Pakistan, Lahore: un évêque pakistanais en appelle à un partenariat entre les Eglises en Afghanistan

Par le pasteur Larry Hollon*


Un évêque de l'Église du Pakistan a remercié les membres d'une délégation évangélique méthodiste (EEM) pour le travail missionnaire de leur dénomination dans son pays et les a invités à s'associer à la reconstruction de l'Afghanistan.


Une délégation évangélique méthodiste composée de quatre évêques et de deux responsables d'agence ont visité du 18 au 27 février les communautés chrétiennes du Moyen-Orient et du Pakistan; elle a rencontré l'évêque Samuel Azariah, responsable du Diocèse de Raiwind de l'Église du Pakistan. L'Eglise Unie inclut des Méthodistes, des Presbytériens et d'autres Protestants.


En parlant devant un auditoire d'environ 150 pasteurs et collaborateurs, y compris la délégation en visite, Azariah a rappelé l'engagement missionnaire qui a mené à la création d'écoles, de maisons pour enfants sans foyer, d'hôpitaux et de beaucoup d'églises locales.


"Nous ne voulons pas être un projet missionnaire; nous voulons être des partenaires à part entière dans l'exécution de la mission globale," a dit l'évêque. "L'Eglise a maintenant un rôle stimulant en Afghanistan. Exerçons là notre mission de réadaptation et de développement en travaillant ensemble comme associés. Nous connaissons les gens, la langue et la culture (de l'Afghanistan)."


Il a décrit la difficulté à laquelle les chrétiens font face comme communauté minoritaire au Pakistan. "Il n'a pas toujours été facile d'être un minorité dans une société musulmane," a dit l'évêque. "Mais l'Eglise a continué de faire entendre sa voix prophétique. Des méthodistes américains sont venus à la rencontre des pauvres et des marginaux."


Cette voix prophétique continue de se faire entendre de façons diverses aujourd'hui, a-t-il dit. L'Eglise fait fonctionner une résidence pour étudiants et une école pour filles pauvres, restées orphelines ainsi qu'une école à pédagogie adaptée. Il a aussi ordonné comme pasteures deux femmes, une action controversée dans une République islamique.


L'évêque Ann Sherer, du Secteur du Missouri de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM), a réfléchi sur la signification de ce travail. "En ordonnant deux femmes, on dit l'estime que l'Eglise porte à des responsables femmes. Et de la même façon, en faisant fonctionner une école pour des enfants en difficulté, l'Eglise démontre qu'elle tient en haute estime toutes les personnes, même celles qu'on pourrait ne pas respecter."


Malgré la pression extrême de groupes musulmans radicaux - responsables d'attaques mortelles contre des chrétiens - Azariah a dit que l'Eglise avait constaté une amélioration de la situation ces dernières semaines suite à la nouvelle politique du gouvernement visant à protéger les minorités et à imposer des restrictions aux écoles musulmanes enseignant une doctrine religieuse radicale.


Un signe positif, bien que cela vienne comme une bénédiction mitigée, est la restitution par le gouvernement le mois dernier du Lycée Lucie Harrison, qui avait été exproprié 20 ans en arrière. Cette affaire pourrait marquer un changement et faciliter le travail de l'Eglise dans ses missions humanitaires et éducatives. Cependant, les bâtiments scolaires accueillant actuellement 1,000 filles, n'ont pas été entretenus et leur réhabilitation sera coûteux.


Dans une réunion qui avait réuni aussi bien des participants protestants, catholiques, musulmans, aussi bien que des représentants gouvernementaux américains et pakistanais, la délégation a entendu les doléances des parties en présence, pour que soient protégés les droits des communautés minoritaires et s'est tenue solidaire d'elles. En réponse à une précédente déclaration faite par l'évêque évangélique méthodiste Elias Galvan du Secteur de Seattle en solidarité avec eux, des chrétiens disaient apprécier la visite de la délégation. Un ancien membre de la Cour suprême du Pakistan a de même demandé aux évêques de soutenir avec "sympathie et affection" les musulmans aux Etats-Unis qui n'avaient pas participé à la vague terroriste du 11 septembre.


L'échange a mis en évidence une difficulté: il était difficile de protéger l'intégrité des communautés religieuses minoritaires. Autre question apparue suite à cet échange: quelle contribution positive, l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) peut-elle faire? Telle est la question que posait Galvan, président du Conseil des évêques de la dénomination.


"Cela met en évidence le témoignage prophétique que la communauté minoritaire rend dans une société islamique," a-t-il dit. "C'est un témoignage vraiment unique. Comment l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) protège-t-elle les communautés religieuses minoritaires partout où elles existent?"


La délégation fait le décompte de ces questions à l'occasion de son voyage et les développera pour une discussion ultérieure dans un rapport adressé au Conseil des évêques. 


En plus de Galvan et Sherer, la délégation comprenait l'évêque S. Clifton Ives, du Secteur de la Virginie Occidentale; l'évêque Beverly Shamana, du Secteur de San Francisco; James Winkler, le secrétaire général de la Commission Église et Société de l'EEM; le pasteur Larry Hollon, secrétaire général du service de Communications de l'EEM et Liberato Bautista, secrétaire général adjoint de la Commission Église et Société.


Après son départ du Pakistan, la délégation s'est rendue au Moyen-Orient pour y rencontrer des représentants gouvernementaux israéliens et palestiniens ainsi que des responsables religieux.


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*Hollon est le secrétaire général du service de Communications de l'Eglise Evangélique Méthodiste, dont les bureaux principaux sont à Nashville, Tenn.


Le 25 février 2002

Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)