Des membres d'Églises migrantes lors de la journée de présentation de la 10e Assemblée.
À Genève, 120 membres de communautés migrantes représentant diverses Églises locales ont participé à une journée d'information sur la prochaine Assemblée du Conseil œcuménique des Églises (COE), qui aura lieu à Busan, en République de Corée. Cette journée a été ponctuée de réflexions sur les questions de la justice et de la paix, en lien notamment avec la condition des travailleurs migrants.
Organisée par le COE et Témoigner ensemble à Genève, un programme du Centre international réformé John Knox, la journée s'est tenue le 14 septembre au Centre œcuménique de Genève (Suisse).
Intitulé «Une journée à la 10e Assemblée», l'événement était modelé sur le programme de l'Assemblée du COE, qui se déroulera du 30 octobre au 8 novembre à Busan sur le thème «Dieu de la vie, conduis-nous vers la justice et la paix».
Hyunju Bae, théologienne coréenne et animatrice de l'événement, a mis en lumière la pertinence du thème de l'Assemblée et de ses implications au regard des difficultés auxquelles sont confrontés les migrants.
«Le Dieu de vie nous met en demeure de rechercher la justice et la paix pour les communautés migrantes», a déclaré Hyunju Bae, qui animera une conversation œcuménique et dirigera l'étude biblique en coréen à l'Assemblée de Busan.
«Dans notre monde actuel, ce village global, nous vivons sous la férule de l’empire et assistons à l’augmentation de la migration ainsi qu'à la multiplication des souffrances dues au déracinement, à la discrimination, à l’exclusion et à l’aliénation spirituelle déshumanisante et débilitante», a-t-elle déclaré.
Dans cette situation, a affirmé Hyunju Bae, l'Église doit redonner vie à sa vocation originale d'être une communauté sans exclusive où les gens des marges sont accueillis à bras ouverts.
Elle a poursuivi en disant que si les migrants en situation irrégulière accomplissent pour la société des travaux «3 D» – c'est-à-dire dangereux, difficiles et dégradants –, la contribution majeure qu'ils apportent à l'économie n'est pas reconnue, ils sont extrêmement stigmatisés et confinés au stéréotype d'«individus dangereux».
«Nous sommes donc appelés à remettre en question ces perceptions», a insisté Hyunju Bae.
Poursuivant sur ce thème, Martine Bagnoud, du Syndicat interprofessionnel des travailleurs et travailleuses, a fait un discours axé sur la situation des travailleurs migrants en Suisse.
Martine Bagnoud a indiqué que le nombre de personnes en situation irrégulière dans l'économie domestique en Suisse atteint plus de 40 000, dont 90% sont des femmes.
Elle a rappelé que les travailleurs domestiques sont susceptibles de subir l'exploitation, les abus et la violence. «Il y a un grave manque de protection sociale pour les travailleurs domestiques sans papiers et il est nécessaire de mettre en place des solutions juridiques qui peuvent les aider à faire valoir leurs droits», a déclaré Martine Bagnoud.
Elle a invité les participants à l'événement à signer une pétition en ligne demandant au Conseil fédéral (gouvernement) suisse de garantir les droits des travailleurs domestiques et d'améliorer leurs conditions de travail.
Des membres du personnel du COE ont discouru sur divers thèmes qui seront abordés à l'Assemblée de Busan. Parmi les intervenants figuraient le pasteur Jooseop Keum, le pasteur Deenabandhu Manchala, le pasteur Dong Sung Kim, Andrew Donaldson et Michel Nseir.
L'événement a également été marqué par des présentations, prières et chants hauts en couleurs d'Églises migrantes, dont une comédie musicale d'enfants réalisée par le mouvement des Focolari.
17 septembre 2013
COE