En travaillant de concert avec le Conseil de Sécurité des Nations Unies, le Président Bush et le Congrès doivent faire tout leur possible - à l'exception de la guerre - pour s'assurer que l'Irak observe les résolutions de l'ONU, déclarent des responsables religieux américains.
Les délégués présents à l'Assemblée Générale du Conseil National des Églises (NCC) à Tampa, Fla., ont aussi pressé le gouvernement américain d'utiliser le cadre des Nations Unies pour jouer un rôle actif "dans la résolution du conflit Israélien-palestinien qui soit juste et pacifique."
Ces deux questions faisaient partie d'une résolution, "Après le 11 septembre 2001: Considérations sur la Politique Etrangère des Etats-Unis d'Amérique," adoptée à l'unanimité par les délégués le 16 novembre. L'organisation oecuménique représente 36 Eglises protestantes, Orthodoxes et Anglicanes, dont l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM).
Après le 11 septembre, la résolution a félicité Bush ainsi que son épouse et d'autres responsables "pour leurs efforts à promouvoir le respect en faveur de la diversité religieuse dans ce pays et à l'étranger en particulier à l'égard de la communauté musulmane."
Mais les délégués ont aussi exprimé leur inquiétude devant l'expansion du militarisme, l'escalade de la violence au cours de l'année passée et la tendance à diviser les gens en deux catégories, les bons et les mauvais. "Le fait de diaboliser les adversaires en ennemis nie leur humanité de base et contredit les convictions des chrétiens quant à la dignité et la valeur de chaque être humain comme enfant de Dieu," ont-ils expliqué. La réduction des libertés civiques et les efforts américains à poursuivre unilatéralement des objectifs économiques et politiques demeurent aussi un souci pour le NCC.
Tout en invitant Bush et le Congrès à régler le conflit avec l'Irak et le conflit Israélien-palestinien par le biais des Nations Unies, les délégués les pressent de payer les arriérés américains aux Nations Unies.
Les membres du NCC sont invités dans cette résolution à rencontrer le président et les représentants de son administration; ils entendent aussi aider les communautés locales à saisir l'importance de la paix et de la justice et à s'exprimer en leur faveur; ils veulent aussi aider les communautés locales à faire face à la crainte d'attaques terroristes et aux menaces à la sécurité nationale; ils préconisent enfin une politique étrangère qui accentue une véritable coopération internationale.
Les Eglises membres sont encouragées à participer à la Décennie de lutte contre la violence lancée par le Conseil Oecuménique des Églises et invitent les Eglises partenaires à l'étranger à aider les Eglises américaines à prendre conscience des conséquences "de la guerre contre le terrorisme" en d'autres lieux.
Dans un discours-programme présenté le 15 novembre, Tarek Mitri, un chrétien orthodoxe du Liban et permanent du Conseil Oecuménique des Églises, mettait en garde contre les risques d'un conflit entre "l'Islam" et "l'Occident", notant que ce "ne sont pas deux blocs monolithiques en conflit."
Il a retracé l'histoire des relations entre les chrétiens et les musulmans à travers les siècles et au-delà des attaques terroristes du 11 septembre, il a expliqué que la violence terroriste ne reflètait pas les valeurs islamiques traditionnelles, mais plutôt une perte de ces valeurs.
Chrétiens et Musulmans, a-t-il dit, peuvent défendre leurs propres valeurs et idéaux religieux en se rendant solidaires des victimes de l'oppression et de l'exclusion. En faisant la promotion des droits de l'homme pour les majorités musulmanes et les minorités chrétiennes dans certains pays, a-t-il ajouté, ils contribueront à sauvegarder ces minorités-là.
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*Le service de communications du Conseil National des Églises a contribué à ce rapport.
Le 20 novembre 2002
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Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)