RDC : la passion de la pauvreté conduit les évangéliques méthodistes à travailler au Congo

Kathy L. Gilbert


Tôt dans sa vie, Taylor Walters a été saisie par une passion, comprendre la pauvreté.

Maintenant, à l'âge de 26 ans, elle voit ce qu'est la pauvreté et est en première loge pour en faire l'expérience en République démocratique du Congo comme assistante de l'Évêque évangélique méthodiste Ntambo Nkulu, qui dirige la Conférence (régionale) Annuelle de l'EEM du Nord Katanga.


"Très vite, mon compte d'épargne s'est retrouvé à sec," dit-elle en riant, quand elle se met à parler de la vie qu'elle mène au Congo sans le moindre salaire. Elle est allée en Afrique en mars dernier à la fois comme volontaire en mission et comme missionnaire de l'Indianapolis Metro Ministries, qui constitue la branche missionnaire des districts est et ouest d'Indianapolis au sein de la Conférence de l'Indiana-sud.

Elle est retournée à la maison en Indiana en septembre et projette de retourner au Congo en janvier. Pendant son temps à la maison, elle visite des églises pour parler de ses expériences et rassemble les fonds pour financer son voyage de retour. Elle a fait un voyage à Nashville pour visiter le Service de communication évangélique méthodiste (United Methodist Communications).

"Je pense que Dieu m'a préparée pour cela depuis longtemps déjà," dit-elle. Son père, le pasteur Bob Walters, est allé avec une équipe de pasteurs au Congo quand Taylor était à l'école. C'est ainsi qu'il a rencontré et est devenu l'ami de Nkulu. "Mon père a constamment parlé du Congo pendant mes années d'adolescence."

La fille de Nkulu a vécu avec les Walters quand Taylor était au lycée. Entre sa 2e année d'études et sa première année au lycée, Taylor a pu entreprendre son premier voyage au Congo.

"C'était une énorme expérience pour moi," dit-elle. "À ce moment-là, j'ai ressenti l'appel pour un ministère international. En réalité, je n''avais qu'une passion, comprendre la pauvreté et la répartition de la pauvreté et de la richesse dans le monde."


Développement de communauté


En plus d'être l'assistante de l'évêque, Walters est la coordonnatrice du département de développement pour la Conférence du Nord Kantaga.

"Nous nous concentrons sur ce que nous pouvons faire de plus productif sans budget d'exploitation," dit-elle. "Ils vendent des graines dans la communauté pour acheter le papier et des stylos pour le bureau. C'est ce que j'entends par aucun budget d'exploitation."

L'équipe a convenu de 12 thèmes de développement communautaire - un pour chaque mois. Parmi les sujets, le programme de sensibilisation sur le SIDA, la nutrition, les techniques de jardinage et l'éducation responsable.

"Nous avons créé un manuscrit comprenant l'Écriture sainte. Les pasteurs peuvent l'inclure dans leurs sermons s'ils le veulent," dit-elle. Pendant six mois, l'équipe a dirigé des séminaires au moins une fois par semaine dans différentes églises évangéliques méthodistes sur le thème du mois.

"Nous avons l'espoir finalement que nous puissions améliorer ce manuscrit et le publier d'ici une prochaine conférence annuelle - peut-être cette année - et le distribuer à tous les pasteurs de la conférence," dit-elle.

Les pasteurs jouent un rôle important à Kamina, explique Walter. "Un pasteur au Congo, particulièrement au Nord Katanga, est plus qu'un simple pasteur. Le pasteur a pour travail de faire la promotion de la communauté."

Les sources d'éducation sont peu nombreuses et le pasteur devient souvent l'éducateur primaire dans la communauté, selon elle. "C'est le pasteur qui enseigne la nutrition, c'est le pasteur qui sensibilise au problème du SIDA comme à bien d'autres choses. C'est une tâche énorme. J'espère vraiment que nous serons capables de soutenir de mieux en mieux le travail de ces pasteurs."

Walters a aussi aidé la conférence à créer son site Web www.northkatangaumc.org. Une société canadienne a fondé un Café Internet et a apporté le World Wide Web à Kamina, ajoute-t-elle.

"Nous n'avons pas beaucoup de visiteurs extérieurs au Nord Katanga. Maintenant les gens peuvent en savoir plus sur tous les projets ; ils peuvent consulter tous nos programmes et obtenir une idée de tout ce que nous poursuivons."

