par Corinne/Dead
Bono, chanteur leader du groupe de rock irlandais U2 et croisé anti-pauvreté, brandit un quotidien britannique à son arrivée dans la capitale du Nigeria, Abuja, dimanche 21 mai.
La récente bonne volonté des pays industriels riches envers l'Afrique pourrait disparaître à moins que ce continent ne tacle la corruption, a déclaré, hier, la rock star et activiste Bono au ministre des Finances africaines.
"Vous disposez d'une fenêtre d'opportunité mais elle pourrait fort bien se fermer si des trucs comme le problème de la corruption n'étaient pas taclées ou si les mécanismes de passage en revue de vos pairs ne s'avère pas réel", a souligné le chanteur leader de U2 à Abuja, capitale Nigeria, dans l'un de ses tout premiers discours qui mettait l'accent sur la malfaisance sur ce continent.
"Le seul obstacle de taille aux affaires et au renouveau des économies dans le sud est la corruption et le seul obstacle majeur pour obtenir de l'argent pour démarrer ces affaires, si vous voulez considérer l'aide comme un investissement, est la corruption."
Les pays riches se sont engagés l'an passé à doubler l'aide à l'Afrique d'ici à 2010 et à annuler les dettes de certains des pays les plus pauvres, mais Bono a insisté sur le fait que celles-ci pourraient être retirées si les gouvernements récipiendaires n'étaient pas nets.
"Ce petit 'c' dans le mot corruption est une plaie aussi mortelle que la séropositivité et ce n'est pas seulement l'homme d'affaires, ceux qui souffrent le plus sont toujours ceux qui n'ont rien", a-t-il ajouté.
Il a répété que les contribuables de pays tels que les Etats Unis exigeaient de la responsabilité de la part de leurs propres leaders politiques sur l'affectation de cette aide et une surveillance propre des fonds, ajoutant : "Même les donateurs européens réfléchissent avec une plus grande attention sur qui recevra cette aide accrue".
Plus politique que rock star, Bono a précisé que les entreprises désireuses de faire des affaires avec l'Afrique devraient avoir droit à de la transparence comme prix d'entrée.
"Une entreprise, quelle qu'elle soit, qui voit une opportunité en l'Afrique, et nous espérons qu'elles seront nombreuses à le faire, a une responsabilité sociale et morale d'investir avec intégrité. La corruption est un problème en Afrique mais ce n'est pas seulement le vôtre, c'est le nôtre",a-t-il renchéri.
A propos du pétrole, Bono a souligné que les pays producteurs de pétrole étaient aussi les plus faibles côté transparence, et a isolé l'Angola.
"Lorsque nous demandons où vont tous les bénéfices du pétrole, nous devrions également demander en même temps d'où vient le règlement", a-t-il continué. "Toute transaction corrompue implique deux parties, peut-être plus".
Ce continent était ouvert à de nouvelles opportunités et voulait s'en sortir au moyen du commerce accru, et Bono d'ajouter : "Il nous faut accepter qu'une grosse part de l'aide par le passé à fait plus de dommages que de bien".
"L'Ouest doit réellement comprendre que les Africains ne veulent pas de l'aide, ils ont besoin de l'aide, et ce que l'Afrique souhaite et qu'elle mérite est le commerce en tant que route l'éloignant de ses difficultés actuelles", a-t-il poursuivi.
"Les Africains sont peut-être malades du sida, de la tuberculose et du paludisme, mais ils sont entièrement malades de l'aide".
lundi 22 mai 2006
Source: Reuters/U2.france