Par Celinda J. Hughes*
L'Afrique est pleine de conflits et ce sont souvent les enfants qui sont les plus touchés par l'impact des guerres du continent.
Un atelier de l'Université méthodiste africaine a récemment rassemblé un groupe panafricain de 27 personnes en vue de développer des stratégies pour s'occuper de l'impact de la guerre sur les enfants. La réunion "Enfants au sein des conflits armés" a duré deux semaines et s'est déroulée dans le cadre d'un programme de l'université visant au renforcement de la capacité à gérer des désastres/situations d'urgence. La rencontre était également parrainée par l'ACT (Action by Churches Together / Action commune des Eglises) et UMCOR (United Methodist Committee on Relief / Oeuvre d'entraide et de secours de l'EEM). Les participants représentaient 12 Eglises et organisations membres de l'ACT et 13 pays africains.
Entre 1985 et 1995, plus de 2 millions d'enfants ont été tués dans le cadre de conflits armés, 5 millions ont été rendus invalides, 12 millions sont devenus des sans-abri et plus d'un million sont orphelins, selon Mark Chingono, coordinateur du programme de l'atelier. On compte quelque 10 à 15 millions d'enfants soldats engagés dans les guerres actuellement en cours.
L'atelier s'est penché sur l'accompagnement psychologique des enfants traumatisés par la guerre, la réhabilitation et la réintégration des enfants pendant et après la guerre, le renforcement des chances d'avenir des enfants par l'éducation, l'assistance aux victimes des mines et enfin l'utilisation de processus légaux et d'organisations mondiales telles que l'UNICEF pour aider les enfants pendant les conflits armés.
"Il a été important pour moi de prendre part à cet atelier, parce qu'étant enfant, j'ai souffert de la guerre", a dit Jane Basa Namurye Pogge du Soudan. "En fonction de mes références culturelles, j'ai l'impression d'avoir grandi comme mes parents et mes grands-parents, mais en un certain sens, j'ai un sentiment d'échec". L'atelier lui a montré qu'elle pouvait "être utile, en particulier pour trouver comment nous pouvons, en tant que Soudanais, investir dans notre jeune génération".
Pogge a déclaré que la réunion lui avait ouvert les yeux. "Je pensais que nos problèmes étaient les pires, mais quand j'ai vu la situation au Sierra-Leone, où même des enfants sont mutilés - mains et jambes coupées - je vois comment le continent africain pourrait vraiment être". S'il n'y a pas de pitié pour les enfants, qui sont les générations suivantes, a-t-elle dit,"nous plantons des conflits et non la paix dans ces enfants (et) je ne sais pas ce quel genre d'investissement nous, Africains, sommes en train de faire."
Afin de contribuer à promouvoir la paix dans le continent, l'Université africaine, une fondation évangélique méthodiste, a ouvert un Institut panafricain pour la paix, la direction compétente et le bon gouvernement. L'Institut est conçu comme un espace pour des débats, la formation, la recherche, des études et des services de consultants dans les domaines de la paix, du bon gouvernement et de la direction compétente. Il offre un programme d'études menant à une maîtrise en paix et gouvernement, et forme des responsables Africains capables de gérer la mise en oeuvre de programmes de paix et d'assurer un encadrement qualifié.
L'université prévoit d'effectuer des visites de suivi pour évaluer comment les participants utilisent les connaissances acquises pendant la rencontre. Un autre cours, "Conflit et environnement", est programmé pour le mois d'avril, également à l'université.
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*Hughes, membre du personnel du Service évangélique-méthodiste de la communication, est actuellement directeur intérimaire de l'information de l'Université africaine.
12 février 2002
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Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)