PAUL DAELMAN

Interview de Paul Daelman, Président des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC) de Lorraine


Le journaliste Paul Ohlott a réalisé le 24 juin dernier pour Top Info une interview de Paul Daelman, président des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC) de Lorraine. Paul Daelman est par ailleurs membre de l’église évangélique méthodiste de Metz et partie prenante en Lorraine des Assises chrétiennes de la Mondialisation (ACM). Nous la relayons.

En France, le mouvement oecuménique des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC), rassemble aujourd’hui plus de 2000 responsables d’entreprises, issus de tous les secteurs de l’économie française. C’est en 1926 que la vision a démarré, sous une autre appellation, celle de la CFP, la Confédération Française des Professions. En 1948, la CFP a muté en CFPC, Centre Français du Patronat Chrétien, pour devenir finalement les EDC au passage de l’an 2000.

Paul DAELMAN est Conseiller en entreprise. Cela fait 25 ans qu’il commercialise des placements auprès d’investisseurs institutionnels en Europe. Mais depuis l’année dernière, ce chrétien méthodiste est également le Président des EDC pour la région Lorraine, qui regroupe une centaine de membres. Entretien.

Propos recueillis par Paul OHLOTT.

Paul Ohlott : Une fois par mois, chaque section locale des EDC organise une soirée. Dans quel objectif ?

Paul Daelman : Il y a trois temps forts au cours d’une réunion. Le premier temps fort est celui de la prière. Ensuite, nous avons un partage sous la forme d’un tour de table. Les participants peuvent alors expliquer en quelques mots leur parcours professionnel, familial, spirituel...etc. Et enfin, nous débattons autour d’un thème socio-économique.

 On ne va plus être le chef, mais le serviteur ! 

P. Ohlott : Pourquoi se retrouver entre chrétiens ? Est-ce qu’il y a une manière différente, lorsque l’on est chrétien, de vivre l’entreprise ou le patronat ?

P. Daelman : Certainement. Quand on est chrétien, cela signifie que l’on est un disciple du Christ. Une conversion, c’est quelque chose qui transforme la vie, dans tous les domaines, y compris dans notre manière de voir et d’exercer notre fonction d’entrepreneur. Par exemple, on va donner un autre sens à notre fonction. On ne va plus être le chef, mais le serviteur.

P. Ohlott : Vos réunions sont œcuméniques. Il y a des catholiques, des protestants et des évangéliques qui y participent. Est-ce que toutes les branches du Christianisme partagent la même vision du chrétien dans l’entreprise ?

P. Daelman : Pendant les moments de débat, il y a une réelle qualité dans la diversité des opinions exprimées. Il est clair que nos traditions chrétiennes vont nuancer, différencier, ou spécifier une façon de voir et de concevoir le rôle du dirigeant chrétien. Mais je précise quand même que sur l’essentiel, nous sommes d’accord car nous sommes tous des disciples de Christ.

 Personne ne vient pour vendre ses "cacahuètes"... 

P. Ohlott : Vos réunions servent-elles également à permettre des négociations ou des échanges professionnels ? Le lien de la foi chrétienne suffit-il en soi à entreprendre des partenariats ?

P. Daelman : Très franchement, non. Faire des affaires n’est pas un objectif des EDC. Ce n’est pas un club professionnel. Personne ne vient pour vendre ses "cacahuètes" ! Nous sommes entre pairs dans le but de créer un partage enrichissant, mais en aucun cas de faire du business. La raison principale de ces réunions, c’est d’aider chaque chef d’entreprise, dirigeant ou entrepreneur,  à comprendre la cohésion possible et nécessaire entre sa foi et son travail. 

P. Ohlott : Vous vous réunissez entre chrétiens pour vous encourager et vous édifier. Peut-on en déduire que vous seriez favorable au développement en France des aumôneries d’entreprises, comme cela se fait dans d’autres pays, notamment aux Etats-Unis ?

P. Daelman : Pour moi, l’entreprise est un lieu de vie où de nombreuses personnes se rencontrent. Malraux disait que l’humain est un être religieux. Donc, j’en déduis que l’entreprise est composée d’êtres religieux de toutes confessions. Par conséquent, s’il y a une entente entre les dirigeants et le personnel pour qu’il y ait à disposition des aumôniers chrétiens, juifs, musulmans… je n’y verrais aucun inconvénient.


24 Juin 2008

Top Info