Du 18 au 20 juin siégeait l'Assemblée Générale (AG) de la Fédération des Églises Protestantes de Suisse (FEPS) (en allemand: der Schweizerische Evangelische Kirchenbund -SEK-). Voici quelques échos de cette session.
- Conseil en matière d'avortement:
L'Assemblée Générale exprime le voeu que le Conseil de la FEPS s'engage à ce que les femmes concernées sachent à qui s'adresser pour être conseillées et bénéficient d'un suivi de qualité dans des délais raisonnables.
- Le droit d'asile:
Les commissions cantonales chargées d'étudier les cas difficiles ont perdu leur raison d'être depuis la révision de la loi, puisque ce type de décisions relève dorénavant de la Fédération. Les membres de l'AG estiment que les Églises et les oeuvres humanitaires doivent partager leur expérience ne fut-ce déjà que pour l'établissement de critères d'admission des étrangers dans un souci humanitaire - et pas seulement pour leur reconduction dans leur pays d'origine, comme le recommandait très fortement le directeur de la BFF Jean-Daniel Gerber. Le Conseil proposera à l'AG de l'automne d'assurer le financement solidaire de postes de conseillers pour les bureaux d'accueil de Chiasso, Bâle, Kreuzlingen et de Genève une nouvelle année consécutive.
- Europe:
Après une discussion animée sur la représentation des Églises dans le contexte européen, les membres ont entériné la proposition de donner aussi personnellement plus d'importance à la présence des Églises à Strasbourg et à Bruxelles. Sur cette base, le Conseil devra suivre cette affaire et dans deux ans en rendre compte, quelle que soit la forme que ce voeu de l'AG de la FEPS prendra à l'échelle européenne.
- Reconnaissance du travail bénévole:
Le rapport du Conseil concernant la reconnaissance du travail bénévole a été âprement discuté. .... Les membres de l'AG tiennent le bénévolat dans les Églises et l'engagement au sein du Forum IVY (Année volontaire) aujourd'hui comme des questions primordiales. Cette orientation n'est pas remise en cause.
- Élections:
Au début de l'Assemblée Générale, les membres ont élu Erika Welti à la présidence de l'AG: c'est la première fois qu'un représentant de l'Église Evangélique Méthodiste (EEM) occupe cette fonction. Sous réserve de sa réélection à l'automne 2000, il est vraisemblable qu'Erika Welti présidera aux AG pendant deux ans et demi. Lucien Boder, BE, a également obtenu un remarquable score aux élections: il a été élu à l'unanimité comme vice-président de l'Assemblée Générale.
- Rapport annuel et rapport financier:
Le rapport annuel a été adopté par l'AG; ses suggestions seront intégrées dans le prochain rapport. La FEPS a une meilleure image que par le passé auprès du public: l'AG salue ce progrès. Elle a aussi approuvé les comptes.
- La relation d'aide en cas de catastrophes:
Les services cantonaux chargés d'intervenir en cas de catastrophes intègrent dans les équipes de secours des personnes spécialement formées à cet effet dans le cadre du service public. De tels dispositifs ont été mis en place par exemple lors du crash de l'avion de la Crossair et dans l'accident de Canyoning survenu dans la rivière du Saxet. Cette collaboration doit être poursuivie et se professionnaliser. Michael Daehler a informé l'AG de l'intention des Églises Réformées BE-JU de coordonner la standardisation de la formation destinée au conseillères et conseillers.
- Consultation oecuménique comme plate-forme:
Alex Krauer, président du Conseil d'Administration de l'UBS et Yvette Jaggi, présidente de Pro Helvetia ont introduit avec leurs exposés l'événement majeur de l'AG, le temps de discussion: on a cherché des réponses à la question de savoir de quelles valeurs la société avait besoin pour le maintien et le développement de la société. Comme on s'y attendait, Krauer a placé au premier plan l'aspect économique. L'économie doit fondamentalement contribuer au maintien des entreprises, tandis que l'État a le devoir d'en poser le cadre et les règles. Des Églises, il attend qu'elles se soucient des aspects éthiques. Sous cet angle, les Églises ne devraient pas considérer l'économie comme étant a-priori responsable de problèmes sociaux non-résolus. Dans son intervention, Wilhelm Schnyder, directeur administratif, a attiré l'attention sur les capacités limitées pour l'État d'agir. Quant au choix des moyens, l'État a souvent les mains liées, dès lors qu'il s'agit de maintenir l'emploi. La FEPS estime que les Églises ont le devoir de favoriser le dialogue entre les partenaires sociaux. L'économie ne peut pas déléguer la coresponsabilité en vue de l'intérêt général.
- Garder une vue d'ensemble:
A l'occasion du culte du soir, Christian Adrian, délégué de l'AG pour le Valais et pasteur à Visp, en une formule incisive, a résumé l'enjeu des débats: «Sur tout, il va falloir trancher». L'Assemblée Générale et le Conseil suivent ce mot d'ordre de plus en plus à travers le travail de réflexion qu'ils mènent sur les sujets sociopolitiques actuels. Suivant les dires du président du Conseil Thomas Wipf, la Fédération d'Églises doit devenir pour ses Églises membres une plate-forme de réflexion et de décision communes.
>Source: Reformierter Pressedienst