USA: les Méthodistes et la présidence des Etats Unis + le discours de Bush

Samedi, George W. Bush prêtait serment sur la Bible et devenait le 43e président des Etats Unis.

Ce faisant, il était seulement le troisième homme à accéder à la fonction la plus haute des Etats-Unis qui ait appartenu à une Eglise méthodiste. Il est intéressant de relever qu'à part Bush il y eut deux autres prédécesseurs à se réclamer du méthodisme: William McKinley (1897-1901) Rutherford B et. Hayes (1877-1881).

Il est un fait établi que deux autres présidents se sont fait baptiser à la fin de leur vie par des Evêques méthodistes.

James Knox Polk (1845-1849) se serait converti, -suppose le pasteur William K. Quick, un collaborateur du "World Methodist Council" (WMC) féru d'histoire-, lors d'un 'Camp Meeting' en 1833 suite à la prédication du pasteur John McFarrin et serait devenu ensuite méthodiste. Polk aurait alors suivi les grandes lignes morales de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) et aurait évité la danse, les jeux de cartes et l'alcool. En 1949, Polk était baptisé, quelques jours avant sa mort, par l'Evêque McFarrin.

L'histoire d'Ulysses S. Grant (1869-1877) est quelque peu analogue à la sienne. Il fut baptisé par l'Evêque John Phillip Newman quelques mois avant de mourir d'un cancer en 1885. Son nom figure sur la liste des membres de la «Metropolitan Memorial Church» à Washington, et c'est l'Evêque Newman en personne qui l'y a inscrit. Grant est devenu fidèle de l'EEM par les liens du mariage avec la méthodiste Julia Boggs Dent.

Andrew Johnson (1865-1869) a participé souvent à des cultes méthodistes avec sa femme Eliza McCardle, mais il a aussi pris occasionnellement part à des messes catholiques.

Johnson n'est jamais devenu formellement membre d'une Eglise méthodiste.

Dans son discours d'investiture, George W. Bush a appelé ses concitoyens au civisme et à un sursaut d'amour et de compassion; à ses yeux, la pauvreté et les violences n'ont pas lieu d'être:

''Dans la tranquillité de la conscience américaine, nous savons que la pauvreté profonde et persistante est indigne de la promesse de notre nation. Et quelle que soit l'idée que nous avons sur ses causes, nous pouvons être d'accord sur le fait que les enfants en danger ne sont pas en faute. L'abandon et l'abus ne sont pas des actes de Dieu, ce sont des manques d'amour. Et la prolifération de prisons, quoique nécessaire, n'est pas un substitut pour l'espoir et l'ordre dans nos âmes.»

Face à la détresse, George W. Bush ne connaît pas d'autre alternative sinon l'engagement: «Nous découvrons la plénitude de la vie, non seulement dans les options, mais aussi dans les engagements.»... ''Là où il y a souffrance, il y a devoir. Les Américains dans le besoin ne sont pas des étrangers, ce sont des citoyens; ce ne sont pas des problèmes, mais des priorités; et tous sommes diminués quand quelques uns sont sans espoir."

Et pour Bush, l'engagement jouera à tous les niveaux de la société, à commencer par celui de l'Etat: ''Le gouvernement a de grandes responsabilités, pour la sécurité publique et la santé publique, pour les droits civiques et les écoles. Mais la compassion est le travail d'une nation, pas seulement d'un gouvernement.»

A ses yeux, les institutions sociales et les Eglises n'ont pas un rôle mineur à jouer: «Et certains besoins, certaines douleurs sont si profondes qu'elles ne répondent qu'au geste d'un directeur de conscience, à la prière d'un pasteur. L'Eglise et les organisations caritatives, la synagogue et la mosquée, donnent à nos communautés leur humanité et elles auront leur place d'honneur dans nos projets et nos lois

Le simple citoyen enfin contribuera à réduire la fracture sociale à l'exemple du Bon Samaritain: «Chaque jour nous sommes appelés à faire de petites choses avec grand amour. Les tâches les plus importantes d'une démocratie sont faites par chacun.» ''Ce que vous faites est aussi important que quoi que ce soit que fait le gouvernement.» ''Nombreux sont ceux dans notre pays qui ne connaissent pas la douleur de la pauvreté. Mais nous pouvons écouter ceux qui la connaissent. Et je peux engager notre nation vers un objectif: quand nous verrons ce voyageur blessé sur la route de Jéricho, nous ne passerons pas notre chemin.»

Pendant que le nouveau président en appelle au civisme et à la compassion, des milliers de militants manifestaient à Freedom Plaza, à quelques rues du Capitole, aux cris de "Bush criminel", "Bush est un assassin", "Arrêtez la peine de mort". "Abolissez la peine capitale". Environ 2.000 personnes ont réclamé en particulier l'abolition de la peine de mort, dont Bush est un fervent partisan.

D'autres militants, cette fois pro-républicains ont de leur côté exprimé par centaines leur soutien à Bush, lui demandant de déclarer illégal l’avortement.


<22.01.2001 

>Source: United Methodist News Service + AP