Echos de la 14e session de la Conférence Centrale du Centre et du Sud de l’Europe

La 14ème session de la Conférence Centrale de l'Europe du Centre et du Sud (CCECS)) de l'Eglise Evangélique Méthodiste s’est solennellement ouverte par un culte de Sainte Cène présidé par l’Evêque Henri Bolleter et le pasteur Markus Bach,à Buelach/Suisse.

Du 14 au 18 mars 2001 se tenait la Conférence internationale dans la Chapelle EEM de Buelach. Le texte de Galates 6,9 servait de mot d’ordre à cette rencontre: «faisons le bien sans nous lasser!»

110 délégués de 15 pays se sont consultés sur l'avenir de l’EEM dans leur(s pays de l'Algérie, la Bulgarie, la France, la Yougoslavie, la Macédoine, l'Autriche, la Pologne, la Suisse, la République slovaque, la République tchèque et la Hongrie). 

La Conférence Centrale (CCECS) comprend sept Conférences Annuelles et soutient différents groupes de travail chargés d'encourager les efforts d’évangélisation, les efforts éducatifs, missionnaires et sociaux dans les limites de son champ d’activité. 

Lors de cette session, les commissions formées pour la circonstance évaluaient le travail entrepris par les huit groupes de travail.

Tous les invités à cette session ont pu adresser un message de salutation et un mot de remerciement à la Conférence.

Pour chaque groupe de travail était formée une commission chargée de rédiger immédiatement un rapport sur son activité. Les délégués prenaient connaissance ensuite de l’avis de ladite commission ainsi que de ses propositions et de ses recommandations, les complétaient ou les repoussaient suivant le cas avant de prendre une décision.

Par ailleurs, chaque groupe de travail se voyait confier de nouvelles attributions pour les quatre années à venir. La composition de certains groupes de travail était aussi revue à cette occasion.


Le message de l’Evêque, véritable défi

Un point central de cette conférence a été incontestablement le message de l'Evêque Henri Bolleter. Il sonne comme un défi. Son titre est tout un programme: «Joie dans l’Evangile, être proche de la vie et des gens». L’Evêque développera ces deux pensées dans son message. En voici quelques extraits. Dans son introduction, l’Evêque Henri Bolleter dira: 

«Ce message que j’adresse en tant qu’Evêque aux sept Conférences Annuelles regroupées dans notre Conférence Centrale voudrait faire ressortir une vérité: notre vie, nos rencontres et notre service sont portées par cette joie. Parmi les raisons que nous pouvons avoir de rester ensemble, il n’y a pas seulement les bonnes expériences que nous avons faites au cours de l’histoire, il n’y a pas que le ministère épiscopal faisant le lien entre nous ou même une dépendance financière ou structurelle, non, il y a avant tout la joie commune de l'Evangile. C'est suffisant!"

Mais l'Evêque fait aussi remarquer dans son introduction ceci: dans le Méthodisme, le réveil procède de la joie de l'Evangile et en est le synonyme. En l’absence de réveil, les méthodistes se sentent le plus souvent misérables. Ils se posent en permanence la question suivante: "Comment" devons-nous nous y prendre pour mieux prêcher, mieux chanter, mieux faire de la musique, mieux évangéliser, mieux implanter de nouvelles communautés? Mais à peine se demandent-ils «coram deo» ("devant Dieu"), comment se porte leur joie au sujet de l'Evangile et "ce qu’il" importe de prêcher aujourd'hui. Le méthodisme, c’est "la grâce vécue". La logique de la grâce consiste à l’accueillir et à la partager." Dans son message, l'Evêque Bolleter soulignait la joie que l’on tire de l'Evangile. Elle se trouve au début de l'existence religieuse, au coeur de la vie chrétienne. La grande mission impartie aux chrétiens, c’est de communiquer l'Evangile. Une tâche qui n'est pas facile en Europe, «parce que notre société assimile tout le religieux ou le chrétien à un tabou ou du moins le réduit à une affaire privée».

Il constate en outre que beaucoup de communautés EEM essaient de s'ouvrir aux gens éloignés de l’Eglise en renouvelant l’ordre du culte. Bolleter fait remarquer que de tels efforts visent à réduire seulement le fossé entre les générations.

Mais il encourage chacun à risquer du nouveau, à partir de la joie de l'Evangile. «Quand nous fondons notre communion fraternelle à partir de la joie de l'Evangile, nous n’avons pas à défendre nos biens et nos acquis. Nous sommes ouverts à de nouvelles idées et à de nouveaux collaborateurs. Nous n’avons pas à les refuser comme s’ils représentaient une menace.»

