Suisse, Berne: prise de position de la Fédération des Églises protestantes de Suisse FEPS - Recommandations sur la Cène et sur la question du rebaptême

La Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) déconseille à ses communautés de pratiquer l’intercélébration. Son Conseil rappelle que les divergences qui ont causé la séparation des Eglises existent toujours. Il recommandé également de refuser strictement tout rebaptême, sous peine d'isolement au sein de la FEPS, mais aussi dans le réseau des relations inter-ecclésiales et œcuméniques..


Dans une prise de position détaillée, le Conseil de la FEPS se félicite de la pratique de l’hospitalité eucharistique, c’est-à-dire de l’invitation ouverte à la Cène, et souhaite qu’elle se maintienne et qu’il en soit fait usage là où elle est offerte. Dans les Églises protestantes, l’invitation à la Cène s’adresse par principe à tous ceux qui confessent la foi en Jésus Christ, indépendamment de leur appartenance confessionnelle. La Cène est un repas communautaire auquel Jésus-Christ lui-même convie. L’invitation est donc ouverte. Il est d’ailleurs bien des domaines où il serait impensable de renoncer à l’hospitalité eucharistique, comme les cultes célébrés en milieu hospitalier ou médico-social, ou au sein des familles multiconfessionnelles. 


Cependant, le Conseil de la FEPS tient à le souligner, la célébration de la Cène ne doit pas donner l’impression que les divergences de vues qui ont causé la séparation des Églises seraient ainsi éliminées. L’hospitalité eucharistique ne signifie pas que le but soit atteint. Pour cette raison et eu égard aux exigences de l’œcuménisme, le Conseil recommande de renoncer pour l’instant à toute intercélébration ou concélébration (célébration de la Cène dirigée conjointement par des officiants de diverses confessions). 


Il s’agit pour le Conseil de la FEPS de prendre acte avec reconnaissance du stade atteint dans la collaboration œcuménique et de poursuivre sur cette voie. Il invite à célébrer davantage d’offices communs et à redécouvrir comme une opportunité pour l’œcuménisme les recueillements et les méditations inspirés de la liturgie des Heures de l’Église ancienne. Il est en outre possible de célébrer conjointement des cultes de rappel du baptême et de partager des agapes. 


Pour ce qui est du côté protestant, le Conseil de la FEPS recommande d’accorder, à plusieurs égards, une plus grande attention à la pratique de la Cène. Les deux aspects concrètement visés sont la discipline liturgique et la fréquence de célébration de la Cène. Dans une perspective œcuménique, il convient également de s’interroger sur la manière de diriger la Cène et sur ce qu’il advient des espèces (pain et vin) après le culte. 


Le rebaptême ne se justifie pas


Le Conseil a également été amené à prendre position en réaction au débat sur le rebaptême que connaissent actuellement plusieurs Églises membres de la FEPS. Il entend à ce propos rappeler que le rebaptême ne se justifie ni bibliquement ni dogmatiquement et qu’il doit pour cette raison être rejeté. Il est recommandé aux Églises de refuser strictement tout rebaptême. Une Église qui pratiquerait le rebaptême saperait sa propre doctrine et sa propre pratique, et par là sa propre conception de l’Église. De plus, elle s’isolerait, non seulement au sein de la FEPS, mais aussi dans le réseau des relations inter-ecclésiales et œcuméniques. 


Aux Églises qui se rangeraient derrière l’idée du rebaptême, le Conseil recommande plutôt d’adopter d’autres formes d’actes ecclésiasiques, tels le baptême d’enfants et d’adultes, la confirmation des jeunes, le report du baptême avec bénédiction, la commémoration et le rappel du baptême. Le sacrement du baptême doit être clairement distinct des autres célébrations ecclésiastiques. Si les textes juridiques des Églises membres n’autorisent pas encore cette variété de pratiques baptismales, il convient de les adapter.


Source: FEPS/SEK