Rester vigilants et solidaires
L’accord-cadre signé le 24 février 2013, à Addis Abeba en Ethiopie, entre 11 pays et 4 organisations internationales et sous-régionales de l’Afrique centrale, pourrait marquer une étape vers la paix dans l’Est de la RDC.
La mission militaire de l’ONU en RDC (Monusco) est renforcée par le déploiement d’ici le 30 avril, au sein de la Monusco qui compte 16 000 casques bleus, d’une « brigade d’intervention » de 3 000 hommes. Cette brigade a pour objectif de lutter contre les groupes rebelles, notamment les combattants du M23 (militaires de l’armée régulière congolaise ayant rejoint des groupes mutins), sévissant dans la région. Elle a pour mission d’arrêter les personnes faisant l’objet de mandats internationaux pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité tant dans les groupes rebelles qu’au sein de l’armée congolaise qui n’est pas exempte d’exactions à l’encontre des populations congolaises. C’est une lutte contre l’impunité qui est à mener, il est essentiel de faire passer le message que le meurtre, le viol et le pillage seront fermement punis.
Il faut le souligner, le Rwanda et l’Ouganda, pays sur lesquels pèsent de lourds soupçons de soutenir les rebelles, ont bien signé l’accord-cadre. Cependant, la paix dans cette région devra passer aussi par une démocratisation de tous ces pays aux frontières communes. Sans elle, il sera difficile de tarir le recrutement de rebelles parmi les jeunes des populations voisines.
Bien que l’accord-cadre rappelle l’intangibilité des frontières, la crainte d’une « balkanisation » de la région au détriment de la souveraineté de la RDC demeure. Il est à noter que la gestion des ressources minières de la région n’a pas fait partie des enjeux de l’accord-cadre, alors que cette question des richesses locales pèse considérablement dans la crise de la région des grands lacs.
La Fédération protestante de France veut cependant voir dans la signature de cet accord-cadre, un jalon vers la paix. Elle espère pour les Congolais que la marche vers la démocratie en RDC se consolidera encore avec la mise en place des élections provinciales, qui ont été une nouvelle fois reportées.
La FPF, soucieuse du calvaire des populations congolaises, avait lancé un appel à la solidarité lors de son assemblée générale les 19 et 20 janvier derniers. Elle le réitère, s’appuyant sur la conviction que les acteurs de la société civile, qu’ils soient issus des Eglises ou d’ONG, sont des facteurs clés pour accompagner les initiatives locales d’aide d’urgence et de développement.
Cet appel d’urgence bénéficie à SADI « Solidarité africaine pour le développement intégré » qui œuvre dans les domaines de la santé et de l’encadrement des populations les plus vulnérables. (Voir document annexe.)
10 avril 2013
FPF - Protestants.org