Italie: aux yeux des Vaudois, le pape mésestime l'Etat

Le pape a invité le monde politique, les juges et les avocats à s'opposer aux lois civiles sur le divorce, et cet appel a provoqué de nombreuses critiques en Italie où les grands journaux ont réaffirmé que l'Eglise ne peut imposer sa "vision éthique" dans un Etat "laïc". La déclaration du pape Jean-Paul II contre le divorce déclenche une polémique en Italie.


Les Vaudois d'Italie, auxquels sont alliés les Méthodistes de la Péninsule, ont vivement critiqué cet appel du pape. Ils y voient un mépris de l'Etat et de la liberté de conscience.


Franca Long, auteur de différentes publications éthiques, expliquait que, pour l'Eglise Vaudoise, "l'Eglise Catholique Romaine n'estimait pas nécessaire de reconnaître l'Etat et ses institutions". Au cours des dernières années, le Vatican aurait contesté à plusieurs reprises "des lois parce que, de son point de vue, elles ne seraient pas compatibles avec la morale catholique"


Le Vatican ne se serait pas contenté d'opposer des critiques négatives légitimes, mais se serait opposé à des lois votées par le parlement ou le peuple. "Le pape", disait plus loin Franca Long, "ne prie pas les hommes et les femmes catholiques de ne pas divorcer, mais les juges et les avocats de ne pas suivre leur devoir au nom d'une vérité qu'elle tient pour absolue et universelle".


"Cette prétention à connaître les bonnes réponses et ne pas reconnaître l'Etat ni les autres visions du monde ni les autres approches religieuses pourrait être "la pierre d'achoppement la plus saillante sur le chemin de l'oecuménisme".


Le 30 janvier 2002

Source: RNA