L'«Alliance Evangélique Suisse» -AES- (en allemand: die «Schweizerische Evangelische Allianz») recommande le maintien de l'interdiction de l'euthanasie. Elle s'accorde ainsi aux réflexions du groupe de travail -minoritaire- sur l'«euthanasie» «du Département de Justice et de Police de la Confédération» (EJPD). Dans une résolution de plusieurs pages, l'AES a rendu publique sa position jeudi. Le rapport du groupe de travail est paru de son côté en mars 1999. L'AES s'élève contre l'idée que l'homme aurait le droit de disposer de sa vie ou que ce serait le propre de la liberté humaine de pouvoir décider du sens, de la valeur et aussi de la fin de sa vie. L'AES entend de son côté s'en tenir à une image chrétienne de l'homme: le pouvoir de disposer de la vie revient exclusivement à Dieu, le Créateur de la vie. Il n'appartient à aucun homme de se prononcer en dernier ressort sur sa propre vie ni sur celle d'autrui et d'y mettre un terme. L'AES s'exprime ici très clairement contre l'euthanasie et rejette avec fermeté l'effort de certains à dépénaliser la mort sur commande. Elle s'oppose à la recommandation faite par le groupe de travail, de «renoncer à toute poursuite judiciaire en cas d'euthanasie active dans certains cas dramatiques exceptionnels, -qui ne surviennent dans la pratique que rarement-». Certes sous l'effet de la maladie les circonstances peuvent être telles que la vie devient insupportable, pénible et presque sans retour, concède l'AES. Quand un accompagnateur précipite la mort d'un mourant sur un sentiment d'impuissance ou par défi provoquerait la mort par compassion, alors il «se tient devant Dieu seul avec sa conscience». Un pas de ce genre se soustrait à tout jugement éthique général, déclare la résolution. Mais celui qui franchit ce pas, doit être prêt à en répondre devant les hommes et à assumer la peine prévue à cet effet. C'est là le minimum de précaution que l'AES estime devoir prendre contre tout abus. L'AES ne parle pas pour autant de prolonger indéfiniment la vie de mourants, ce qui n'aurait aucun sens. «Une fois que le processus de la mort a commencé, on doit renoncer aux mesures permettant de prolonger la vie», est-il écrit dans ce document.
L'AES est un mouvement de chrétiennes et de chrétiens issus d'Eglises réformées nationales, d'Eglises libres évangéliques et d'organisations chrétiennes. Elle se compose de plus de 90 sections locales avec un total de 600 communautés. Fondée en 1946 à Londres, elle est active dans plus de 100 pays.
>Source: Reformierter Pressedienst
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