Elles demandent l'ouverture du marché du travail aux requérants trois mois après leur arrivée
A une semaine de la Conférence nationale sur l'asile, les Eglises suisses et les oeuvres d'entraide ont demandé mercredi d'ouvrir le marché du travail aux requérants d'asile trois mois après leur arrivée. Cela permettrait non seulement de soulager l'aide sociale mais encore de mieux intégrer les requérants, trop souvent présentés comme des criminels à la population.
La Conférence des évêques suisses, la Fédération des Eglises protestantes de la Suisse, dont l'EEM est membre, Caritas et l'Entraide protestante suisse (EPER) déplorent que le débat sur l'asile se déroule sur fond de polémique. «Ces dernières années, les requérants d'asile ont été presque exclusivement associés à des aspects négatifs comme l'immigration clandestine, l'abus et la criminalité», écrivent-elles. Une tendance que l'approche des élections fédérales et la mauvaise situation économique ne fait que renforcer.
En prévision de la Conférence nationale sur l'asile du 8 avril prochain, les trois Eglises nationales demandent un débat objectif et humain. A leurs yeux, durcir le droit d'asile, comme le demandent certains cantons, ne fera qu'éveiller de faux espoirs au sein de la population. Car nul ne pourra empêcher les mouvements migratoires. Les garde-fous actuels, tel le droit pénal, suffisent en outre à réprimer les abus et la criminalité, à condition de les appliquer de manière adéquate.
Ouvrir le marché du travail
Les Eglises plaident au contraire pour l'ouverture du marché du travail aux requérants d'asile, trois mois après leur arrivée en Suisse. «Cela permet aux requérants d'asile de subvenir eux-mêmes à leurs besoins et de réaliser des économies au niveau des prestations d'aide sociale», argumentent-elles. Les requérants d'asile, employés dans des branches peu convoitées, ne sont pas une concurrence pour les Suisses. Et de souligner les dangers de l'oisiveté, qui conduit à des problèmes psychologiques et encourage la petite criminalité.
Enfin, les Eglises sont favorables à un raccourcissement de la procédure d'asile. Elles estiment qu'une procédure moins longue aiderait à réduire les coûts et à prévenir les abus.
Source: AP/EdiPresse