Eric Denimal, rédacteur en chef du Christianisme Aujourd'hui et permanent de la Ligue pour la Lecture de la Bible, est l’auteur d’un ouvrage de vulgarisation unique en son genre promis à un grand succès “La Bible pour les nuls” (éditions First). Les DNA et Réforme l’ont descendu en flèche. Aujourd’hui, Eric Denimal défend courageusement la rigueur de son ouvrage et la foi évangélique sousjacente. eemni
Lorsque le Nouvel Observateur fait une caricature outrancière des évangéliques, nous sommes tous indignés tout en sachant qu’une presse de ce type ne peut avoir une vision juste et honnête du monde évangélique et des valeurs qu’il défend.
Il est tout de même bon de noter que cette fois, les évangéliques et les protestants n’ont pas voulu laisser passer. Lorsque le président de la Fédération protestante de France a invité à déjeuner et les responsables du Nouvel Observateur et les représentants évangéliques à la même table, c’est bien plus pour des explications serrées que pour des mondanités de salon.
L’un des rédacteurs du Nouvel Observateur s’est excusé, a tenté de trouver des circonstances atténuantes pour ses journalistes (un réflexe de solidarité-maison qui mérite au moins d’être salué !) et il a cru se dédouaner en présentant son grand-père comme l’initiateur de la magnifique œuvre protestante : la Fondation John Bost (La Force), dans le Sud-Ouest.
Commentaire de Myriam Delarbre, responsable de la communication à la FPF : « On n’est jamais trahi que par les siens ! »
Mais la trahison de personnes qui se disent agnostiques n’est pas vraiment une trahison. La vraie trahison vient aujourd’hui des théologiens protestants qui, depuis plusieurs dizaines d’années, minent la Bible, la discréditent, la décrédibilisent et en fond une collection de textes manipulés au cours de l’histoire au profit d’une religion de pouvoir.
Il serait temps de rappeler à ces théologiens qui nécrosent tout ce qu’ils touchent, mais qui paradent dans une petite presse élitiste et vaniteuse, que leurs propos ne sont que des gesticulations et masturbations intellectuelles. Tout théologiens qu’ils sont, dignes représentants d’un sanhédrin perverti, ils oublient d’être assez humbles pour ne pas faire de leur théologie une idolâtrie et une idéologie néfastes, mortifères.
On critique le laïcisme qui fait de la laïcité un nouveau dieu, mais il faudrait critiquer la théologie lorsqu’elle se place au dessus de Dieu qu’elle juge avec prétention. Elle devient ainsi dieu au dessus de Dieu et donc faux dieu.
Ce propos vise toute théologie, mais naturellement, lorsque les spécialistes des choses de Dieu se retrouvent, s’unissent et décident de la non existence des patriarches, du diable ou des miracles du Christ, on peut s’étonner de leur objectivité. Ils construisent leur autorité en détruisant celle de la Bible et pensent ainsi avoir été de bons chercheurs de Dieu ! Quel aveuglement !
Si je suis en colère, c’est en partie parce que, par exemple, l’hebdomadaire protestant Réforme a publié un article très critique du livre « La Bible pour les Nuls » et parce qu’il traite son auteur de « fondamentaliste » simplement parce qu’il dit que Moïse est traditionnellement accepté et reconnu comme l’auteur de la majeure partie du Pentateuque. C’est en tout cas ce que les juifs croient lorsqu’ils font de la Torah le livre essentiel de leur foi. C’est ce qu’ont cru des centaines de générations de croyants jusqu’au début du 20ème siècle, et c’est ce que croient toujours des millions de chrétiens de part le monde.
On peut, en hypothèse d’école, ne pas être d’accord avec la tradition reçue, mais c’est du terrorisme intellectuel que de traiter d’ignares ceux qui n’épousent pas ces thèses libérales et critiques, nées dans l’ambiance marxiste de présupposés douteux. Et que dire de ces spécialistes d’aujourd’hui, capables d’avancer avec une prétention gonflée d’orgueil que ni Moïse, ni Abraham n’ont existé. Ils n’ont pas peur de dire « Eric Denimal pousse l’audace de faire des personnages bibliques des personnes!» Voilà qui est clair: il faut ranger Moïse, Abraham et David avec Pinocchio et Obélix!
Sans oublier que l’insulte suprême est bien cette qualification de « fondamentaliste» laquelle, dans le climat d’aujourd’hui, est une incroyable menace, un véritable danger. Réforme se fait l’écho d’un théologien catholique: «Il avance qu’Adam et Ève sont de 4000 avant Jésus-Christ: c’est une catastrophe absolue!» (sic).
Voilà une violence extrémiste! Outre qu’en avançant une date, j’ai employé prudemment le conditionnel, il est intolérable de faire d’une proposition de datation une «catastrophe absolue». Le sida en Afrique, les bombes à Madrid, les kamikazes en Israël, voilà des catastrophes! À la limite, la faute d’Adam et Ève est une catastrophe!
Mais puisque l’exagération est normative pour me critiquer, c’est la même que j’exploite pour me défendre.
Je note que dans les mêmes colonnes de Réforme (rappel: hebdomadaire protestant), dont l’audience se réduit sensiblement au point où son nombre d’abonnés payants est désormais inférieur au nombre de personnes qui ont acheté « La Bible pour les Nuls», il est de bon ton de détruire ce qui fait pourtant le protestantisme et le christianisme en général. Ainsi la série d’émissions sur Arte des deux journalistes agnostiques (Gérard Mordillat et Jérôme Prieur) qui dévalorisent le message du Christ, minent la première Église et parlent de la Bible comme d’un trafic d’influences, a été encensée. Avec délectation, Réforme cite les journalistes : «Notre ennemi, la vulgarisation vulgarisante et le catéchisme !». Pour ces réalisateurs, le tapis rouge et plusieurs pages dans plusieurs numéros de l’hebdo. Pour Denimal, un carton rouge et pas d’interview.
Dans son message d’ouverture de l’Assemblée générale du protestantisme, Jean-Arnold de Clermont, président de la FPF, a déclaré: «… l’ année 2005 marquera le 100ème anniversaire de la Fédération Protestante de France. Nous ne savons pas encore comment nous le célébrerons, mais s’il est une chose certaine à mes yeux c’est qu’il faudra en faire toujours mieux une année d’explication sur le protestantisme évangélique.»
Il déclarait ainsi qu’il fallait cesser de tirer à boulets rouge sur les évangéliques et il pensait encore au Nouvel Observateur. Il faudrait qu’il vise désormais et aussi les Judas de basse cour (vraiment basse) qui tiennent pourtant le haut du pavé réformé.
Le dédain avec lequel ces théologiens négationnistes de la Parole de Dieu regardent les évangéliques mérite peut être le silence de notre part. Mais ce silence ne signifie pas que nous n’avons rien à dire ni à répondre.
La condescendance hautaine qu’ils portent sur notre expression de foi jugée naïve et archaïque ne fait que vider les temples et les églises où ils s’expriment. Ils peuvent donc continuer… bientôt plus personne ne sera là pour les entendre et ils pourront faire ce qu’ils font le mieux : s’écouter parler!
Mais ils portent une responsabilité telle, que le devoir charitable du chrétien est de les avertir : ils seront jugés par la théologie avec laquelle ils auront «théologer»; et comme il ne reste chez eux rien du Dieu Sauveur….
Eric DENIMAL
Source: TOP CHRÉTIEN