La relation d’aide est un facteur déterminant dans l’édification et la direction des communautés. Ça joue essentiellement d’abord au niveau des familles. «Beaucoup de familles se brisent quand leurs conditions de vie se dégradent, quand par exemple un problème de logement et l’absence d’une culture de dialogue entre les générations s’ajoutent au chômage. On vit dans l’indifférence les uns par rapport aux autres, parce qu'on n'a jamais appris à poser des limites ni à régler les conflits. Si nous reconnaissons tant d’importance à l’élément communautaire en tant qu’Eglise Evangélique Méthodiste (EEM), alors ça devrait commencer en principe dans les familles," ainsi s’exprime l'Evêque Bolleter.

Il a aussi attiré l'attention sur les changements en cours dans la société et appelé à s'engager pour l'avenir de l'Europe ainsi que pour l'identification des valeurs communes.

A titre d’exemple, il a cité la campagne décennale «Vaincre la violence» que le Conseil Oecuménique des Eglises a lancée en février dernier.

Sur la question de l’oecuménisme, l’Evêque a déclaré: «la reconnaissance mutuelle des Eglises comme Eglises n’est pas le résultat, mais la condition de l'oecuménisme." Henri Bolleter pense que les Eglises ne doivent pas se réduire en une seule Eglise, mais qu'elles devraient réapprendre à découvrir la joie commune de l'Evangile. 

A la fin de son message, l'Evêque a précisé les sujets à discuter ensemble, entre autres choses le rôle des Eglises pour faire évoluer une société régie par un Etat monolithique en une société civile pluraliste, le rôle de l’engagement bénévole et des femmes dans l'Eglise et dans la société ou encore la contribution de l'EEM pour vaincre la pauvreté et la violence.


Nouvelles tâches pour les groupes de travail


Comme nous l’avons déjà mentionné, les délégués de la Conférence ont confié en partie de nouvelles tâches aux différents groupes de travail. Voici un échantillon des questions que ces groupes de travail auront à traiter prochainement:

· le groupe de travail «Règlement de l'Eglise et questions juridiques" doit produire un texte germanophone valable pour la Conférence CCECS et la Conférence Centrale de l'Allemagne fidèle au «Book of Discipline». Le «Book of Discipline» est le Règlement de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) mondiale.

· Le groupe de travail chargé de «théologie et de ministère" doit élaborer une étude au sujet de «notre compréhension de l'équipe de direction et ses relations avec la Conférence Annuelle".

Le groupe de travail «jeunesse» est chargé d'organiser les rencontres de jeunesse méthodistes internationales et de veiller à faire participer des personnes de différentes Conférences Annuelles à leur préparation.

· le groupe de travail «Mission et Evangélisation» doit chercher des solutions, faciliter des échanges et l’encouragement mutuel entre communautés au sujet de la croissance des communautés et de la formation. Elle doit aussi développer un nouveau concept: comment l’évangelisation et l’implantation d’Eglises peuvent se développer par des collaborateurs/trices non rémunérées, en particulier comment ils peuvent être motivés et équipés pour cette tâche.

· le groupe de travail «Médias et communication» doit former une plate-forme qui permette un échange d'informations entre Conférences Annuelles.

· le groupe de travail «Service des femmes» doit reconstituer l'histoire du travail parmi les femmes en Algérie. Mme Regula Stotz succèdera en août 2002 au poste de coordinatrice à Mme Hanni Handschin.

· le groupe de travail «liturgie» doit publier un canevas sur le thème de «célébrer le culte». Ce canevas doit faire prendre conscience de toumt ce qui se joue dans la célébration liturgique.


Rencontres personnelles

Durant cette session, on ne s’est pas contenté de délibérer; on a aussi pris le temps de se rencontrer entre croyants et délégués de 15 pays différents. C’est un signe important des liens qui unissent les membres de l’Eglise Méthodiste

Les deux Evêques Franz W. Schaefer et Henri Bolleter ont fêté leur anniversaire avec les membres de la Conférence au Château de Laufen à proximité de Dachsen (ZH) lors d’un repas festif. Dans la soirée publique de Buelach, des délégués de divers pays membres de la Conférence ont donné un aperçu de la vie de l’EEM dans leur pays et ont témoigné de leur foi.

Les délégués ont eu le temps d’établir des contacts personnels lors des pauses mais aussi auprès des familles d’accueil, chez qui les délégués et les invités logeaient le temps de la session.

Un grand merci à l’EEM de Buelach, lieu d’accueil de cette Conférence.

Avec un grand dévouement, le couple pastoral EEM Marian et Markus Bach de même que beaucoup de membres de la communauté locale ont contribué au succès de ces journées, que ce soit par la qualité des repas le midi et le soir ou par la belle décoration à maints endroits, pour ne donner que deux exemples.

Source: EMKNI