Moyen-Orient: et s'il n'y avait plus de Palestiniens chrétiens en Terre sainte ...

Qu'est-ce que cela signifierait pour le monde? Telle est la question posée par la délégation du COE, qui s'est rendue en Israël et dans les Territoires occupés palestiniens du 27 juin au 1er juillet, dans un rapport rendu le 6 août 2001 pour célébrer l'ouverture, à Genève, d'un colloque oecuménique international. Ce colloque tentera d'amener la communauté oecuménique internationale à manifester un soutien plus large en faveur d'une paix globale fondée sur la justice et la sécurité pour les peuples palestinien et israélien. 


La délégation ne s'est pas rendue au Proche-Orient pour y effectuer une mission d'enquête, souligne le rapport, mais pour contribuer à l'élaboration d'une réponse oecuménique internationale au conflit israélo-palestinien en examinant les besoins, les stratégies et les plans d'action à l'échelon local. En particulier, elle a regardé s'il était possible d'aider à la mise en place d'un programme oecuménique de «témoignage pour la paix», qui pourrait offrir un soutien à la résistance non violente opposée à l'occupation israélienne et être une présence oecuménique internationale assurant protection et surveillance et rendant compte de la situation. 


Le rapport note avec inquiétude que de plus en plus de Palestiniens chrétiens - deux à trois familles par semaine - émigrent pour échapper à la violence et à la crise économique. Les Palestiniens chrétiens ne constituent que trois pour cent environ de la population des Territoires occupés. «La peur de voir les lieux saints du christianisme devenir des musées n'est pas feinte», lit-on dans le rapport.


Il suggère que pour la communauté de l'Eglise en Palestine et dans le monde, c'est le "kairos": le profond désespoir engendré par la récente escalade de la violence a aussi aiguisé le désir des Palestiniens et des Israéliens de jouir d'«une paix juste et durable». Les déclarations des Eglises dans le monde ont certes été importantes, indique-t-il, mais «le temps des déclarations semble révolu».


Le rapport formule plusieurs recommandations qui seront considérées par la quarantaine de participants au colloque oecuménique international. Elles concernent en particulier la mise au point d'un programme général d'accompagnement et de solidarité, la coopération à instaurer face à la crise humanitaire, la coordination des initiatives en faveur du respect du droit international, notamment des résolutions des Nations Unies, base des négociations de paix, l'aide aux Eglises locales, et le soutien à accorder aux «discours novateurs et modérés» dans les deux camps.


Le colloque, qui s'est tenu les 6 et 7 août au Centre oecuménique à Genève, a été organisé à l'appel du secrétaire général du Conseil oecuménique des Eglises (COE) suite à une recommandation du Comité central en février 2001.


Le colloque réunit des responsables des Eglises de Jérusalem, des représentants des Eglises membres du COE et des partenaires oecuméniques du monde entier, dont l'observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'Office des Nations Unies. Parmi les intervenants, citons un membre de la Commission d'enquête sur les droits de l'homme, un représentant du bureau du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme et le nouveau rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les Territoires palestiniens occupés depuis 1967. La parole sera donnée aussi à des partenaires travaillant sur des initiatives de paix en Israël et dans les Territoires occupés. 


Le colloque est coprésidé par le président du Comité central du COE, Sa Sainteté Aram Ier, catholicos de Cilicie, et par le secrétaire général du COE, le pasteur Konrad Raiser. 


En offrant un espace d'échange, de consultation et de planification communes sur des initiatives oecuméniques, le colloque doit permettre la mise au point de plans d'action et favoriser la coordination et la coopération. 


Source: Conseil oecuménique des Eglises