Le COE appelle l’Iran à cesser d’enrichir de l’uranium, et ffirme que la reconnaissance d’Israël dans ses frontières de 1967 est impérative


Le Comité exécutif du Conseil œcuménique des Eglises (COE) a appelé aujourd'hui le gouvernement iranien à mettre en place un moratoire sur son programme d'enrichissement d'uranium, et affirmé que le règlement de la controverse devrait inclure la reconnaissance par l'Iran de l'Etat d'Israël dans ses frontières de 1967 et le soutien des efforts internationaux visant à faire cesser le terrorisme. Il a souligné que d'autres pays devraient aussi contribuer à protéger la sécurité mondiale contre les menaces nucléaires.


Invitant instamment le gouvernement iranien à "se conformer pleinement aux directives et demandes de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et du Conseil de sécurité et à coopérer avec ces instances", le Comité exécutif affirme dans sa déclaration qu'un "moratoire vérifiable sur tous les efforts d'enrichissement et de retraitement d'uranium entrepris par l'Iran" doit être mis en place immédiatement.


Le Comité exécutif rejette une "solution militaire" et demande une approche "diplomatique multilatérale" pour régler la controverse concernant le programme nucléaire de l'Iran. Une telle solution devrait inclure le "renforcement de la capacité de l'AIEA à organiser des inspections".


Le Comité exécutif note que "d'autres Etats violent aussi de manière grave leurs obligations en matière de non-prolifération et de désarmement nucléaires". En particulier, les cinq Etats dotés d'armes nucléaires signataires du TNP (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine) qui n'ont pas mis en œuvre les mesures de désarmement convenues sont appelés à "accélérer leurs efforts en direction de réductions vérifiables et irréversibles, et finalement de l'élimination de leurs arsenaux nucléaires".


Le Comité exécutif évoque les informations récentes sur la "recherche nucléaire clandestine" de l'Iran et son "incapacité" à répondre aux exigences de l'AIEA, à la suite de quoi ce pays a "perdu la confiance de nombreux membres de la communauté internationale". Le moratoire est une exigence "exceptionnelle" que l'Iran doit accepter afin de regagner la "confiance internationale", mais qui "ne nie en principe pas le droit de l'Iran de développer une technologie nucléaire à des fins pacifiques".


Le Comité exécutif affirme que les "déclarations haineuses et irresponsables" formulées parfois par "les dirigeants iraniens contre le peuple juif et l'Etat d'Israël" ajoutent aux préoccupations de la communauté internationale.


Dans ce contexte, le Comité exécutif déclare que "l'acceptation et la reconnaissance de l'Etat d'Israël par l'Iran dans les frontières de 1967, et le soutien de l'Iran aux efforts menés par la communauté internationale pour mettre fin à la violence qui s'exerce contre des civils désarmés et innocents pour servir des objectifs politiques ou religieux" sont parmi les "engagements" nécessaires pour "commencer à traiter les questions de la sécurité en général".


Le Comité exécutif appelle également les Etats-Unis à respecter "l'assurance de sécurité négative" donnée en 1995 par les cinq Etats dotés d'armes nucléaires signataires du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP). A cette époque, ces pays s'étaient engagés à "ne jamais utiliser ou menacer d'utiliser des armes nucléaires contre tout Etat non doté d'armes nucléaires signataire du TNP".


Dans le même temps, l'Inde, Israël et le Pakistan, qui sont demeurés en dehors du Traité, ainsi que la République populaire démocratique de Corée, qui s'en est retirée, sont appelés à adhérer au Traité ou à y revenir en tant qu'Etats non dotés d'armes nucléaires dans des conditions vérifiables.


Le Comité exécutif du COE est réuni à l'Institut œcuménique de Bossey, près de Genève, du 16 au 19 mai 2006, pour sa première session depuis son élection lors de la Neuvième Assemblée du COE au Brésil en février de cette année.


19/05/2006

Source: Conseil oecuménique des Eglises (COE)