L'église au Nord Katanga "grandit à pas de géant," dit-elle. "C'est énorme ; nous ne pouvons pas suivre le rythme de cette croissance." Il y a souvent trop de personnes pour entrer dans les bâtiments et alors ils forment des files au dehors et regardent à travers les fenêtres, dit-elle.

"Même quand nous n'avons pas les fonds pour construire une église, les gens se contentent de construire des églises à l'aide de briques en terre séchée et de toits de chaume juste pour avoir un lieu de rencontre".

Dans un pays qui a connu une telle douleur et souffrance, elle dit qu'il existe là une faim pour la bonne nouvelle.


Maison d'enfants de Kamina


Même si la Maison d'enfants de Kamina ne fait pas officiellement partie de ses charges, elle constitue une grande partie de sa vie.

"Ces enfants sont juste merveilleux et brillants," dit-elle. "Je suis si impressionnée par leur maturité et leur bonne éducation."

Pendant la guerre, plus de 3 millions de personnes ont été tuées et Kamina s'est remplie à saturation de personnes déplacées. Les orphelins, jamais un problème auparavant, sont soudainement devenus un grand problème, explique-t-elle.

"Comme aux États-Unis, quand on est resté orphelin, la famille étendue prend en charge l'enfant privé de ses parents. La communauté est débordée ; les familles ont continué à prendre en charge ces enfants avant de ne plus être en mesure de les nourrir."

L'Église Évangélique Méthodiste, avec ses leaders locaux, a créé un programme alimentaire externe pour aider les familles à alimenter les enfants. Une fois qu'il s'est avéré que quelques enfants étaient sans foyer, l'église a créé une maison. Actuellement, l'église alimente 300 enfants dans le cadre du programme externe et loge 48 enfants.

Un dortoir a été créé l'année dernière avec les fonds épiscopaux Espoir pour les Enfants d'Afrique. Le dortoir a une capacité d'hébergement de 160 enfants, mais seulement assez de fonds pour alimenter 48 enfants, dit-elle.

Walters souligne le caractère familial de l'orphelinat où sont placés les enfants.

"C'est vraiment une famille," dit-elle. "Ils ont été adoptés ; ils ont été adoptés par l'Église Évangélique Méthodiste."

Imaginez l'impact de ces enfants sur l'avenir du Congo, précise Walter.

"Imaginez le merveilleux impact que vous aurez sur la région en prenant beaucoup de gosses et en leur donnant le meilleur - une nourriture nutritive, de bonnes études et un environnement stable et aimant. Je suis si excitée par cela."


Retour


Quand elle parle aux églises, Walters fait référence au jeune homme riche qui avait demandé à Jésus comment entrer dans le ciel.

"C'était un bon type et il avait une bonne vie," dit-elle. Il avait suivi toutes les règles, mais quand Jésus lui a dit de tout vendre et de le donner au pauvre, "il a eu juste une peur bleue."

Walters dit que la plupart des personnes, y compris elle de temps en temps, ont aussi peur d'apprécier le cadeau que Jésus offre.

"Nous avons cette idée étrange que si nous suivons l'appel, nous sommes embobinés dans une vie de souffrance - que si nous répondons à l'appel nous allons vivre une vie de sacrifice. Mais si nous suivons cette voix qui nous harcèle, nous sommes vraiment sur le point de faire un tour extraordinaire. J'ai fait ce saut de foi et je ne me suis jamais senti aussi vivante."

Quand on lui demande quel était son désir pour Noël cette année, elle rit et dit, "Mon désir égoïste pour ce Noël, c'est que les gens aillent voir le site www.taylorinafrica.org, signent le formulaire et acceptent d'être un donateur mensuel."

Mais ce n'est pas seulement une histoire d'argent, dit-elle. "L'argent aide, mais ce qui prime, c'est vraiment les relations et le soutien."

Walters dit que le Congo doit ressentir la présence d'Évangéliques Méthodistes aux États-Unis.

"Les gens au Congo sont intelligents ; ils unissent leurs forces pour agir ensemble de tant de façons. La guerre les a renversés, mais ils reprennent le dessus. Juste pour s'entendre dire, ' je crois en toi, je crois que tu peux reprendre le dessus, je crois que tu pourras reconstruire, ' c'est si important."


*Gilbert est rédacteur de l'Agence de presse évangélique méthodiste à Nashville, Tenn.


Le 20 décembre 2005

Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)