La Plate Forme Nationale de Sécurité Alimentaire (PFNSA) a été créée en juin 1999 avec comme principal objectif de contribuer à l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies et programmes garantissant l'amélioration de la situation de sécurité alimentaire en Haïti et l'éradication de la pauvreté.
Parmi les institutions membres, on compte l'AGRO Action Allemande (AAA), le Bureau de Nutrition et Développement, la Coordination des Opérations de Développement de l'Eglise Méthodiste en Haïti (CODEMH), le Centre International de Coopération pour le Développement Agricole (CICDA) et le Groupe Haïtien de Recherches et d'Actions Pédagogiques (GHRAP).
La PFNSA lance un appel à une aide massive à la reconstruction d'Haïti, le 21 avril à la veille de la rencontre prévue à Port-au-Prince entre le gouvernement transitoire haïtien et les bailleurs de fonds internationaux.
Dans une déclaration remise à AlterPresse, la PFNSA, composée de 18 institutions nationales et internationales intervenant dans le champs du développement économique et social, invite le gouvernement à prendre des dispositions «dans l'immédiat afin de coordonner une aide à la reconstruction d'Haïti et créer les pré conditions à la mise en en valeur des potentialités et richesses du pays».
Cette prise de position est basée sur un constat accablant, selon lequel, «depuis 1992 la République d'Haïti connaît une succession de programmes d'urgence, sans articulation les uns aux autres et définis en dehors de toutes stratégies de développement durable». Cet état de fait a rendu difficile une coordination des actions de développement au niveau national et a accru la faiblesse des institutions étatiques, indique la PFNSA.
L'aide à la reconstruction d'Haïti, devrait, selon la PFNSA, privilégier les réformes judiciaires et de la police, le renforcement des institutions publiques, la restructuration de l'Etat, de manière qu'il «reprenne sa fonction de planificateur stratégique du développement national».
La PFNSA plaide en faveur d'un nouveau mode de relation entre l'Etat et la société civile et «une vraie politique de décentralisation et de participation».
Au plan économique, un contexte favorable à la création d'emplois, la production et la commercialisation de biens et services adaptés aux caractéristiques de la population haïtienne s'avère nécessaire, soutient la Plate Forme.
«Il est primordial d'appuyer l'agriculture», souligne la PFNSA, en vue de la sécurité alimentaire. Dès maintenant, «l'Etat haïtien doit surveiller à ce que l'aide humanitaire en particulier l'aide alimentaire ne perturbe pas les marchés agricoles en déstabilisant les prix, en décourageant les producteurs, en entraînant la baisse de la production alimentaire nationale».
La PFNSA suggère «l'achat des produits périssables dans les zones enclavées du pays ; ce qui apporterait un revenu complémentaire à l'exploitation paysanne.»
21/04/2004
Source: medialternatif