Un appel pour un moratoire mondial sur la peine de mort, signé par environ trois millions de personnes, a été remis, lundi à New York, au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan par un groupe d'organisations religieuses et de défense des droits de l'homme. Kofi Annan s'est déclaré réjoui par cette initiative. Il disait aux militants contre la peine de mort: "que faire en cas d'erreur judiciaire? Nous avons vu des personnes condamnées à la mort, dont l'innocence a été reconnue après des analyses d'ADN ou après que d'autres nouvelles preuves aient été établies. Une fois qu'ils sont morts, comment allons-nous alors réparer l'erreur judiciaire, dont ils ont été la victime?" Ainsi huit mois après son exécution, un condamné à mort a été innocenté suite à un test ADN, nous apprennent les journaux américains. Les signatures proviennent de 146 pays et de représentants de toutes les religions. Parmi ces représentants figurent des personnalités connues comme le Dalai-lama, le lauréat du prix Nobel Elie Wiesel, le président indonésien Abdurrahman Wahid, l'Archevêque de Canterbury Goerge Carey, l'écrivain Umberto Eco, le cinéaste italien Roberto Benigni, le lauréat du prix Nobel de littérature Dario Fo et la présidente du «World Methodist Council» Frances Alguire. La militante religieuse américaine, soeur Helene Prejean, qui a été la conseillère spirituelle d'un condamné à mort dans les années 1980, des représentants du groupe oecuménique Sant'Egidio et d'Amnesty International ont présenté cette pétition. Un rassemblement, auquel participera l'actrice américaine Susan Sarandon, qui a incarné Helene Prejean dans ''Dead Man Walking'' en 1995, est également prévu. Cette campagne intervient alors que les Etats-Unis se préparent à investir George W. Bush comme président. En tant que gouverneur du Texas, le président-élu a présidé à près de 150 exécutions capitales. En l'an 2000, 40 personnes ont été exécutées dans son Etat, qui détient le record en la matière sur l'ensemble des Etats américains. Seuls 43 pays ont signé onze ans auparavant la Déclaration des Nations-Unies pour l'abolition de la peine de mort et l'ont ratifiée. Sept autres pays l'ont signée et veulent aussi la ratifier. Bien que les pays ayant supprimé la peine de mort soient encore plus nombreux, la peine de mort fait encore partie de l'arsenal des peines possibles dans 90 pays au moins. Dans 30 Etats, les exécutions ont lieu d'une année à l'autre. Et parmi eux, les USA, la Chine, la Turquie, l'Inde, l'Irak, le Pakistan, Arabie Saoudite, la République Démocratique du Congo, le Nigeria et le Yémen. >Source: Reuters/AP/EMKNI