France: la revue adventiste “Signe des temps” consacre un article à John Wesley

Sous le titre "Le fondateur du méthodisme - Un tison arraché du feu", Michel Mayeur présente en grande ligne la vie de John Wesley, "héritier de la Réforme, prédicateur inlassable à l'origine du méthodisme, une des plus grandes familles protestantes".


Le 9 février 1709, un terrible incendie détruit une maison du Lincolnshire, au Royaume Uni. Tous ses habitants parviennent à échapper au brasier. Tous, saufl e petit John, âgé de six ans, qui réussit cependant à atteindre le rebord d'une fenêtre. Il est saisi par un sauveteur au moment même où le toit embrasé s'effondre comme un château de cartes. Ce jeune garçon s'appelle John Wesley; il vient au monde à Epworth, en Grande-Bretagne, le 17 juin 1703. En souvenir de l'incendie de sa jeunesse, il prend comme devise une phrase du prophète Zacharie: «N'est-ce pas là un tison arraché du feu?» (3.2).


Son père Samuel est pasteur anglican. John est l'un des dix-neuf enfants mis au monde par sa mère Susanna, mais dont dix seulement survivront. Cette femme était une éducatrice d'exception: elle enseignait à ses enfants la lecture dès l'âge de cinq ans, leur consacrait chaque semaine deux heures d'entretien pour développer leur vie spirituelle.


En 1714, John entre à l'école de Charterhouse, à Londres, et poursuit ensuite ses études au collège Christ Church d'Oxford. En 1725, il se lance dans l'étude de la théologie et il est consacré au saint ministère le 22 septembre 1728. Pendant son séjour dans la ville universitaire, John fonde un groupe avec son frère Charles. Cette association d'étudiants et de professeurs est très vite appelée «le club des saints », à cause de l'esprit de méthode avec lequel ils vivent leur pratique religieuse.


Animé d'un esprit missionnaire enthousiaste, John Wesley s'embarque pour l'Amérique le 14 octobre 1735, afin d'apporter l'Evangile aux Indiens. Au cours de la traversée, il rencontre des Frères Moraves. Il est saisi par leur piété et leur courage. Établi parmi les colons américains, John suscite l'opposition de son entourage par son rigorisme et son ritualisme. Une déception sentimentale le force à reprendre le chemin de l'Angleterre en 1737.


De retour à Londres, il fréquente l'assemblée de Fetter Lane, où se retrouvent les Frères Moraves. Au cours d'une réunion, le 24 mai 1738, John fait l'expérience d'une conversion instantanée : «Dans la soirée, je me rendis à contre-coeur à une petite réunion dans Aldersgate Street, où j'entendis lire l'introduction de Luther à l'épître aux Romains. Vers neuf heures moins le quart, en entendant la description qu'il fait du changement que Dieu opère dans le coeur par lafoi en Christ, je sentis que mon coeur se réchauffait étrangement. Je sentis que je me confiais en Christ, en Christ seul, pour mon salut; et je reçus l'assurance qu'il avait ôté mes péchés et qu'il me sauvait de la loi du péché et de la mort! »


Pour affermir sa foi nouvelle, il visite les Pays-Bas et l'Allemagne. A Herrnhut, le bastion des Frères Moraves, Wesley découvre un havre de paix dans lequel il aurait voulu se fixer. Mais il comprend que le monde est désormais sa paroisse. Il va donc prêcher l'appel à la conversion dans les églises anglicanes.


L'un après l'autre, les temples se ferment à sa prédication. C'est alors qu'il adopte une nouvelle stratégie avec son ami George Whitefield : la prédication en plein air, là où les gens se trouvent. La première a lieu à Kingswood le 17 février 1739. Il prêche avec force un retour aux sources de la Réforme, affirmant le rôle de la liberté humaine dans la conversion, s'opposant à la prédestination de Calvin.


Le mouvement méthodiste est lancé, il se transformera en Église après la rupture avec l'Eglise anglicane, en 1784. Les méthodistes deviennent de plus en plus nombreux. Pour répondre à la faim spirituelle qui règne en Angleterre à cette époque, Wesley va parcourir le Royaume-Uni en tous sens et par tous les temps.


Parce qu'ils réalisent que le sermon seul ne suffit pas, John et son frère Charles vont accorder une importance grandissante au chant. Charles Wesley compose environ 6500 cantiques publiés dans plus de cinquante recueils.


En 1790, Wesley se lance dans un dernier périple qui le conduit en Ecosse. A l'âge de 88 ans, il va encore circuler par monts et par vaux pendant sept mois. Il prêche son dernier message le 23 février 1791 sur ce texte: «Cherchez l'Éternel pendant qu'il se trouve; invoquez-le tandis qu'il est près!» Le mardi suivant, il doit s'aliter mais peut encore dire: «Le meilleur de tout, c'est que Dieu est avec nous!»


Il s'éteint sereinement le 2 mars 1791.


MARS-AVRIL 2005


Michel Mayeur

Source: SIGNES DES TEMPS