Le CPDH à la rescousse de la liberté d’expression après le verdict d'Angoulème


Où commence l’homophobie ?

Verdict du tribunal d’Angoulême à l’égard de deux chrétiens évangéliques accusés d’homophobie : pas de prison mais une forte amende pour avoir distribué le témoignage d’un homme qui a changé d’orientation sexuelle. Après le CNEF, le CPDH s’exprime publiquement  sur les conséquences de cette décision judiciaire.

Lundi 2 novembre 2015, le tribunal d’Angoulême n’a finalement pas retenu toute la peine réclamée par la Procureure de la République, Stéphanie Veyssière (6 mois de prison avec sursis et 2000 € d’amende), à l’encontre de deux membres de l’église évangélique de Cognac. Toutefois, il a condamné chaque prévenu à verser des amendes conséquentes (1500 € et 2000 € , ainsi que le paiement des frais de justice et des dommages et intérêts - 2500 € - pour l’association ADEOS qui s’était portée partie civile). Les prévenus ont fait appel de cette décision.

INFORMER

Rappel des faits
Deux membres de l'Eglise évangélique de Cognac ont été jugés le 7 septembre pour avoir écrit pour l'un et distribué pour les deux, un tract intitulé «délivré de l'homosexualité», lors de la foire de Rouillac le 27 avril dernier et en avoir également mis dans des boîtes aux lettres. Le tract est visible sur le site suivant : infochretienne.com/lintegralite-du-
prospectus-presume-homophobe-pour-lequel-deux-chretiens-sont-traduits-en-justice.


La condamnation prononcée lundi 2 novembre par le tribunal l’a été pour « provocation à la discrimination à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur orientation ou identité sexuelle ».

Ce qui pose question

Le Conseil National des Evangéliques de France, dans son communiqué du 3 novembre 2015 s’interroge : « Le droit de critiquer ou de caricaturer une religion serait-il en train de devenir plus important que celui d’exprimer ses convictions et expériences religieuses ? »

(voir le communiqué complet )

Dans le tract incriminé, il s’agit en effet de l’expression d’une conviction, d’une opinion, qui devrait être protégée par l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme :
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

Qui peut contester le mal-être d’une personne qui témoigne de ses souffrances et les compare à « un puits sans fond » avant de faire part de sa « délivrance », le jour où elle change d’orientation sexuelle ?

Qui peut contester une expérience religieuse, un acte de foi, le sentiment de la paix intérieure retrouvée ?
« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seul ou en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement de rites. » (Article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme).

La « provocation à la discrimination », dénoncée par le tribunal, ne peut être caractérisée par le fait de demander de l’aide et d’en avoir trouvé dans une église. Les mots ont-ils encore un sens ? En quoi le témoignage publié était-il « une discrimination », c’est-à-dire le fait de « traiter quelqu’un de manière différente » ? Dans le témoignage de « Mickaël », c’est justement le contraire qui s’est produit : le jeune homme a été accueilli sans aucune discrimination, par de jeunes chrétiens. Pas de propos homophobes ! Et c’est cela qui l’a « touché » ! Au lieu de la superficialité, il a trouvé de la sincérité. Au lieu de l’indifférence, il a trouvé l’écoute dont il avait besoin. Au lieu de l’homophobie, il a trouvé la fraternité qui lui manquait. Si discrimination il y a, alors ne faut-il pas plutôt parler de « discrimination positive », comme cela s’entend par ailleurs ? Et puis nos deux concitoyens, condamnés par le tribunal d’Angoulême, seraient tenus pour responsables de propos qui ne sont d’ailleurs pas les leurs ? Cela aussi pose question.

PRIER

  • Puisque cette affaire ira en Cour d’Appel à Bordeaux, où le jugement pourrait être soit annulé, soit confirmé soit renforcé, prions pour que la justice soit rendue sans « volonté de faire un exemple ».
  • Demandons à Dieu d’accorder sa paix à nos frères en Christ (« Heureux serez-vous quand on dira faussement de vous » Matthieu 5 v.11).
  • Prions également pour ceux qui portent d’injustes accusations, afin qu’ils sortent des logiques d’affrontement dans lesquelles ils s’enferment trop facilement.

AGIR

Le CPDH veut apporter conseil, soutien et réconfort auprès des chrétiens qui sont ici injustement accusés et persécutés. Vous pouvez leur écrire un mot d’encouragement sur une carte postale ou sur papier libre, en indiquant simplement «Pour Alain et Michel». Envoyez-le à :

CPDH, BP 10 032, 67541 OSTWALD. 

Nous ferons ainsi un envoi groupé à leur intention. Il est très important qu’ils se sentent entourés !

CPDH