L'appel à la repentance pour le racisme passé est certainement la question la plus controversée que l'Eglise Evangélique Méthodiste(EEM) ait jamais dû aborder.
Byrd L. Bonner de San Antonio a livré ce message pendant son discours-programme du 14 août à la Convention des laïcs de l'"African Methodist Episcopal Zion Church" à Akron, Ohio.
"Durant les six derniers mois, j'ai vu d'autres Evangéliques Méthodistes blancs refuser de suivre des réunions où la repentance par rapport au racisme était à l’ordre du jour," disait Bonner devant les délégués de la principale dénomination noire forte d'1.3millions de membres. "D'autres ont envoyé dans leur colère des lettres à ceux qui s'étaient exprimés contre les relents de racisme qui demeurent, peut-être pas en force, dans nos églises."
Suite à ces réactions, "j'en suis venu à penser qu'un appel à une repentance véritable susciterait plus de stress dans les rangs de l'EEM que toutes les autres questions auxquelles la dénomination doit faire face," a dit Bonner. "Ça touche le coeur même de la condition humaine, la manière dont nous nous comportons les uns vis-à-vis des autres au nom de l'amour."
Bonner, le directeur exécutif de la Fondation de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM), a cherché à promouvoir activement la réconciliation raciale dans la famille méthodiste pendant un grand nombre d'années. Il était un membre élu de la Commission de la dénomination chargée de l'unité chrétienne et des initiatives interreligieuses de 1992 à 2000. Cette agence, avec le Conseil des Évêques, a patronné un culte de repentance et de réconciliation par rapport au racisme à la Conférence Générale (CG) 2000 à Cleveland. Pendant le service, Bonner, un délégué laïc à la Conférence du Texas (sud-ouest), a parlé de ses expériences autour du racisme.
Les parrains du culte de la Conférence Générale ont pressé chaque Conférence Annuelle de poser des actes de repentance semblables. Ces actes de repentir ne nettoyent pas l'ardoise des maux passés, a dit Bonner à Akron.
Les méthodistes ne doivent pas essayer de feindre que l'injustice raciale n'a pas existé par le passé dans l'église,a-t-il dit. "Je ne veux pas dire qu'il faille se vautrer dans cette histoire douloureuse," a-t-il dit, ", mais il faut savoir la prendre et la connaître et la remettre sur nos coeurs et en tirer des leçons et il faut aussi savoir la dépasser et, au-delà de ça eh oui, parfois, rétablir ce qui a été perdu."
Bonner a dit que ses quatre ans passés dans la Commission chargée de la Coopération pan-méthodiste et l'Union lui a appris "beaucoup plus sur la justice raciale que sur la coopération ou l'union."
La commission discute de la possibilité pour trois dénominations historiquement noires d'intégrer l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) : l'African Methodist Episcopal Church", "African Methodist Episcopal Zion Church" et la "Christian Methodist Episcopal Church". Ces trois dénominations s'étaient séparées de l'Eglise Méthodiste dominante pendant les 200 années passées en raison de la discrimination raciale qui y avait cours.
"Nous sommes placés devant un défi: vivre d'une nouvelle manière, nous mettre à la place des d'autres pour essayer de comprendre leur douleur," a dit Bonner. "Bien sûr, nous ne le pouvons pas entièrement, mais n'est-ce pas là l'exemple de Jésus?»
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La véritable route qui mène au repentir authentique et à la réconciliation exige l'expérience de la résurrection de Pâques,a-t-il dit. "On nous donne l'espoir d'être capable de mourir au péché du racisme -chacun d'entre nous - et d'entrer de nouveau dans une nouvelle vie d'amour et de réconciliation."
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*L'auteur de l'article, Cannon, est le rédacteur de "United Methodist Witness", le journal de la Conférence Annuelle du Texas (sud-ouest ). Ce texte est paru au départ dans ce journal.
29 août 2001
Source: umns