Agir Ensemble: selon les Eglises, il faut élaborer des projets pour empêcher la transmission du VIH lors des catastrophes naturelles

 Les projets concernant les catastrophes naturelles doivent inclure des mesures pour empêcher la transmission du VIH, a déclaré jeudi un responsable du Church World Service (CWS). S’exprimant au cours d’un meeting de représentants d’organisations d’inspiration religieuse à Toronto précédant le début du Congrès international sur le SIDA, Maurice A. Bloem, directeur régional de Church World Service pour l’Indonésie et le Timor Oriental, a exhorté les coordinateurs des projets sur le VIH et le SIDA à prévoir, dans leurs programmes, comment les catastrophes naturelles peuvent toucher les populations.


« Quand on travaille sérieusement sur la question du VIH on ne peut pas dire : ‘on ne s’en occupe pas dans le cadre des situations d’urgence, on ne s’en occupe que dans le cadre du développement’ », a déclaré Maurice Bloem. « L’urgence et le développement sont liés ».


Les catastrophes naturelles peuvent créer des poches de population plus vulnérables au VIH, a affirmé le représentant de CWS. Les structures de la société s’effondrent. Les gens vivent dans des circonstances qui leur offrent moins d’intimité. Sans ressources, certaines personnes peuvent être tentées d’échanger des services sexuels contre de l’argent, de la nourriture ou un abri. Le traumatisme et la frustration peuvent ouvrir la porte à la violence.


L’un des facteurs de contamination les plus importants est la migration, depuis longtemps liée à un accroissement des risques de transmission du VIH. Les catastrophes entraînent des déplacements massifs. Quand les gens se déplacent, ils établissent de nouvelles relations, dont certaines sont sexuelles. « Si l’on n’est pas informé, on est plus vulnérable au risque », a déclaré Maurice Bloem.


A Aceh, en Indonésie, à la suite du tsunami de décembre 2004, les travailleurs de CWS qui ont rencontré des groupes de femmes ont profité des séances dédiées à la santé génésique pour aborder l’éducation au VIH et au SIDA. Maurice Bloem affirme que l’étape suivante consisterait à incorporer cette éducation aux programmes du CWS qui concernent des groupes d’hommes.


Avant le tsunami, CWS en Indonésie travaillait à l’éducation du personnel, des directeurs aux chauffeurs, sur le VIH et le SIDA. Les responsables de l’organisation ont demandé aux partenaires qui collaboraient avec eux dans le cadre des initiatives sur le VIH et le SIDA de réfléchir à la façon dont les catastrophes peuvent toucher les personnes avec qui ils travaillent. Maurice Bloem se souvient que les partenaires d’un projet sur le SIDA n’arrêtaient pas de poser des questions pour savoir pourquoi CWS souhaitait collaborer en matière de préparation des catastrophes. Puis, en mai 2006, un séisme a détruit les maisons d’un grand nombre de participants au projet. « Ils se sont vite adressés à nous pour voir comment il serait possible de collaborer », a expliqué le responsable de CWS pour l’Indonésie.


Au Pakistan, des travailleurs de la santé qui s’occupaient sur le terrain de femmes issues de milieux ruraux, principalement des réfugiées afghanes, ont suivi une formation sur l’éducation au VIH et au SIDA. Suite à un important séisme en octobre 2005, les travailleurs de la santé ont étendu leur champ d’action aux Pakistanaises touchées par la catastrophe. Les paquets de produits d’hygiène distribués par CWS après le séisme comprenaient un dépliant en ourdou sur le VIH et le SIDA.


Pour Connie Cheung, qui a travaillé en tant que coordinatrice de reconstruction pour CWS au Pakistan après le séisme, les efforts faits pour empêcher la transmission du VIH font partie des mandats fondamentaux de toute réaction à des catastrophes.


« L’objectif premier est de sauver des vies, quels qu’en soient le moyen ou la forme, et d’éviter que la situation n’aille en se détériorant ou que plus de mal ne soit fait », a-t-elle déclaré.


Par Marla Pierson Lester


Le 12 août 2006

Source: Agir Ensemble