tous au contenu à privilégier. En 2003, l'organisation de la prochaine Assemblée Plénière du COE aura été mise sur les rails.
Compte-tenu des finances limitées du COE, les Eglises ont été invitées à verser leur contribution fiancière minimale fixée en 1995 à 1000 FCH. 'Je ne connais pas d'organisation au monde, où l'on se fait payer pour devenir membre, comme c'est le cas au COE', affirmait le Secrétaire Général Konrad Raiser. Le Comité Central a pris la décision de ne plus attribuer au cas échéant la moindre contribution financière aux Eglises membres, qui, tout en souscrivant à leur engagement financier, ne l'assument pas dans les faits. D'un autre côté, les membres du Comité Central ont appelé les Eglises plus riches à verser plus que la contribution minimale. «Nous ne devons pas perdre le sens du partage entre nous», rappelait Raiser.
Le dialogue protestant-orthodoxe sera poursuivi au sein de la Commission spéciale, à laquelle appartient aussi comme co-modérateur l'Evêque Rolf Koppe responsable de l'Eglise Evangélique Luthérienne de l'Etranger (EKD). Elle se réunira pour la première fois en décembre de cette année et fonctionnera sur trois ans. En font partie 30 orthodoxes et protestants à chaque fois. Dans le groupe de travail du COE et de l'Eglise catholique romaine, on retrouve des représentants et des représentantes d'instances nationales et régionales, où des catholiques sont aussi représentés. A la session de cette année du Comité Central, un groupe de travail compmun avec les Eglises Pentecôtistes a été mis sur pied pour discuter entre autres des thèmes suivants, sa propre compréhension de l'Eglise, la compréhension que l'on a de part et d'autre du baptême et de la mission.
Le Comité Central a relevé un certain nombre de sujets parmi ceux qui ont été collectés par le COE au sein de petits groupes et de groupes régionaux. Parmi ces sujets figurent celui du mauvais usage de la religion dans les conflits ethniques, le caractère transposable de l'expérience sud-africaine en matière de vérité et de réconciliation et la mobilisation des jeunes pour le renouveau spirituel et l'unité chrétienne.
En rapport avec la Décade oecuménique pour vaincre la violence, les membres du Comité Central ont rappelé que les Eglises ne devaient pas seulement agir dans leurs propres murs mais aussi en dehors. Le courage et la créativité sont nécessaires pour trouver les chemins de la paix avec les gens d'une autre foi que la sienne. La Décade doit se réaliser en fonction des initiatives qui sont déjà prises actuellement et se connecter sur des groupes qui sont «actifs en faveur des enfants du monde dans le cadre de la de la Décade de l'ONU en faveur d'une culture de la paix et de la non-violence».
>Source: Conseil Oecuménique des Eglises