Connexio: à contre courant: l’éditorial de l’évêque Heinrich Bolleter à l’occasion du lancement du nouveau réseau de l’Eglise Evangélique Méthodiste pour la mission et la diaconie

Nous proposons un réseau de mission et de diaconie qui s’étende tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, et nous vous invitions à y participer.


Paix et justice pour toutes et tous


Grace Imathiu est une pasteure noire, qui vit au Kenya. Cette talentueuse conteuse nous fait prendre conscience, au moyen d’une histoire, que nous vivons dans un monde où chacun dépend de l’autre.


Dans les ménages africains, hommes et animaux partagent souvent le même toit. Ainsi y trouve-t-on généralement une chèvre, une poule, mais aussi un rat. Un jour, le rat arrive tout énervé: le maître de maison a acheté une trappe. Le rat s’adresse alors à la femme: “Il y a une trappe dans la maison, c’est dangereux pour nous tous. Nous devrions faire quelque chose là contre.” Mais la femme ne comprend pas le rat et a déjà assez de problèmes pour trouver de quoi nourrir ses enfants. Le rat se tourne alors vers la chèvre. Celle-ci est cependant d’avis qu’une trappe n’est dangereuse que pour les petits animaux. Le rat devrait donc chercher un peu de solidarité auprès de ces derniers. Le rat va alors voir la poule: “Chère poule”, dit-il, “nous sommes en danger, car il y a une trappe dans la maison!” Mais tout ce qui intéresse la poule, c’est de picorer les miettes de pain, sous la table, avant que les moineaux ne les découvrent. Pendant la nuit, un serpent se fait prendre dans la trappe. Le matin, la femme veut jeter la trappe, avec le serpent, hors de la maison. Mais elle est mordue par le serpent et meurt. Toute la parenté est conviée à la maison pour les funérailles. Les invités devant être nourris, la chèvre et la poule se font tordre le cou. Et le rat, qui assiste, désespéré à ces événements, ne cesse de répéter: “N’avais je pas dit qu’il était dangereux d’avoir une trappe dans la maison et qu’il fallait faire quelque chose là contre?”


Je ne connais aucune autre histoire qui illustre aussi clairement le fait que nous ne pouvons nous soustraire à la responsabilité que nous avons envers nos prochains. Un jour ou l’autre, leurs problèmes nous rattrapent. La première épître aux Corinthiens évoque cet état d’interdépendance dans le corps du Christ: “Lorsqu’un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui et lorsqu’un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui.” C’est ainsi que cela devrait être. Le réseau “Mission et diaconie” de l’Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) englobe les deux aspects de notre mandat: l’aspect global - notre responsabilité envers les créatures et la création - et le fait de veiller au bien-être de tous les membres du corps du Christ, ici et ailleurs. C’est pourquoi, en collaboration avec nos Eglises partenaires, nous soutenons des projets ecclésiastiques et sociaux.


Pas à sens unique


Le réseau pour la mission et la diaconie repose sur la rencontre. Nous aimerions partager notre vie et notre foi avec d’autres, sous des formes diverses: être authentiques en paroles et en actes. Nous y consacrons du temps, de l’énergie et de l’argent.


En l’honneur de Dieu. Car “Dieu veut que l’on vienne en aide à tous les êtres humains afin qu’ils reconnaissent la vérité “. De la rencontre naÎt le partenariat; on se rend réciproquement visite et on se complète. Chaque partie à quelque chose à donner. Chaque partie à ses manques. Le réseau a pour objectif de donner et de recevoir, au-delà des problèmes de culture, de langue et de mentalité. Cette ouverture nous est offerte si nous suivons Jésus.


Evêque Heinrich BOLLETER

Source: Connexio